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OITA, Japon – Ils y sont : après deux semaines sans jouer et trois rencontres au goût d'inachevé, les Bleus abordent la phase finale de la Coupe du monde, dimanche à Oita (sud du Japon), par un quart de finale face au pays de Galles, l'une de leurs bêtes noires.

C'est ici, sur l'île de Kyushu, que l'aventure commence ou se termine, sans retour possible, et du résultat dépendra la face du Mondial du XV de France, quand bien même il a assuré l'essentiel en sortant de la « poule de la mort » pour éviter une première élimination avant la phase finale de son histoire. Une gageure il y sept mois, au sortir d'un Tournoi des six nations inquiétant.

Une élimination, la deuxième de suite avant le dernier carré, acterait ainsi un vrai recul des Tricolores sur la scène internationale puisque, jusqu'à l'édition 2015, ils n'avaient manqué qu'à une seule reprise le train des demi-finales (1991).

Une qualification et ils marcheraient au contraire dans les pas de leurs plus glorieux prédécesseurs : les demi-finalistes de 1995, 2003 et 2007 voire, la fin de semaine prochaine, les finalistes malheureux de 1987, 1999 et 2011.

Comme en Nouvelle-Zélande il y a huit ans, justement, se dresse sur sa route le XV du Poireau, alors battu d'un cheveu (9-8) lors d'une demi-finale cadenassée.  

Miroir gallois

Une sorte de miroir des Bleus. Les Gallois sont ainsi dirigés par le même sélectionneur depuis 2008 (Warren Gatland), quand Jacques Brunel est le quatrième sur la même période chez les Français, après avoir remplacé Guy Novès fin 2017.

Ils accumulent les performances depuis des années, dont celle en cours avec un Grand Chelem dans le Tournoi, compétition que n'ont plus remportée depuis 2010 les Français, qui enchaînent les désillusions depuis des années.

Et ils maîtrisent sur le bout des doigts leur plan de jeu : défense agressive, maîtrise au pied et possession intense pour faire craquer l'adversaire.

« C'est évident qu'ils sont beaucoup plus en confiance que nous. Par leur classement (2e mondiaux, six rangs devant la France, NDLR), leur régularité depuis quelques saisons, c'est indéniable qu'ils sont favoris. Nous sommes dans la peau de négligé, c'est logique et normal, mais ça ne nous empêche pas de croire en nos chances », reconnaît Brunel.

Le pilier gauche Jefferson Poirot préfère, lui, utiliser le terme de « chasseur ». « En poules on était chassés, aujourd'hui on est chasseurs. C'est quelque chose qu'on aime, qui nous convient, on l'a vu dans l'histoire de l'équipe de France. »

Gare aux trous d'air

L'histoire du Mondial 2019 raconte que le XV de France n'est pas parvenu à garder le fil pendant 80 minutes lors de ses trois rencontres de poules, face à l'Argentine (23-21), les États-Unis (33-9) et les Tonga (23-21). Et qu'il n'a pu se jauger une quatrième fois, face à une référence mondiale, son dernier match contre l'Angleterre ayant été annulé en raison du passage du typhon Hagibis.

Lors des trois rencontres, il a proposé de belles séquences, dans le sillage des revenants Virimi Vakatawa et Charles Ollivon, des jeunes pousses Romain Ntamack (20 ans), Antoine Dupont (22 ans) et Damian Penaud (23 ans), l'ailier toujours incertain pour dimanche, selon le capitaine Guilhem Guirado, en raison d'une inflammation au pubis.

Mais, en manque de confiance et de certitudes pour avoir amendé son plan de jeu cet été, avec l'arrivée en renfort dans l'encadrement de Fabien Galthié, il a ensuite perdu le contrôle de ces rencontres pourtant toutes bien embarquées.

Poirot le reconnaît, « si on a un passage à vide aussi long, on sera danger » dimanche contre le XV du Poireau, vainqueur de sept des huit rencontres entre les deux nations depuis la demi-finale de 2011. La dernière le 1er février (24-19), après avoir remonté un débours de seize points à la pause.

À l'image de ce dernier match, les Gallois ont rarement gagné très largement face aux Bleus, ce qui permet à ces derniers de nourrir de sérieux espoirs. À commencer par Brunel, qui se fie à son « intuition » pour dire « qu'il se passe une énergie dans cette équipe », « à l'intérieur quelque chose de très positif ». Aux Bleus, dimanche, de prouver qu'il était bien inspiré.