LAUSANNE, Suisse - L'incertitude entourant la possibilité pour les athlètes russes de se qualifier en vue des Jeux olympiques d'été de Paris, en 2024, affecte « moins de la moitié »des 32 sports estivaux, a indiqué vendredi l'organisme qui chapeaute ces fédérations.

Mais ces sports ont un urgent besoin d'obtenir plus de clarté de la part du Comité international olympique (CIO) en vue des épreuves de qualifications à venir avec moins de 17 mois à faire avant l'ouverture des JO 2024.

La plupart des fédérations sportives imposent toujours une suspension d'un an à la Russie et au Belarus, son allié militaire, en raison de l'invasion de l'Ukraine, une suspension recommandée par le CIO pour la sécurité des athlètes, avant que l'organisation ne change son discours à l'approche des Jeux de Paris.

En janvier, le CIO a demandé aux fédérations sportives de trouver des façons pour les Russes et Biélorusses puissent prendre part aux compétitions comme athlètes neutres.

« Il y a deux problèmes à nos yeux, a déclaré le directeur de l'Association des fédérations internationales olympiques des sports d'été (AFIOSÉ), Andrew Ryan. D'abord, le temps presse. Nous ne pouvons pas laisser cette question en suspens indéfiniment avant qu'il y ait une décision de prise.

« Puis, si nous incluons les Russes comme athlètes neutres, quelle est la définition de neutralité? Je ne pense pas que ce soit facile à définir. »

Le conseil de sept membres représentant les sports disputés aux JO de Paris de l'AFIOSÉ s'est réuni pour la première fois depuis que le CIO a dit espérer trouver une façon pour les athlètes qui n'ont pas appuyé la guerre de retourner aux compétitions internationales.

Le président du CIO, Thomas Bach, a déclaré que l'histoire se rappellera qu'il était du côté des athlètes, qu'il souhaitait réunir dans la paix et non exclure en raison de leur passeport.

En Ukraine, le président Volodymyr Zelenskyy et des médaillés olympiques du pays mènent la campagne d'exclusion envers les athlètes de Russie, qui ne doivent absolument pas participer aux Jeux de Paris selon eux. La mairesse de Paris, Anne Hidalgo, a pour sa part indiqué qu'il ne devrait pas y avoir de délégation russe si la guerre se poursuit.

Bien que certains pays du nord de l'Europe et autour de la mer Baltique aient parlé de boycotter les Jeux de Paris, une déclaration signée la semaine dernière par 35 nations, dont les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, demande que le CIO identifie de façon urgente un modèle de neutralité pour les athlètes.

Le CIO avait suggéré que les Russes et Biélorusses participent aux épreuves de qualifications en Asie, mais cette proposition a déjà été rejeté par World Archery, la fédération internationale de tir à l'arc.

« Chaque sport a des réalités bien à lui, a déclaré Ugur Erdener, le président de World Archery. Pour le tir à l'arc, nous avons cité la nature du format éliminatoire utilisé et l'équilibre entre les inscriptions continentales. »

Des interrogations sur l'acceptation d'athlètes neutres dans les sports de combat et d'équipes ont également été soulevées. L'Ukraine a boycotté une épreuve de qualification en judo l'an dernier en raison de la présence d'athlètes russes qui ont participé à titre d'athlètes neutres.

« Ça ne touche pas nos 32 sports, a admis Ryan. (...) Mais nous avons besoin de réponses du CIO. »

Le comité exécutif du CIO doit se réunir du 28 au 30 mars, à Lausanne.