Par Paul Foisy - Cette année, les journées de la culture se déroulent sous le thème « Soyez partisan de la culture ». Au cours du weekend, la population est conviée à des centaines d'activités gratuites qui se déroulent un peu partout au Québec. Vous avez sans doute remarqué que la campagne publicitaire de cet événement fait délibérément un lien entre le sport et la culture, ce qui est une bonne chose en soi.

Afin de répondre à l'invitation, je vous propose la lecture d'un livre intitulé « Les yeux de Maurice Richard », publié aux Éditions Fides à la fin de l'année 2006.

Pour Benoit Melançon, professeur titulaire au Département d'études françaises de l'Université de Montréal, il s'agit plutôt d'analyser le phénomène Maurice Richard au fil du temps. « L'historien de la culture, s'il fait correctement son travail, doit situer son analyse sur un autre plan. Il n'a pas à critiquer un homme, mais à comprendre ce qu'une société, depuis une soixantaine d'années, a voulu faire de cet homme, ce que le Québec et le Canada ont voulu investir dans la figure de Maurice Richard. » affirme Melançon dans son épilogue à la page 240.

C'est bien là toute la richesse de cet ouvrage qui démontre de quelles façons, tant au Québec qu'au Canada anglais, nous avons interprété les faits et gestes du grand joueur. Pour ce faire, l'auteur a dépouillé et analysé de nombreuses sources. La bibliographie est large, composée de documents écrits, iconographiques, d'enregistrements sonores et d'images en mouvement. Toute cette masse documentaire fait foi de l'importance du phénomène Maurice Richard.

Bien sûr, le Rocket, par ses exploits, a démontré à ses concitoyens de l'époque qu'avec du travail et de la persévérance, on pouvait atteindre ses buts, envers et contre tous! Mais sur le fil de l'histoire sportive québécoise, le phénomène Richard est tellement gigantesque, qu'il fait ombrage à ceux qui l'ont précédé. Collectivement, nous n'en avons que pour Maurice Richard, comme si notre histoire sportive avait débuté avec lui.

L'ouvrage de Benoît Melançon fait du bien, car il nous éclaire sur notre imaginaire collectif qui demeure en mal de héros. Il nous démontre les représentations que nous avons bien voulu donner à Maurice Richard. Il nous dépeint, voilà tout.

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