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PÉKIN, Chine - Isabelle Weidemann passait des heures à s'entraîner et n'en tirait aucun plaisir. Elle a finalement changé son attitude pendant la pandémie et la patineuse canadienne vit les plus beaux moments de sa carrière aux Jeux olympiques de Pékin.

Weidemann a remporté la médaille d'argent au 5000 mètres en patinage de vitesse sur longue piste, jeudi, à l'Anneau national de patinage de vitesse.

La longiligne patineuse de 26 ans d'Ottawa a franchi la distance en 6:48,18, en route vers sa deuxième médaille depuis le début des Jeux. Samedi, Weidemann avait mérité le bronze sur 3000 mètres.

« Je suis très, très fière de pouvoir rapporter une autre médaille au Canada, a dit Weidemann. Il y a tellement de gens qui m'appuient - ma famille, tout le personnel ici, mes coéquipières, mes entraîneurs. Je fais ça pour eux et c'est très spécial. »

Sans surprise, la Néerlandaise Irene Schouten s'est emparée de la médaille d'or à la suite d'une prestation impériale. Schouten a réalisé un temps de 6:43,51, un record olympique.

L'ancienne marque olympique était de 6:46,91. Elle avait été réalisée par l'Allemande Claudia Pechstein aux Jeux de Salt Lake City, en 2002.

Martina Sablikova, de la République tchèque, s'est classée troisième, en 6:50,09.

« Ç'a été très difficile aujourd'hui, a insisté Weidemann. Je voulais patiner de mon mieux, utiliser toute l'énergie que j'avais. la fin de la course, je n'arrivais pas à voir mon temps. Je ne savais pas où regarder. Je voulais simplement rester sur mes pieds. »

Weidemann avait terminé sixième à cette épreuve aux Jeux de Pyeongchang, en 2018. Peu après, Remmelt Eldering a été nommé entraîneur de l'équipe canadienne et il a pris la responsabilité de travailler avec les patineuses de moyennes et longues distances.

« J'ai énormément progressé en quatre ans, a admis Weidemann. Remmelt et moi avons une bonne relation. Chaque année, nous apprenons de nouvelles choses et nous bâtissons sur ce que nous avons accompli. Je ne serais pas ici sans lui. »

Weidemann a raconté avoir eu possiblement sept entraîneurs différents en huit ans avant de pouvoir compter sur les conseils d'Eldering.

« Quand vous connaissez mieux quelqu'un, il est plus facile de peaufiner des choses, a affirmé Eldering, qui est originaire des Pays-Bas. Si vous travaillez avec quelqu'un pendant un an, vous pouvez bien établir un plan, mais si vous avez le temps de prendre un café avec la personne, de participer à des camps et de vivre des hauts et des bas ensemble, vous allez ensuite être en mesure d'apporter des ajustements à un haut niveau. »

Eldering a également vanté les qualités de Weidemann.

« Tous les athlètes d'endurance adorent s'entraîner. Pour elle, ce n'est pas son travail, c'est son passe-temps, a-t-il noté. C'est ce qu'elle adore. Nous lui demandons de faire deux heures de vélo et elle voudra en faire pendant deux heures et demie. »

Weidemann souligne toutefois que son attitude a beaucoup changé au cours des deux dernières années.

Des problèmes mécaniques à l'ovale de Calgary ont privé les patineurs canadiens de glace pendant de nombreux mois au cours des dernières années. La pandémie de COVID-19 a aussi forcé les athlètes

à découvrir de nouvelles façons de garder la forme.

« J'ai réalisé que je ne pouvais pas continuer de la même manière à long terme, a mentionné Weidemann. Durant la pandémie, nous avons dû puiser dans nos ressources, découvrir de nouvelles façons de s'entraîner et j'ai eu beaucoup de plaisir à faire ça. Je voulais donc que ça se transpose cette année. »

« Je ne pouvais pas maintenir cette attitude agressive de type alpha. Oui, elle m'a rendue meilleure, mais tout le monde à ce niveau s'entraîne tellement fort. Vous ne pouvez pas continuer de la sorte à vous surentraîner pendant des heures et des heures. Quand j'ai changé mon approche dans le sport, ça s'est aussi reflété à l'école et dans ma vie. Je suis beaucoup plus heureuse maintenant. »

Weidemann a indiqué être beaucoup plus reconnaissante aujourd'hui de pouvoir pratiquer un sport qu'elle aime et que cette mentalité lui enlevait beaucoup de pression.

« Mon métier est patineuse de vitesse et c'est incroyable », s'est-elle exclamée.

Weidemann aura maintenant l'occasion de compléter sa collection de médailles olympiques lors de la poursuite par équipes, en compagnie d'Ivanie Blondin et de Valérie Maltais.

« La poursuite par équipes est une épreuve complètement différente, a rappelé Weidemann. Nous travaillons sur cette épreuve depuis longtemps. C'est très spécial de pouvoir courir avec ses coéquipières. »

Les quarts de finale seront présentés samedi, puis les demi-finales et finales, mardi.

La Canadienne Ivanie Blondin s’est retirée de l’épreuve afin de se concentrer sur les compétitions en équipe dont la poursuite.