Il est difficile de demander à un joueur comme Ryan White de ne pas être émotif durant une partie, mais il doit apprendre à gérer ses émotions.

L'idée n'est pas d'empêcher White d'être lui-même, mais ça fait deux fois en l'espace de quelques parties qu'il place son équipe en mauvaise posture. On n'a pas oublié son comportement lors du match face aux Panthers de la Floride. White doit apprendre de ses erreurs et l'entraîneur doit tracer la ligne qu'il ne doit pas franchir. Michel Therrien doit lui faire comprendre que s'il dépasse cette ligne, il y aura des sanctions. Dans un concept d'équipe que l'on veut implanter, on n'a pas le choix d'agir.

Il ne faut pas que son émotivité déborde et chavire dans l'indiscipline. Quand tu gagnes, on parle d'agressivité, mais quand on perd, on parle d'indiscipline pour un geste semblable comme celui qu'il a posé à Ottawa. C'est à l'entraîneur de déterminer la ligne et à déterminer jusqu'où il peut aller. La question qu'il faut se poser est de simplement savoir si la situation était inévitable et dans le cas de White mercredi, je pense que oui.

White ne doit pas répéter ce qu'il a fait envers l'officiel. Ce type de comportement ne le mènera nulle part. Crier après un arbitre, ça ne sert à rien. S'il écope d'une punition pour une action sur la glace, on dira que ça fait partie de son travail de joueur, mais ce qu'il a fait contre les Sénateurs n'était pas nécessaire.

Si j'étais dans les souliers de Therrien, il y aurait une conséquence. Je ne pense pas toutefois que je le laisserais dans les estrades parce que White a prouvé qu'il travaillait assez fort pour mériter de jouer. Je réduirais son temps glace et je le lui redonnerais graduellement pour lui envoyer un message. L'entraîneur doit prouver qu'il est juste avec tout le monde et la leçon doit porter.

Le concept d'équipe selon P.K.

P.K. Subban revient avec le Canadien rempli de bonnes intentions. Il a parlé de s'incorporer au concept d'équipe que l'on veut implanter à Montréal, mais il en sera de sa responsabilité de démontrer son sérieux. Ses propos d'avant saison ne tiennent pas la route avec ce qu'il dit maintenant. Vous savez, ce n'est pas un contrat qui va changer un joueur. Si on donnait quatre millions ou 350 000 dollars par année à un gars comme Mathieu Darche, ce serait toujours le même Mathieu Darche qu'on aurait.

Quand il parle de concept d'équipe, il démontre selon moi qu'il est encore un jeune joueur qui a besoin d'être encadré. Dans la réalité actuelle, le Canadien n'a pas le choix d'offrir à ses jeunes joueurs le support dont ils ont besoin. Mais si P.K. ne veut pas de cet encadrement, l'équipe aura des décisions à prendre. Si le Canadien n'est pas capable de l'encadrer, il ne pourra pas le garder. S'il devient hors de contrôle, il ne pourra pas cadrer dans un concept d'équipe.

On voit que P.K. est actuellement à l'extérieur de l'équipe et qu'il se sent intouchable. Il voit bien que l'entraîneur en place veut mener la barque à sa façon et qu'il ne tolérera pas qu'un individu se tienne à l'extérieur du bateau. Je pense que Therrien va lui donner la chance de gagner son temps de glace, mais on ne le lui donnera pas ce temps de jeu uniquement parce qu'il vient de signer un contrat.

Si j'étais à la place de l'entraîneur du Canadien, Subban serait en uniforme samedi contre Buffalo s'il est bien sûr en condition physique pour jouer. Les succès de l'équipe doivent passer avant tout et c'est vrai pour les entraîneurs qui doivent prendre les décisions pour gagner. Si on considère que P.K. est prêt, on a l'obligation de le faire jouer.

Desharnais va se replacer

Ce n'est qu'une question de temps avant que David Desharnais ne débloque. Je pense qu'il a besoin du support des entraîneurs et il doit sentir qu'il fait partie des plans de l'équipe. Tant qu'il va travailler fort, il sera à son poste. Dans un cas comme celui-ci, il faut qu'un entraîneur fasse la différence pour le ramener à son jeu. Le rôle de l'entraîneur est que chaque joueur sorte le meilleur de lui. Quand on parle d'esprit de famille, le coach est comme le père, qui doit s'assurer que tout le monde est heureux et que tout le monde donne sa pleine capacité.

On ne peut pas punir un joueur qui donne son 100 % comme c'est le cas pour Desharnais. Je pense que le temps va arranger les choses. Je sais que Desharnais a perdu son compagnon de trio Max Pacioretty, mais dans une famille, il y a toujours quelqu'un pour le remplacer. Lars Eller pour un, doit saisir sa chance, mais il est jeune et il a des choses à apprendre. Si c'était facile à faire, Jacques Martin l'aurait fait l'an dernier tout comme Randy Cunneyworth.

Dans le hockey moderne, la mission de l'entraîneur est de prendre un jeune joueur et d'en faire un meilleur joueur de hockey. C'est la promesse que tous les partisans attendent actuellement. Il est facile de se débarrasser d'un joueur comme Scott Gomez parce qu'il ne suffit que de signer un chèque. Mais de prendre un joueur, de le développer, de le monter, de l'encadrer et d'en faire un joueur qui excelle, ce n'est pas facile. Il n'y a pas tout le monde qui est capable de le faire et c'est le mandat des hommes en place chez le Tricolore.

Quand je vois un gars comme Eller qui en arrache, je pense que ce sont aux entraîneurs à le prendre en main et lui dire quoi faire pour s'améliorer. Tout dépend des entraîneurs. On les a encensés depuis leur nomination, c'est à eux maintenant de rendre les joueurs meilleurs.

Buffalo et Ottawa en fin de semaine

Le Canadien disputera deux parties en matinée en fin de semaine. Samedi, les hommes de Michel Therrien rencontrent une équipe, les Sabres de Buffalo, qui joue un style qui ressemble au Canadien. Buffalo est une équipe agressive qui est première sur la rondelle. Je pense que la partie va se jouer devant le filet.

Les deux équipes sont capables de marquer en avantage numérique. Buffalo à un habile marqueur avec son capitaine Jason Pominville. Les Sabres n'aiment pas s'en laisser imposer au plan physique tout comme le Canadien. Ça devrait donner une bonne partie.

Quant aux Sénateurs d'Ottawa dimanche, sans Jason Spezza ce n'est pas la même équipe et le Canadien devrait être en mesure de gagner. Bien évidemment, il ne faut pas jouer comme mercredi, du moins pas comme durant les 40 premières minutes. Si le Canadien joue pendant 60 minutes comme il l'a fait en troisième, les Sénateurs seront à sa portée.

*Propos recueillis par Robert Latendresse