Laurence St-Germain ne s'en cache pas: elle se rend à Pékin avec la ferme intention d'y remporter une médaille olympique. C'est un objectif ambitieux, surtout quand on considère que la slalomeuse n'est jamais montée sur un podium en 54 départs en Coupe du monde et qu'elle a terminé 15 en slalom il y a quatre ans à PyeongChang.

Mais à 27 ans et à ses deuxièmes Jeux olympiques, l'athlète de Saint-Ferréol-les-Neiges estime que c'est loin d'être irréaliste, surtout à la lumière de ses résultats des deux dernières années.

"« L'an dernier, je voulais être constante dans le top-10, ce qu'elle a réussi avec quatre résultats parmi les 10 premières en neuf épreuves de Coupe du monde, dont une 6 place. Je l'ai aussi frôlé en quelques occasions, avec trois 11e position. Cette saison, je vise vraiment une médaille aux Olympiques. »

Après avoir connu sa meilleure campagne en carrière au circuit de la Coupe du monde en 2021, St-Germain a déjà obtenu deux top-10 cette saison, dont une 8 place à Schladming, en Autriche, plus tôt ce mois-ci. Elle aborde donc sa deuxième aventure olympique avec la conviction qu'elle pourrait causer la surprise.

«  J'ai pas mal plus d'attentes cette fois. Pyeongchang en 2018, je voulais prendre de l'expérience, j'étais fière de devenir une Olympienne. Cette fois, je veux "focuser" sur la performance. Je suis contente d'avoir déjà été exposée à ce stress, à la pression de la performance. Ça va m'aider à être davantage prête pour essayer d'aller chercher ma médaille. »

Si elle aime la pratique de plusieurs sports depuis son jeune âge, St-Germain avoue que le rêve olympique lui est venu plus tard.

« C'est plus à l'adolescence, avec l'équipe du Québec que j'ai commencé à vraiment réaliser que je pouvais en faire une carrière, de sentir que j'avais une possibilité d'aller aux Olympiques. Et l'année de PyeongChang, quand j'ai établi mes objectifs de la saison, une participation aux Jeux est devenue une réalité, et plus seulement un rêve. »

Elle garde un bon souvenir d'avoir suivi les Jeux de Vancouver en 2010 et de voir les performances des Alexandre Bilodeau, Charles Hamelin, Marianne St-Gelais et compagnie.

« Ils ont vraiment été inspirants pour moi. »

Parcours atypique

Issue d'une famille de skieurs, son père Jean-François a fait partie du Pro Tour en bosses, St-Germain a connu un parcours atypique avant de se faire une place parmi l'élite du ski alpin.

Meilleure junior au pays en slalom en 2013, elle a été promue au sein de l'équipe de développement la saison suivante. Son manque de résultats lui a fait perdre sa place et elle n'a même pas reçu d'invitation au camp de sélection. Elle a alors choisi d'emprunter un autre parcours afin de poursuivre sa carrière.

Elle a accepté une bourse à l'Université du Vermont, à Burlington, ce qui lui a permis de jumeler les études à plein temps et le sport. Et sous la tutelle de l'entraîneur Jimmy Cochran, un vétéran de l'équipe américaine de Coupe du monde, elle a repris confiance dans la foulée de bons résultats sur le circuit de développement Nor-Am.

Vice-championne de la NCAA, St-Germain a finalement convaincu les dirigeants qu'elle avait sa place au sein de l'équipe canadienne de Coupe du monde. Malgré ce dénouement heureux, elle n'est pas prête à dire que le circuit collégial américain est nécessairement la voie à suivre.

« Le programme NCAA est vraiment bien fait. J'ai vraiment eu beaucoup de soutien pour continuer à faire les Coupes du monde en même temps que je suivais mes cours.

« Mais je me suis retrouvée au Vermont parce que j'avais été retranchée de l'équipe de développement canadienne. Ne pas l'avoir été, est-ce que je serais allée au Vermont? Je ne le sais pas », souligne celle qui y a graduée en mai 2019 après des études en sciences informatiques. Elle poursuit actuellement un baccalauréat en génie biomédical à l'École polytechnique de Montréal.

Elle estime que ses études l'aident à avoir une vie plus équilibrée comme athlète.

« Quand je voyage, je suis contente d'avoir mes cours, surtout l'année dernière alors que nous étions isolées dans nos chambres en Europe en raison de la COVID-19.

« Ça m'aide beaucoup d'avoir un autre centre d'intérêt. Autant l'école m'aide à focaliser sur le ski, le ski m'aide à focaliser sur l'école. »