MONTRÉAL - Une ancienne skieuse olympique qui dit avoir été agressée sexuellement par l'ex-entraîneur Bertrand Charest en 1997 et 1998 lorsqu'elle était adolescente affirme aujourd'hui qu'elle a été encouragée à garder le silence pour éviter de perdre des commandites.

Allison Forsyth a indiqué à La Presse canadienne qu'elle avait vécu depuis avec la culpabilité, la honte et l'anxiété.

Elle déplore qu'il n'y ait rien eu en place à l'époque pour protéger les jeunes athlètes, et soutient qu'elle a même été encouragée à ne rien dire afin de conserver ses commandites.

Bertrand Charest a été reconnu coupable il y a un an de 37 des 57 chefs d'accusation de nature sexuelle auxquels il faisait face; il a finalement été condamné à une peine d'emprisonnement de 12 ans.

Il n'a toutefois pas été reconnu coupable des accusations impliquant Allison Forsyth pour des questions de juridiction, les crimes allégués se seraient produits à l'extérieur du Canada. Allison Forsyth, qui est souvent montée sur le podium, notamment en coupe du monde, affirme dans sa déclaration au tribunal que son ex-entraîneur l'a agressée sexuellement entre 1997 et 1998.

Mme Forsyth est l'une des huit victimes ou victimes présumées de Bertrand Charest qui ont choisi de sortir de l'ombre depuis quelques jours dans l'espoir d'obtenir des changements dans le monde du sport amateur pour mieux protéger les athlètes contre de telles agressions.

Lundi, quatre victimes de l'ex-entraîneur, Geneviève Simard, Amélie-Frédérique Gagnon, Gail Kelly et Anna Prchal, avaient choisi de rompre le silence en dénonçant en conférence de presse les agressions commises dans le monde du sport amateur, et en réclamant un plan de protection pour les jeunes athlètes.

Le lendemain, quatre autres femmes demandaient elles aussi à la cour de lever l'ordonnance de non-publication qui protégeait jusque-là leur anonymat. Émilie Cousineau, Katie Bertram, Gillian McFetridge et Allison Forsyth avaient eu Bertrand Charest comme entraîneur dans les années 1990.