MONTRÉAL - C’est une équipe canadienne revampée qui a lancé la saison des Séries mondiales de rugby à 7 vendredi, à Dubaï. Les joueuses de l’unifolié ont perdu leur premier match de justesse contre les Fidji avant de l’emporter 21-17 face aux Irlandaises.

Les Québécoises Elissa Alarie, Pamphinette Buisa et Sabrina Poulin portent les couleurs du Canada pour ce tournoi qui s’est amorcé sous un soleil brulant aux Émirats arabes unis. Il s’agit des premières Séries mondiales disputées depuis les Jeux olympiques de Tokyo.

Les représentantes de l’Irlande ont ouvert la marque grâce à un essai de Beibhinn Parsons inscrit après seulement trois minutes de jeu.

Pamphinette Buisa a ensuite profité d’une erreur dans le camp adverse pour égaler la marque. Elle a récupéré un ballon échappé à quelques mètres de la zone payante pour inscrire son équipe au pointage. Breanne Nicholas a réussi le converti pour faire 7-5 en faveur des Canadiennes.

Quelques minutes plus tard, Nicholas a botté le ballon tout juste derrière la défense irlandaise pour permettre à sa coéquipière Renee Gonzalez de se faufiler et d’accentuer l’avance à 14-5 avant la demie.

Dès le retour au jeu, l’Irlandaise Eve Higgins a saisi le botté de reprise et s’est échappée sur la gauche pour ramener le ballon jusque dans la zone des buts.

Les Canadiennes n’ont pas perdu de temps avant de répliquer. Elles ont remonté tout le terrain et la séquence offensive s’est conclue avec une pièce de jeu toute québécoise. Buisa a passé le ballon à Elissa Alarie, qui a brusquement changé de direction pour tromper la vigilance de la dernière opposante qui se trouvait sur son chemin. À la suite du converti de Breanne Nicholas, le pointage était de 21-10 pour le Canada.

La formation irlandaise a marqué un essai sur le dernier jeu du match, en vain.

« Ç’a bien été et l’équipe a bien bougé le ballon. Personnellement, je suis aussi contente de voir que je me sens bien sur le terrain », a souligné Elissa Alarie, qui revenait d’un tournoi de rugby à XV disputé la semaine dernière.

La troupe de l’entraîneur-chef par intérim Jack Hanratty a perdu son premier duel du jour au compte de 28-26 vendredi, aux dépens des îles Fidji, médaillées de bronze des Jeux olympiques de Tokyo. Alarie a marqué un essai à la fin de cette rencontre avant de voir Laisana Likuceva réussir un botté et offrir la victoire aux Fidjiennes avec une minute de jeu à faire.

« Ce n’est jamais le fun les défaites, mais on était quand même fières de notre performance. Les joueuses des îles Fidji se sont vraiment améliorées durant la pandémie. On voulait juste continuer de construire là-dessus, parce qu’on est une très jeune équipe », a affirmé Alarie.

Nouvelle vision

Les joueuses canadiennes entament non seulement la saison des Séries mondiales à Dubaï, mais aussi un nouveau cycle olympique en vue des Jeux de Paris.

Rappelons que l’entraîneur-chef John Tait avait remis sa démission au printemps après que les athlètes aient dénoncé divers abus auprès de la fédération canadienne.

Jack Hanratty a récemment été nommé à la tête de l’équipe nationale et, aux dires d’Elissa Alarie, sa vision a de quoi motiver l’ensemble du groupe.

« La culture qu’il apporte est que tout le monde doit contribuer avec un facteur X, et y aller avec ses propres points forts. On n’a pas de grosse structure sur le terrain présentement et on est assez libres, mais c’est le fun de voir l’énergie que les jeunes ajoutent à l’équipe », a mentionné la Trifluvienne, ravie de constater ces changements.

« C’est vraiment une question de travailler ensemble avec les forces de chacune, plutôt que de miser sur un style de jeu précis qui nous place davantage dans une boîte. C’est excitant et on commence à mieux se connaître sur le terrain. »

Les Canadiennes boucleront la ronde préliminaire avec des affrontements contre les Britanniques et les Russes samedi. Ces parties seront suivies des rencontres de classement.

« Deux gros matchs, mais on va continuer à faire ce qu’on a fait aujourd’hui (vendredi). Les pays ne savent pas à quoi s’attendre, parce qu’on n’est pas prévisibles. L’attaque est vraiment forte et si on peut corriger de petites choses en défense, on a vraiment de bonnes chances », a conclu Alarie.