Les joueuses de l'équipe australienne de softball sont arrivées mardi au Japon, devenant la première équipe olympique à fouler le sol de l'Archipel en vue des Jeux de Tokyo qui suscitent encore polémiques et doutes en pleine pandémie.

À leur arrivée à l'aéroport de Narita, les sportives, tout sourire, ont salué la presse de la main avant de subir un test de dépistage de la COVID-19 qui s'est révélé négatif pour tout le groupe.

L'équipe australienne en uniforme vert et or est ensuite partie prendre ses quartiers dans la ville d'Ota, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Tokyo, où le personnel de l'hôtel les attendait dehors en agitant un drapeau australien.

Comme tous les participants aux prochains JO (23 juillet-8 août), les sportives australiennes seront soumises à un strict protocole sanitaire, ayant déjà été vaccinées et testées aussi avant leur départ. Aucun membre de leur famille n'a pu se joindre à elles.

« Ne quitter l'hôtel que pour s'entraîner »

« On sait qu'on va subir un paquet de tests anti-COVID » au Japon, mais « on est préparé pour ça », a déclaré Jade Wall, l'une des joueuses des « Aussie Spirits ».

Leur coach, Robert Harrow, a assuré que l'équipe serait respectueuse des habitants et suivrait les règles « pour la sécurité de tous ».

« Nous serons concentrés sur notre entraînement », a-t-il ajouté.

Plusieurs dizaines de localités qui devaient accueillir des équipes étrangères à travers le Japon ont annulé leurs projets en raison de la situation sanitaire qui reste préoccupante.

Mais le maire d'Ota, Masayoshi Shimizu, a déclaré que sa ville était « très heureuse » de recevoir les joueuses de softball.

Pour prévenir les risques d'infection, le lieu de vie de l'équipe australienne sera cantonné à un seul étage de leur hôtel.

« L'environnement d'entraînement sera limité, mais nous leur donnerons le meilleur soutien possible pour qu'elles soient dans les meilleures conditions pour les Jeux », a ajouté le maire.

Des habitants interrogés par l'AFP ont affiché leur soutien, comme Hisanobu Ikeda, 62 ans, qui s'est dit « pas trop inquiet ». 

« Elles sont venues ici, mais nous ne pourrons pas échanger avec elles, ni assister à leur entraînement. C'est pénible », a-t-il regretté.

Les joueuses « ne quitteront l'hôtel que pour aller sur le terrain d'entraînement », a déclaré le patron du softball australien, David Pryles. 

Les Australiennes seront rejointes à Ota par deux autres joueuses basées au Japon. Elles s'entraîneront sur place et joueront des matches contre des équipes locales pour peaufiner leur préparation.

Une sélection finale de 15 joueuses pour la compétition doit être annoncée début juillet. L'équipe rejoindra ensuite le village olympique le 17 juillet et jouera le match inaugural contre le Japon le 21, deux jours avant la cérémonie d'ouverture des JO.

Vaccination des sportifs japonais

Malgré les contraintes, les « Aussie Spirits » sont extrêmement motivées: le softball n'a pas fait d'apparition aux JO depuis 2008 et sera absent à Paris en 2024. Tokyo sera donc pour beaucoup de joueuses la seule occasion de briguer le métal olympique, alors que l'Australie a été médaillée en softball à chacune de ses participations.

L'arrivée de sportifs au Japon « nous aidera à réaliser que les Jeux approchent », avait déclaré lundi le porte-parole du gouvernement nippon, Katsunobu Kato.

Les sportifs et membres des staffs japonais participant aux JO ont par ailleurs commencé à être vaccinés mardi, bien avant le reste du pays. 

« Ce n'est pas juste pour protéger les athlètes, mais aussi pour réduire le risque d'infection dans la société japonaise », a précisé le secrétaire général du Comité olympique japonais, Tsuyoshi Fukuda.

La campagne de vaccination a pris beaucoup de retard au Japon, où environ 2,5% seulement de la population a reçu deux doses du vaccin de Pfizer/BioNTech. Dix des 47 départements du Japon restent soumis à un état d'urgence sanitaire.

Gouvernement et organisateurs des JO assurent que ceux-ci se tiendront de manière « sûre et sécurisée ». Le Comité international olympique a récemment assuré que plus de 80% des résidents du village olympique seront vaccinés.

La population japonaise est cependant massivement opposée à l'organisation des Jeux, souhaitant selon divers sondages leur annulation ou un nouveau report, une hypothèse que les organisateurs ont fermement écartée.