John Herdman serait à l'origine de l'espionnage
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Une décision rendue par le Tribunal arbitral du sport (TAS) dans le dossier de Canada Soccer indique que l'ancien entraîneur-chef de l'unifolié, John Herdman, serait à l'origine de l'espionnage des autres équipes.
Dans son rapport, le TAS a en effet mentionné que Canada Soccer avait montré Herdman du doigt le 27 juillet dernier.
« Le Canada enquête sur cette histoire, mais nous soupçonnons que l'usage de drone remonte à l'époque où John Herman était l'entraineur-chef de l'équipe nationale féminine, peut-on lire dans le document de la FIFA. En d'autres mots, c'est une pratique qui a été initiée par une personne – John Herdman – et qui s'est poursuivie avec Bev Priestman. »
« Cette pratique n'a pas été facilitée par la Fédération. La nouvelle administration de Canada Soccer soutient une enquête indépendante et complète sur cette question et a déjà pris des mesures afin de s'assurer que cette pratique ne se reproduise plus. »
Priestman, qui a été renvoyée à la maison à la lumière du scandale, était l'une des adjointes de Herdman à l'époque.
Herdman avait pris les commandes de l'équipe féminine en 2011 et avait ensuite dirigé l'équipe masculine à compter de janvier 2018. Il a quitté Canada Soccer en août dernier pour se joindre au Toronto FC dans la MLS.
Le document de la FIFA, qui a été envoyé à La Presse Canadienne, a été publié dans son intégralité sur le site de la fédération, mardi. Le nom de Herdman, notamment, a toutefois été retiré dudit document mercredi.
Herdman s'est adressé aux journalistes avec un air agacé, mercredi. Il n'a toutefois pas voulu commenter les détails du rapport, citant « l'intégrité de l'enquête ».
« Je fournirai autant de preuves ou de soutien que je peux tout au long de cette enquête, a-t-il déclaré. Jusqu'à ce que l'enquête soit terminée, je ne pourrai pas faire de commentaires sur ces questions spécifiques. »
Il a ajouté qu'il parlerait « de toutes ces questions au bon moment. Je pense que ce n'est tout simplement pas le bon moment ».
Mais il a réitéré ce qu'il a dit, vendredi dernier, à savoir que son bilan était impeccable aux Jeux olympiques et à la Coupe du monde.
« Je peux encore une fois préciser que (l'espionnage avec un drone) n'a jamais été pratiqué lors d'une Coupe du Monde de la FIFA ou lors de Jeux olympiques, a-t-il déclaré. Et je n'ai rien d'autre à dire à ce sujet. »
Herdman a mené les Canadiennes à deux médailles de bronze aux Jeux de 2012 et de 2016. Il était également à la tête des Canadiens à la Coupe du Monde de 2022, au Qatar.
Canada Soccer a refusé de commenter les documents expurgés de la FIFA.
« L'enquête indépendante est en cours et il serait donc inapproprié de commenter davantage. Lorsque nous en aurons plus à partager, nous le ferons publiquement », a déclaré Paulo Senra, responsable des communications de Canada Soccer, dans un communiqué envoyé par courriel.
Mercredi, le TAS a également rejeté l'appel du Canada concernant une pénalité de six points contre l'équipe féminine, alors que les courriels publiés plus tôt cette année par l'instance dirigeante du football semblent montrer qu'un analyste de Canada Soccer a résisté à une demande de l'entraîneur-chef de l'équipe de faire de «l'espionnage».
Le TAS a déclaré que son comité de trois arbitres avait rejeté l'appel du Comité olympique canadien et de Canada Soccer visant à annuler la sanction imposée dans le cadre d'un scandale d'espionnage par drone impliquant le personnel d'entraîneurs de l'équipe avant le match d'ouverture du Canada contre la Nouvelle-Zélande.
Herdman s'est dit « dévasté » pour l'équipe féminine.
Les Canadiennes, classées au huitième rang, ont affronté la Colombie, classée 22e, lors de leur dernier match de phase de groupe mercredi et elles avaient absolument besoin d'une victoire. L'équipe a gagné 1-0 et a obtenu son billet pour un quart de finale contre l'Allemagne samedi.
Herdman pourrait faire face à des sanctions si son implication dans des activités d'espionnage passées est prouvée.
La décision du TAS indique que sa décision concernait uniquement les «incidents de drones» survenus lors du tournoi olympique de soccer.
« D'après ce que comprend le président, l'Association canadienne de soccer (ACS) mène sa propre enquête en profondeur sur l'espionnage, indique le jugement. À cet égard, le président attend de l'ACS qu'elle fournisse à la FIFA les résultats de ladite enquête afin que celle-ci puisse évaluer et décider si des mesures supplémentaires de la part des instances de la FIFA sont nécessaires et appropriées. »
Canada Soccer a été condamné à une amende de plus de 300 000 $ et trois membres du personnel de l'équipe – dont Priestman – impliqués dans l'incident du drone ont été suspendus pour un an.