Détestée des pêcheurs de brochets et de perchaudes, la lotte mérite quand même une place enviable sur le plan gastronomique. Plus particulièrement l‘hiver, nous retrouvons des lottes jonchant la glace, abandonnées par des pêcheurs qui ne connaissent pas sa valeur culinaire.

Un vieux proverbe de Franche-Comté, que l‘on retrouve dans la plupart des bouquins traitant de fine cuisine, met à l‘honneur ce poisson considéré comme indésirable par d‘innombrables pêcheurs du Québec: “Pour foie de lotte, la femme vend sa cotte et l‘homme sa culotte…”

De la famille des gadidés, la lotte est une morue d‘eau douce, ce qui signifie: poisson de grande classe en cuisine. Sa chair est blanche et fine, son volumineux foie est exquis; on l‘utilise dans la préparation des pâtés et des terrines. Elle peut aussi s‘apprêter comme l‘anguille, pour farcir d‘autres poissons. Le foie peut également être poché, cuit au beurre après avoir été passé à la farine ou encore préparé à l‘anglaise.

Tout comme pour la morue, le foie de la lotte est une source de vitamines A et D.

La lotte mesure en moyenne une quinzaine de pouces (24 centimètres). On peut la pêcher dans tout le Québec exception faite de la Côte-Nord, de la Gaspésie et de l‘Ungava. Ce poisson se nourrit surtout d‘autres poissons. À ce chapitre, il ne serait pas difficile et rechercherait surtout sa nourriture durant la nuit. On prétend que sa coexistence dans les eaux où vit la truite grise est nocive à cette espèce, du fait qu‘elles recherchent toutes deux l‘hypolimnion. La lotte deviendrait alors un grand combattant pour le partage de la nourriture commune.

_Le texte est tiré de l‘Almanach chasse et pêche de Jean Pagé 1979, publié à Librairie Beauchemin._

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