TOKYO - Le plongeur Nathan Zsombor-Murray est encore jeune et à court d'expérience sur la scène internationale. Mais son parcours olympique à Tokyo lui aura permis de réaliser ce qu'il doit faire d'ici les Jeux de Paris dans trois ans pour figurer parmi l'élite de sa discipline.

L'athlète de Pointe-Claire, âgé de 18 ans, n'est pas parvenu à se qualifier pour la finale à la plateforme de 10 mètres, samedi matin, mais son potentiel ne fait aucun doute. Il lui faut maintenant apprendre à mieux doser ses efforts au fil d'une compétition exigeante comme les Olympiques et hausser le niveau de difficulté de ses plongeons.

 

« Je suis certainement déçu, mais je pense que je suis encore plus motivé pour Paris et les trois prochaines années », a réagi Zsombor-Murray après avoir échoué à 2,55 points d'une place en finale.

« Finir 13e au monde à 18 ans, j'ai certainement quelques années devant moi pour devenir plus fort physiquement et mentalement. »

Car c'est certainement la plus grande leçon qu'il retient de sa première expérience olympique, la nécessité de mieux doser ses efforts.

« J'ai tout donné lors des préliminaires, a-t-il poursuivi. Aujourd'hui, j'ai trouvé ça dur de retrouver cette zone de confort. Je dois mieux doser mes efforts pour donner un peu d'énergie lors des préliminaires, un peu plus en demi-finale et donner tout en finale. »

Solide cinquième à l'issue de la phase préliminaire, vendredi, le jeune homme a pourtant entrepris la demi-finale sur une excellente note, inscrivant le meilleur pointage de la première ronde de plongeon.

Ça s'est malheureusement gâché lors des deux tours suivants, notamment sur son deuxième plongeon, celui avec le plus haut degré de difficulté, un quadruple périlleux et demi avant en position groupée. Son exécution ne lui a procuré que 49,95 points, ce qui l'a fait reculer de la première à la 14e position. Le suivant a été encore pire, le repoussant au 17e rang.

« Ça m'a obligé à me battre pour revenir à la 12 position et accéder à la finale.

« Quand tu rates un plongeon, ton niveau de confiance diminue et il devient plus difficile de trouver la motivation pour continuer. Malgré ça, j'ai bien fait à mes trois derniers plongeons. J'ai fini sur une bonne note, mais ça n'a pas été suffisant pour faire la finale. »

Il n'est effectivement jamais facile de remonter la pente avec un plateau de plongeurs aussi relevé. D'autant plus que sa marge d'erreur est limitée compte tenu de sa liste de plongeons.

« Ma liste n'a pas un haut degré de difficulté. Mes plongeons doivent donc tous être solides », a-t-il reconnu.

Le Saskatchewanais Rylan Wiens, âgé de 19 ans, l'autre Canadien inscrit à cette épreuve, a été incapable de franchir les préliminaires, vendredi.

L'équipe canadienne de 10 plongeurs complète donc ses Jeux olympiques avec une maigre récolte d'une seule médaille, celle d'argent de Jennifer Abel et Mélissa Citrini-Beaulieu au 3 mètres synchro.

C'est le plus faible total depuis les Jeux d'Atlanta en 1996 lorsque Annie Pelletier avait obtenu la médaille de bronze au 3 mètres. À cette époque, les épreuves de synchro ne figuraient toutefois pas au programme olympique.

Autre doublé chinois

En finale, le vétéran britannique Thomas Daley a bien tenté de jouer les trouble-fêtes, mais il n'a pas réussi à s'opposer à un autre doublé chinois.

Cao Yuan, âgé de 26 ans, médaillé d'or à Rio au tremplin de 3 mètres, a eu le dessus sur son coéquipier Yang Jian, champion du monde à la plateforme en 2019, mais par seulement 1,95 point.

Les plongeurs chinois ont donc remporté sept des huit épreuves de plongeon et totalisé 12 médailles à Tokyo.

Daley, âgé de 27 ans, a laissé parler son expérience et il a gardé le meilleur pour la ronde finale, totalisant 85,35 points de plus qu'en demi-finale. Il s'est ainsi assuré la médaille de bronze, sa quatrième breloque olympique à ses quatrièmes JO.

Daley et son coéquipier Matty Lee avaient remporté l'or au 10 mètres synchro plus tôt à ces Jeux.