L'été 2015 a été le théâtre de nombreuses performances spectaculaires de la part d'athlètes canadiens.

Grâce à ses deux médailles d'or aux Jeux panaméricains, le sprinteur ontarien Andre De Grasse allait devenir un nom familier de l'athlétisme mondial. Derek Drouin, un spécialiste du saut en hauteur, a élevé ses performances au point de mériter l'or aux Championnats du monde d'athlétisme.

L'équipe féminine de rugby du Canada a maltraité ses adversaires chemin faisant vers la plus haute marche du podium des Jeux panaméricains. Et l'équipe nationale masculine de hockey sur gazon a obtenu son laissez-passer en vue des Jeux olympiques de Rio.

Durant une Olympiade, l'année 3 est possiblement la plus cruciale. Et l'été qui approche, très chargé en événements de toutes sortes, semble tout aussi prometteur.

À commencer par la Coupe du monde de soccer féminin jusqu'aux Jeux panaméricains à Lima, au Pérou, il s'agit d'une opportunité pour les athlètes d'évaluer leurs performances contre l'élite planétaire, acquérir de l'expérience inestimable lors d'événements de prestige et peut-être même mériter leur billet pour les Jeux de Tokyo.

« L'année 3 d'un cycle olympique ou paralympique est toujours essentielle, affirme Mark Hahto, directeur des sports d'été pour le programme " À nous le podium ". Il s'agit d'une année-repère d'une importance critique. Ce sont généralement les performances de cette année qui indiquent le mieux notre rendement lors des Jeux olympiques ou paralympiques. »

« Selon le nombre des top-3, des top-5, des top-8 que nous, à titre de nation, serons capables d'obtenir en 2019, ce sera un très bon test définitif des performances que nous pourrons réaliser en 2020 à Tokyo lors des Jeux olympiques et paralympiques. À cela, il faut ajouter la complexité du processus de qualifications, surtout pour les sports d'équipe. »

De Grasse et Drouin ont aidé le Canada à amasser huit médailles aux Championnats du monde de 2015 à Pékin, un an avant que l'équipe canadienne n'obtienne six médailles aux Jeux de Rio.

« (Cet été) est très important, a renchéri Glenroy Gilbert, l'entraîneur-chef d'Athlétisme Canada. Nous fonctionnons selon l'importance d'un championnat du monde et de Jeux olympiques. Ainsi, ces deux événements-phare sont toujours essentiels pour nous, à l'intérieur du cycle olympique. Il est donc important de classer plus d'athlètes dans le top-huit, plus d'athlètes aux finales et sur le podium. »

Le Comité olympique canadien qui, en collaboration avec « À nous le podium », surveillera attentivement les athlètes nationaux cet été, projette une imposante délégation, environ 540, aux Jeux panaméricains de l'été 2019, qui permettent une qualification directe en vue des Jeux olympiques dans une dizaine de disciplines.

« À Tokyo (2020), nous pouvons espérer plus de 400 (athlètes), alors qu'à Rio, nous étions 313 », a affirmé Eric Myles, chef du sport au COC.

Le Canada peut mériter ses laissez-passer aux Jeux olympiques dans de nombreux sports d'équipe cet été, dont le basketball masculin. Selon Myles, le Canada pourrait compter jusqu'à dix équipes à Tokyo. Cela lui permettrait d'effacer le record de neuf, qui remonte aux Jeux de 1976 à Montréal. À Rio, il avait envoyé cinq équipes (soccer, rugby et basketball, chez les femmes, volleyball et hockey sur gazon, chez les hommes).

Voici quelques-uns des événements les plus importants à surveiller à l'été 2019:

Jeux panaméricains: 26 juillet au 11 août, à Lima, Pérou

Les Jeux panaméricains mettront en vedette 6700 athlètes provenant de 41 pays des Amériques dans 39 disciplines sportives, six de plus qu'aux Jeux olympiques de 2020 à Tokyo. Pour les athlètes olympiques, il s'agit de l'un des événements les plus importants, car il leur permet d'acquérir de l'expérience de qualité lors d'un rassemblement sportif de prestige et de s'évaluer face à l'élite mondiale. Il s'agit aussi d'un rendez-vous clé de qualifications en vue des Jeux olympiques dans 23 disciplines, certaines directes comme le hockey sur gazon et le water-polo, un triomphe confirme la qualification, d'autres indirectes.

En 2015 à Toronto, le Canada a envoyé une équipe de 723 athlètes, la plus forte délégation du pays à un événement multi-sports. Une récolte de 219 médailles a permis au Canada de se classer au deuxième rang derrière les États-Unis.

Championnats du monde d'athlétisme: 28 septembre au 6 octobre,  à Doha, Qatar

Après les Jeux olympiques, les Championnats du monde représentent la compétition d'athlétisme la plus prestigieuse. Le Canada bataillera pour des médailles après avoir été exclu du podium en 2017 à Londres à la suite d'une série d'infortunes, des blessures qui ont mis Andre De Grasse et Derek Drouin au rancart, et un norovirus qui a balayé l'hôtel où résidait la délégation canadienne.

En 2015 à Pékin, les athlètes canadiens ont amassé un total historique de huit médailles. À ses premiers Championnats du monde, De Grasse a récolté deux fois le bronze pendant que Drouin et Shawn Barber accédaient à la plus haute marche du podium.

Les courses de longue distance seront présentées tard en soirée, incluant le « Marathon de minuit », pour éviter l'écrasante chaleur dans l'État que borde le golfe Persique.

Championnats mondiaux aquatiques: 12 au 28 juillet, à Gwangju, Corée du Sud

Les plongeurs et les nageurs ont obtenu huit des 22 médailles canadiennes aux Jeux olympiques de 2016, faisant des Championnats du monde aquatiques un événement qui donnera une bonne indication des performances à venir des Canadiens dans la piscine de Tokyo.

Kylie Masse, championne du monde au dos, Taylor Ruck, multiple médaillée aux Jeux du Commonwealth, et Penny Oleksiak, une étoile aux Jeux de Rio, font du Canada une puissance mondiale en natation féminine. L'équipe de plongeon, menée par la Montréalaise Jennifer Abel, compte tout autant de profondeur du côté des dames.

Lors des Championnats du monde de 2017, le Canada avait obtenu sept médailles, quatre en natation et trois en plongeon.

Coupe du monde de soccer féminin de la FIFA: 7 juin au 7 juillet, en France

Les Canadiennes seront à la recherche d'une première médaille en Coupe du monde après la décevante performance de 2015 devant leurs supporters. Le Canada avait alors été éliminé à la suite d'une défaite de 2-1 contre l'Angleterre en quarts de finale à Vancouver. Les Canadiennes ont connu plus de succès aux Jeux olympiques, ayant mérité une deuxième médaille de bronze de suite à Rio, en 2016.

L'expérimentée et réputée Christine Sinclair mène une formation jeune et talentueuse qui occupe le cinquième rang du classement mondial. En France, les Canadiennes auront une sensation de déjà vu alors qu'elles évolueront dans le même groupe que le Cameroun, la Nouvelle-Zélande et les Pays-Bas. Lors des matchs de groupe en 2015, le Canada avait également croisé le fer avec la Nouvelle-Zélande et les Pays-Bas.

Les Canadiennes se sont qualifiées pour la Coupe du monde après avoir blanchi le Panama 7-0 en demi-finale du Championnat féminin de la CONCACAF. Elles ont dominé leurs rivales 24-1 pendant le tournoi avant de subir une défaite de 2-0 contre les États-Unis en grande finale.

Coupe du monde de basketball masculin: 31 août au 15 septembre, en Chine

La formation du Canada a mérité son laissez-passer pour la Coupe du monde en rossant le Brésil 94-67 plus tôt en décembre. Les Canadiens n'ont pas participé à la Coupe du monde depuis 2010 en Turquie. Ils avaient alors complété le tournoi avec un dossier de 0-5, au 22e échelon parmi 24 équipes.

Le tournoi, qui réunira 32 pays, se veut le principal événement de qualifications en vue des Jeux de 2020 à Tokyo. Le Japon, à titre de pays-hôte, les deux meilleurs pays des Amériques, les deux meilleurs de l'Europe ainsi que le meilleur venant de l'Afrique, de l'Asie et de l'Océanie, obtiendront leurs laissez-passer pour les Jeux.

Qui portera les couleurs du Canada demeure un sujet de discussions animées. Le pays compte du talent en abondance, dont 11 joueurs qui évoluent au sein de la NBA, deux autres possédant des contrats de la NBA à deux volets, et un futur groupe de recrues mené par R.J. Barrett. Et il y a aussi de bons Canadiens à l'étranger, notamment Kevin Pangos, Melvin Ejim et Phil Scrubb.

Coupe du monde de rugby: 20 septembre au 2 novembre, au Japon

Le Canada n'a jamais raté le tournoi mondial de rugby, mais le simple fait de s'y qualifier en 2019 a représenté tout un défi. Il a dû passer par un repêchage après avoir perdu des séries de matchs contre les États-Unis et l'Uruguay.

Il est devenu le 20e et dernier pays à obtenir sa place à la Coupe du monde grâce à une victoire de 27-10 contre Hong Kong. Ce gain lui a permis de compléter un parcours parfait lors de ce tournoi de la dernière chance réunissant quatre équipes. Lors de ses matchs précédents, le Canada avait battu le Kenya et l'Allemagne.

Les Canadiens avaient connu un tournoi difficile en 2015, perdant chacun de leurs cinq matchs. Leur calendrier dans le groupe B au Japon sera ardu alors qu'il devra affronter la Nouvelle-Zélande (no 1 mondial), l'Afrique du Sud (no 5), l'Italie (no 14) et la Namibie (no 23).