Revoyez en intégralité la finale du slopestyle masculin (ski)

Faits saillants de la compétition

BOKWANG, République de Corée - Lorsque la vie te donne des citrons, tu fais de la limonade. C'est un peu ce qu'a fait Alex Beaulieu-Marchand en arrivant aux Jeux olympiques de PyeongChang.

À peine rétabli d'une commotion cérébrale subie en décembre en préparation de l'épreuve du Dew Tour au Colorado, le skieur originaire de Québec a décroché la médaille de bronze en slopestyle, dimanche.

« Vous savez, après tout ce qui m'est arrivé - des blessures, il y en a eu tellement - je n'y croyais pas, a-t-il confié. Je n'aurais jamais cru possible d'offrir une aussi belle performance dans une compétition aussi intense que celle-ci. Je n'en reviens juste pas! »

Et pour cause. 'ABM', comme on le surnomme dans le monde du ski acrobatique, a indiqué qu'en plus de sa commotion, il était déjà passablement amoché avant de se pointer en Corée du Sud. En conséquence, son temps d'entraînement a été limité ces derniers jours.

« Je me suis barré le dos, comme ça, sans avoir rien fait pour que ça m'arrive, a-t-il confié. C'était peut-être dans l'avion. J'ai donc raté le premier entraînement au complet, et à cause de l'oedème osseux à mon genou gauche - chaque fois que j'atterris, ça me fait mal - j'ai peut-être skié une heure et demie sur les trois permises en entraînement. »

C'était peut-être un mal pour un bien, selon celui qui avait fini 12e aux Jeux de Sotchi en 2014.

« Je n'ai pas pu skier à l'entraînement, donc j'ai regardé ce que les autres faisaient, a-t-il expliqué. partir de ce moment-là, je savais sur quoi je devais me concentrer (pour pouvoir les battre).

« Puis, avant la compétition, au lieu de participer à la séance d'entraînement, je suis resté dans le salon réservé aux athlètes, a-t-il poursuivi. Les gens me demandaient: 'Qu'est-ce que tu fais là? Tu devrais être sur la piste, non?' Donc plutôt que d'aller skier, j'ai fait du vélo, et je crois que la clé pour moi aujourd'hui ç'a été de prendre soin de mon corps. »

Le Norvégien Oystein Braaten, fort d'une excellente première descente qui lui a valu 95,00 points, s'est octroyé la médaille d'or. Il s'agissait de la première médaille olympique de la carrière du skieur de 22 ans.

L'Américain Nick Goepper, auteur d'un score de 93,60 points en troisième manche, s'est faufilé tout juste devant Beaulieu-Marchand, qui avait récolté 92,40 points lors de la manche précédente. Mais peu importe, le skieur âgé de 23 ans se considérait comme un véritable miraculé.

« Il y a quatre jours, je ne pouvais même pas faire les séances d'entraînement à cause de mon dos, a-t-il expliqué. Donc, je pense que je me suis fait taper dessus par la vie, et là, aujourd'hui, quand j'ai réussi à compléter ma descente, je n'en revenais tout simplement pas. »

Les deux autres Canadiens qui ont pris part à la finale, Teal Harle, de Campbell River, en Colombie-Britannique, et Evan McEachran, d'Oakville, en Ontario, ont respectivement fini cinquième et sixième.

Pas de grande ambition pour Bellemarre

Pour sa part, Alex Bellemarre, de Saint-Boniface, a commis des erreurs lors de ses deux descentes et a dû se contenter du 22e échelon, avec 64,20 points. Il n'a donc pu accéder à la finale, qui était réservée aux 12 meilleurs skieurs.

« J'aurais aimé avoir plus de points à ma première descente. Je pense qu'ils (les juges) ont été un peu sévères. Mais l'objectif aujourd'hui c'était seulement de compléter une descente », a résumé Bellemarre.

L'athlète âgé de 24 ans n'avait pas de grande ambition pour ses premiers jeux en carrière puisqu'il n'était tout simplement pas dans les meilleures dispositions physiques.

À l'instar de Beaulieu-Marchand, Bellemarre a indiqué qu'il était toujours incommodé par une blessure au dos subie plus tôt cette saison, qui l'avait notamment empêché de participer aux X Games d'Aspen au mois de janvier.

« J'ai subi une micro-fracture à la vertèbre T4, j'ai donc encore mal au dos, a-t-il reconnu. C'était la première fois que je skiais pour de vrai, parce que je n'ai pas pu m'entraîner avant d'arriver ici (aux jeux). C'était un peu décevant, mais je suis juste content d'avoir pu skier aujourd'hui, parce que ç'aurait pu être vraiment pire. »

En ce sens, afin d'éviter d'aggraver sa situation, Bellemarre a précisé qu'il avait dû limiter ses efforts à l'entraînement plus tôt cette semaine puisqu'il ressentait rapidement des raideurs au dos.

« Je n'avais pas tellement peur pour mon dos. Mais peu importe ce qui se serait produit, je m'étais dit que je me serrerais les dents et que je continuerais dans la deuxième descente. Donc, je me suis juste dit que je suis un petit gars (du centre de glisse) de Vallée du Parc qui est rendu aux Olympiques. C'est ça que je me suis dit, et c'est ça que j'ai fait, donc je suis content. »