ZHANGJIAKOU, Chine – La Québécoise Cendrine Browne a marqué l'histoire canadienne du ski de fond en réussissant la deuxième meilleure performance du pays au 30 km départ groupé des Jeux olympiques de Pékin, dimanche.

L'athlète de Saint-Jérôme de 28 ans a terminé au 16e rang, en une heure, 31 minutes, 21,6 secondes (1 h 31:21,6), à 6:27,6 de la gagnante, la Norvégienne Therese Johaug.

Seule Sara Renner, aux Jeux de Vancouver de 2010, a réussi une meilleure performance que Browne en terminant cette épreuve en 15e place. Renner avait toutefois réalisé sa performance en style classique, tandis que Browne a réussi la sienne en style libre.

« J'ai skié avec le peloton du top-20 à 30 toute la journée. (...) Dans le dernier tour, il y a eu une attaque et j'ai été en mesure de rester avec ces filles. Dans le finish, j'ai été super forte et j'ai été capable de gagner quelques places de plus. C'est ma meilleure performance à vie et une des meilleures marques canadiennes, je suis sans mot! », a-t-elle expliqué aux abords de la piste du Centre national de ski de fond de Zhangjiakou.

« Je ne voulais pas être trop dans le vent, je voulais me cacher, bien jouer dans le peloton pour ne pas perdre trop d'énergie afin de m'en garder assez pour le dernier tour, a poursuivi Browne. J'ai été capable de tout faire ça, alors je suis vraiment contente. Top-16, c'est incroyable! »

Sa compatriote Katherine Stewart-Jones, de Chelsea, a quant à elle égalé ce qui est maintenant la troisième meilleure marque canadienne sur cette distance en terminant 30e, en 1 h 32:33,3. Emily Nishikawa avait aussi terminé 30e lors des derniers Jeux de Pyeongchang.

« Les dernières courses pour moi ont été un peu plus difficiles, alors je ne savais pas à quoi m'attendre, a indiqué Stewart-Jones. Je me suis placée dans un bon peloton dès le début. Malheureusement, il ne me restait pas d'énergie à la fin pour me retrouver au-devant du peloton, mais je suis heureuse de ma course. »

Les deux autres Canadiennes en lice, Dahria Beatty, de Whitehorse au Yukon, et Laura Leclair, de Chelsea, ont respectivement terminé 39e et 51e.

« C'était une course extrême; on va s'en rappeler, a déclaré l'entraîneur-chef de l'équipe nationale, le Norvégien Erik Braten. C'est déjà un parcours hyper difficile, nous sommes en altitude, quand il fait froid ça devient très lent, et quand vous ajoutez le vent auquel les filles ont dû faire face aujourd'hui, c'est possiblement le 30 km le plus difficile de l'histoire. Certaines des fondeuses sont encore dans les vestiaires au moment où l'on se parle en pleurs, tentant de se réchauffer. C'était une course disputée dans des conditions vraiment extrêmes.

« Cendrine et Katherine sont restées dans un groupe de poursuite pendant un long moment. Les deux allaient très bien et Cendrine a pu en profiter un peu plus. Les deux ont été dans le coup jusqu'à la fin. »

Jeux réussis

Braten et sa troupe quitteront d'ailleurs la Chine après des Olympiques très réussis. Cette très jeune équipe – les quatre hommes à Pékin sont âgés de 20 à 23 ans – s'est placée neuf fois parmi les 30 premiers, en plus de terminer trois fois dans le top-20, dont deux pour Browne.

« Dans certaines épreuves, nous avons été moyens, mais de façon générale au cours de ces JO, nous avons été à notre meilleur, a noté l'entraîneur. Nous avons eu la cinquième place incroyable au sprint par équipe masculin, Darhia a terminé 18 au 10 km, maintenant Cendrine qui termine 16. Katherine termine avec deux top-30. Olivier (Léveillé) a aussi quelques top-30. S'il ne brise pas un ski (samedi, au 50 km écourté à 30), il aurait terminé parmi les 20 premiers.

« C'est très encourageant. La plupart de nos athlètes ici auraient pu décider d'aller aux Mondiaux des moins de 23 ans, qui se mettront en branle jeudi. Ces athlètes de la relève prouvent déjà de quoi ils seront capables dans quatre ans. Nous ne serons pas que des négligés (aux Jeux de 2026), mais nous aurons des espoirs de médailles dans quelques courses si on peut vraiment mettre tous les morceaux en place. tout le moins, nous ferons partie du top-6 dans plusieurs épreuves. »

Johaug complète le tour du chapeau

En franchissant la distance en 1 h 24:54,0, Johaug a ainsi remporté sa troisième médaille d'or individuelle de ces Jeux olympiques après le 10 km et le skiathlon. Elle a devancé sur le podium l'Américaine Jessie Diggins (1h26:37,3) et la Finlandaise Kerttu Niskanen (1 h 27:27,3).

Johaug a tout simplement été impériale ce dimanche, menant la course de bout en bout.

« Je me sentais vraiment bien aujourd'hui. J'ai essayé de ne penser qu'à ma course et à ne faire que mon travail, alors j'étais heureuse d'avoir pu réussir cela. »

La Norvégienne compte maintenant six médailles olympiques, dont quatre d'or. Elle avait raté les Jeux de Pyeongchang en raison d'un cas de dopage involontaire (un produit interdit se trouvant dans un baume à lèvres prescrit par le médecin de l'équipe) qui lui a valu une suspension de 18 mois. Elle n'avait jamais remporté d'épreuve individuelle avant les présents Jeux, dont elle avait déjà déclaré qu'ils seraient ces derniers.

« C'est fabuleux. Je suis arrivée ici à Pékin sans médaille d'or individuelle et maintenant, j'en ai trois. Je peux finir les Olympiques sur une bonne note. C'est merveilleux. »

Pour Diggins, il s'agit d'une deuxième médaille à ces Jeux, après le bronze en sprint. C'est aussi la deuxième médaille des Jeux pour Niskanen, médaillée d'argent au 10 km.