Interdire aux sportifs russes de participer aux JO 2018 d'hiver de Pyeongchang ou les forcer à évoluer sous bannière neutre constituerait « une humiliation pour la Russie » et « ferait du mal au mouvement olympique », a averti jeudi Vladimir Poutine.

« Il y a deux options: forcer la Russie à participer sous drapeau neutre ou ne pas l'autoriser du tout aux Jeux olympiques. Les deux constituent une humiliation pour le pays », a déclaré le président russe à l'occasion d'une conférence du club Valdaï organisée à Sotchi (sud).

« Si quelqu'un pense que cela influencera la campagne présidentielle au printemps prochain, il se trompe lourdement. L'effet sera opposé. Et cela fera beaucoup de mal au mouvement olympique », a-t-il ajouté.

À quatre mois des jeux Olympiques 2018 (9-25 février), le Comité international olympique (CIO) cherche à déterminer dans quelles conditions les sportifs russes pourront participer malgré le scandale de dopage les affectant.

Selon le président russe, le CIO subit la pression « des sponsors et des chaînes de télévision » et ses sponsors « cèdent à leur tour aux signaux sans ambigüité des instances américaines » pour suspendre la Russie.

La Russie est au coeur d'un scandale de dopage après les révélations du juriste canadien Richard McLaren, qui a en 2016 mis à jour un système de dopage institutionnalisé dans le sport russe, révélant notamment la participation des services secrets russes (FSB), y compris pendant les JO 2014 d'hiver organisés à Sotchi.

Le CIO a créé deux commissions chargées d'enquêter plus précisément sur les allégations concernant les JO 2014. Les rapports de ces deux commissions doivent servir de base au CIO pour d'éventuelles sanctions contre la Russie.

Le président de l'instance olympique, l'Allemand Thomas Bach, a demandé à la commission Schmid de rendre son rapport « avant la fin de l'année ». 

Mi-septembre 2017, en pleine session du CIO à Lima, dix-sept organisations nationales antidopage, emmenées par les Américains avec notamment les Britanniques et les Français, et rejoints par une dizaine d'autres depuis, ont réclamé l'exclusion du Comité olympique russe pour les JO 2018.