TOKYO - Cela fait maintenant trois jours que Lauriane Genest est médaillée olympique. Elle ne le réalise pourtant pas encore.

« Pour vrai, j'aimerais dire que oui, mais non, pas vraiment! », a-t-elle dit au sujet de sa troisième place acquise jeudi au keirin, au cours d'une visioconférence de sa chambre du Village olympique d'Izu, où ont été disputées les épreuves de course sur piste.

« On n'a pas arrêté depuis que je l'ai gagnée, a-t-elle ajouté. J'ai essayé de dormir du mieux que je pouvais ce soir-là, parce que j'avais des courses dès le lendemain (à la vitesse individuelle). En fait, j'ai eu des courses jusqu'à (dimanche). Donc, je n'ai pas encore pu l'apprécier comme je sens que je peux l'apprécier."

Au terme d'une finale endiablée, comme le sont toutes les courses de keirin, il faut l'admettre, la cycliste de 23 ans a croisé le fil d'arrivée derrière la Néerlandaise Shanne Braspennincx et la Néo-Zélandaise Ellesse Andrews pour procurer au Canada une première médaille individuelle en cyclisme depuis l'or de Lori-Ann Muenzer, à Athènes, en 2004.

Genest avait pris les 16e et 13e places des Mondiaux de 2019 et 2020 : savait-elle qu'elle avait ce genre de performance en elle?

« Pas nécessairement. Je savais que je n'aurais pu rien faire de plus (dans la dernière année). Je savais que j'étais en bonne condition physique, mais je ne savais pas ce que le reste du monde avait fait dans la dernière année. J'étais plus forte physiquement et mentalement. Je savais que je pouvais bien faire, mais je ne m'attendais pas à un podium.

« Le jour de la course, j'avais vraiment les pieds sur terre et j'y allais une course à la fois. Finalement, ç'a donné un excellent résultat. »

Genest a bien hâte de revenir au Québec lundi, afin de montrer sa médaille à ses parents, « les premiers avec qui (elle) va partager ce moment ».

La Lévisienne a aussi participé à la vitesse individuelle ou sprint, où elle a terminé les Jeux en huitième place. Elle a été éliminée en quarts par sa coéquipière et amie Kelsey Mitchell, qui a conclu sa route sur la plus haute marche du podium.

« Ça n'a pas fait si mal que ça!, a-t-elle dit au sujet de son élimination aux mains de son amie. Le sprint est la discipline avec laquelle j'avais le plus de difficultés avant les JO. On a travaillé fort sur la tactique et j'ai fait de bons matchs, de bons sprints. J'ai bien exécuté et pour ça, je suis fière de ce que j'ai accompli.

« Les quarts, c'était mon objectif. Je fais un top-8 : je ne peux pas être déçue ou fâchée de quoi que ce soit. J'ai perdu contre la championne olympique, alors je ne lui en voudrai pas trop! »

Genest profitera des quelque trois prochaines semaines pour se reposer avec parents et amis chez elle avant de commencer sa préparation en vue des Mondiaux, qui seront disputés en octobre. Le site des compétitions reste à être déterminé.

« Avec ce que le Canada vient de faire aux Olympiques, je pense qu'on a de bonnes chances de médailles aux Championnats du monde », a-t-elle conclu.