Les Jeux olympiques de Milan-Cortina s'ouvriront dans un an et un site est encore nébuleux
À Sotchi, les travailleurs de la construction s'affairaient encore sans relâche à bâtir le village des médias et l'eau de la douche était jaune lorsque les premiers journalistes en provenance du monde entier sont arrivés aux Jeux olympiques d'hiver de 2014.
Les préparatifs chaotiques des Jeux olympiques de Rio en 2016 ont été étiquetés comme étant « les pires » de l'histoire par un vice-président du Comité international olympique.
Les JO suivants, cependant, ont peut-être établi un record non officiel pour les retards accumulés au chapitre des préparatifs.
Ce constat est attribuable au fait que le comité organisateur ait décidé de rebâtir complètement une piste de glisse centenaire en vue des Jeux de Milan-Cortina de 2026, ses échéanciers étant si serrés que le CIO a exigé qu'un plan B soit élaboré pour les épreuves de bobsleigh, de luge et de skeleton. Celles-ci pourraient se dérouler à Lake Placid, dans l'État de New York, si la piste italienne ne peut être complétée dans les délais requis.
« Nous avons choisi Lake Placid parce que c'est le seul endroit où on nous a offert d'utiliser la piste sans y faire d'investissements, a expliqué la présidente et directrice des opérations du comité organisateur, Andrea Varnier, à l'Associated Press. Mais nous espérons toujours présenter les épreuves de glisse ici, à Cortina. »
Le président du comité organisateur, Giovanni Malago, a ajouté que le plan de Lake Placid « n'est qu'une formalité. Ça n'est qu'un nuage de fumée ».
Jeudi, le monde entier sera à un an exactement de la cérémonie d'ouverture des Jeux, le 6 février 2026, au stade San Siro de Milan, alors que la piste de Cortina est encore, à moitié, en chantier.
Le CIO a établi une date butoir à la fin du mois de mars pour que la piste de Cortina obtienne sa précertification, et, jusqu'ici, personne n'ose s'avancer et dire qu'elle passera le test avec succès.
Selon Fabio Saldini, le commissaire italien responsable du projet de 118 millions d'euros (175,59 M$ CAN), a déclaré à l'AP pendant une récente visite des installations que 70 % de la piste était complétée – même s'il était difficile de se prononcer en raison du balai effectué par les travailleurs de la construction, la machinerie et la boue, omniprésente.
Avec 180 travailleurs qui s'affairent de 6 h à 1 h le lendemain chaque jour pour bâtir le centre de glisse, la première couche de glace devrait être appliquée à la piste au début du mois de mars.
Les travaux ont commencé il y a un an, et aucun centre de glisse n'a été érigé en si peu de temps. Une épreuve-test doit se dérouler en octobre 2025, un jalon important depuis le décès tragique du lugeur géorgien Nodar Kumaritashvili survenu lors d'une descente d'entraînement quelques heures seulement avant la cérémonie d'ouverture des Jeux de Vancouver en 2010.
Des billets qui sont convoités
La vente des billets est sur le point de commencer, après un processus d'enregistrement qui a suscité plus de 350 000 requêtes – dont 70 % viennent de l'extérieur de l'Italie, en provenance de plus de 210 pays.
Les épreuves de glisse font partie des plus abordables, puisque celles de luge coûteront aussi peu que 40 euros (59,52 $) et celles de bobsleigh atteindront au maximum 100 euros (148,80 $).
Mais que se passera-t-il si la piste de glisse n'est pas prête à Cortina et que les épreuves doivent être déplacées à Lake Placid?
« Ce sera une expérience totalement différente, a admis Paul Caine, le président du fournisseur de forfaits hospitalité "On Location", à propos d'un éventuel déménagement de Cortina vers le nord de l'État de New York.
« On Location » a reçu des requêtes pour des forfaits en provenance de 62 pays jusqu'ici, et bien sûr, les épreuves de hockey sur glace, de biathlon et de patinage artistique figurent parmi les plus populaires.
Les loges privées pour la cérémonie d'ouverture au stade San Siro sont déjà écoulées.
Bormio, Anterselva et Val di Fiemme accueillent des épreuves sportives depuis des lunes déjà.
Ce seront toutefois les premiers JO qui adhéreront aux nouvelles réformes implantées par le président du CIO Thomas Bach pour réduire les coûts d'organisation, en misant notamment sur des installations déjà existantes – ce qui signifie que les compétitions olympiques seront éparpillées un peu partout dans le nord de l'Italie.
Les épreuves de ski alpin seront partagées entre Cortina (pour les dames) et Bormio (pour les hommes) – qui sont séparées par cinq heures et demie de route. Livigno accueillera les épreuves de ski acrobatique et le surf des neiges, le biathlon aura lieu à Anterselva, les compétitions de ski nordique seront présentées à Val di Fiemme, et les épreuves de patinage se dérouleront à Milan.
« C'est très compliqué en raison des grandes distances et aussi en raison des nombreux représentants en provenance des différentes régions, a évoqué Varnier. Nous entretenons de bonnes relations avec tout le monde, et tout le monde a son style et sa manière de faire, donc nous devons nous adapter. C'est ça, l'esprit des Jeux: nous adapter aux différents territoires, et non l'inverse. »