RDS présentera le premier match de l'équipe canadienne de rugby à 7 dès 10 h samedi.

Le rugby fait un retour aux Jeux olympiques après une absence de près d’un siècle. Un retour souhaité, attendu, espéré depuis les événements de 1924 qui lui avaient valu son exclusion.  C’était alors du rugby à XV, la forme que l’on connaît en Coupe du monde, et la France affrontait les États-Unis en finale. L’équipe américaine était formée essentiellement de joueurs de football, version nord-américaine, et l’avait emporté de façon décisive 17 à 3 dans un match à l’atmosphère lourde, ponctué de violence et de bagarres. On avait même dû sortir un joueur français sur un brancard, ensanglanté et inconscient. À la fin de la rencontre, les spectateurs avaient envahi le terrain, signant là la sortie du rugby des Jeux olympiques. À la fin du match, l’Américain Allan Henry Muhr, mais international français, avait déclaré : « C'est ce qu'on peut faire de mieux sans couteaux, ni revolvers ».

Le long purgatoire prend donc fin à Rio et le rugby renaîtra de ses cendres, sous une autre forme cependant. C’est la version à  7 qui a été privilégiée, le rugby à quinze moderne demandant trop de temps de récupération pour qu’on puisse tenir un tournoi dans le cadre de la quinzaine des Jeux. Le rugby à 7 est à la fois semblable et différent. Semblable parce que les points se marquent de la même façon (5 pour un essai, 2 pour une transformation, 3 pour une pénalité ou un drop) et parce que le terrain reste le même avec des dimensions identiques.

Différent parce qu’un match de rugby à 7 se joue beaucoup plus rapidement avec deux périodes de 7 minutes (plus arrêts de jeu) en match régulier et de 10 en finale,  et que c’est essentiellement un jeu de possession de ballon plutôt que d’occupation territoriale comme c’est le cas à 15. Le fait qu’il n’y ait que sept joueurs de chaque côté amène un jeu aéré où la course est privilégiée, ce qui rend les matchs très spectaculaires. Au bout d’une période de sprints de sept minutes, les joueurs sont bien heureux de voir arriver la pause de deux minutes…

Ce sont les femmes qui vont ouvrir le tournoi de rugby olympique, et les Canadiennes, vice-championnes du monde à XV, font partie des favorites. Dans la poule C, elles retrouveront d’ailleurs celles qui les avaient battues à la Coupe du monde 2014, les représentantes de la Grande-Bretagne. Sept des médaillées d’or des Jeux panaméricains 2015, au rugby  à 7, sont dans l’équipe du Canada, lui donnant un noyau solide sur lequel s’appuyer. Mais l’entraîneur John Tait a pris un risque en mettant de côté Magali Harvey, sacrée meilleure joueuse au monde en 2014. Il a justifié sa décision en prétextant un jeu inconstant et la blessure à la cheville qui l’a tenue à l’écart durant quatre mois. Pourtant, c’est elle qui a ouvert le score dans la finale du dernier tournoi de l’année, donnant le ton à une belle victoire sur l’Australie. Le Canada arrive avec de grandes ambitions, espérons qu’il s’est donné les moyens de les atteindre. Ne pas monter sur le podium serait décevant.

L’Australie, tout comme la Nouvelle-Zélande, la Grande-Bretagne et la France, respectivement première, deuxième, quatrième et cinquième, fait partie des favorites du tournoi. Les femmes, ainsi que les hommes, joueront tous leurs matchs sur trois jours, les quarts de finale arrivant déjà à la deuxième journée, pour se conclure sur les médailles à la troisième journée.

On n’aura pas le temps de s’ennuyer. Tout comme les matchs qui vont se dérouler sur un rythme endiablé, ce tournoi de rugby à 7 filera avec la rapidité de l’éclair.