TOKYO – Ont-ils oublié le réveil? Les All Blacks, doubles champions du monde en titre, ont mis une période pour prendre le dessus sur la modeste Namibie, battue 71-9 en encaissant 11 essais dimanche à Tokyo, et faire un pas supplémentaire vers les quarts de finale de la Coupe du monde.

Pas encore qualifiés

Ce succès largement bonifié – 11 essais! - permet aux All Blacks de reprendre les commandes de la poule B (14 points), mais ils ne pourront pas se permettre un faux-pas contre l'Italie (10 points) samedi à Toyota. Ils n'ont de toute façon pas l'intention de faire l'impasse, vainqueurs de tous leurs matchs dans la compétition depuis 2007 (17e succès d'affilée dimanche) et de tous leurs matchs de poules depuis la création de l'épreuve en 1987.

Quatre jours après la démonstration face au Canada (63-0), les All Blacks n'ont pas dû forcer leur talent pour battre les Welwitschias namibiens. Mais ils ont peiné pendant une bonne demi-heure, ne prenant le large qu'à la pause avec l'essai du bonus signé Ben Smith (40e+4, 24-9).

À l'image de la deuxième transformation ratée par Jordie Barrett, les Néo-Zélandais avaient peut-être mal réglé leur réveil pour un match à 13 h 45 locales. Ils ont concédé 6 pénalités en première période, soit plus que pendant tout leur match gagné face à l'Afrique du Sud (23-13), et évolué en infériorité numérique pendant dix minutes après un plaquage haut du pilier droit Nepo Laulala (31e).

Cela leur a fait du bien : ils se sont alors ressaisis et détachés au score sur un essai d'Angus Ta'avao après dix temps de jeu (36e). Le même scénario s'est reproduit en fin de match avec Ola Tuungafasi, également exclu pour plaquage haut (73e), ce qui n'a pas empêché ses partenaires de marquer deux essais de plus, dont un en coin de TJ Perenara après une superbe chistera de Brad Weber (79e).

Vaillante Namibie

Les partisans japonais, largement majoritaires dans le stade (50 000 personnes), étaient venus pour soutenir les All Blacks dont ils raffolent. Même sous le charme du haka, ils ont aussi pris partie pour le Petit Poucet namibien, toujours à la recherche de sa première victoire en 6 participations dans un Mondial.

Phil Davies lui-même n'en revenait pas. À voir la tête du sélectionneur namibien, ravi, lorsque son équipe a ouvert le score après une faute défensive d'Anton Lienert-Brown (0-3, 3e), on pouvait se douter que l'ancien international gallois aurait signé pour un tel match, même si ses joueurs ont fait au final moins bien qu'en 2015 (défaite 58-14) contre les Blacks. « Le score est lourd à la fin, mais on peut vraiment être fiers de notre performance, notamment en première période », a-t-il dit.

Bien structurés autour du demi de mêlée Damian Stevens et de l'ouvreur Helarius Kisting, les Welwitschias ont failli surprendre la défense néo-zélandaise sur une percée du Bayonnais PJ Van Lill (14e). Bien en place défensivement, plaquant très bas et à deux, ils ont tenu une moitié de match et leurs flankers pourront encadrer cette statistique : 21 plaquages pour Prince Gaoseb, 15 pour Thomasau Forbes!

Sans souci pour Jordie

Titulaire pour la première fois de sa carrière à l'ouverture, à la place de Riche Mo'unga et de son grand frère Beauden, ménagés, Jordie Barrett a donné raison à Steve Hansen avec un coup de pied parfait en direction de Sevu Reece pour le premier essai (6e). Il s'est ensuite contenté de gérer la supériorité des siens, terminant avec 21 points inscrits (1 essai, 8 transformations à 8/11).

« J'ai été content de la performance de Jordie Barrett », a réagi Hansen en résumant le succès de ses joueurs : « Notre première période n'a pas été bonne, notamment en raison de la performance des Namibiens. En revanche, je suis satisfait de notre seconde période. »