MONTRÉAL - A peine rentré de vacances, le fondeur Alex Harvey s'est retrouvé au coeur d'une controverse qu'il aurait préféré éviter à moins d'un an des Jeux olympiques de Vancouver. Menacé de perdre son statut au sein de l'équipe de Coupe du monde et le soutien financier qui l'accompagne, Harvey et Ski de fond Canada (SFC) ont trouvé un compromis qui, jure-t-on de part et d'autre, servira au mieux les intérêts de tous.

Ainsi, Harvey a accepté de participer à trois des quatre camps d'entraînement de l'équipe nationale, dont celui de la semaine prochaine à Vernon, en Colombie-Britannique. En contrepartie, l'athlète de Saint-Ferréol-les-Neiges pourra, comme il l'a fait ces dernières années, se rendre sur le glacier autrichien de Dachstein avec les autres skieurs du Centre national Pierre-Harvey pour un entraînement sur neige au mois d'octobre au lieu de prendre part au quatrième camp de l'équipe nationale.

Le comité haute performance de SFC avait décidé de rétrograder Harvey au sein de l'équipe de développement si le fondeur maintenait sa décision de ne pas participer à un camp d'entraînement avec l'équipe nationale à Mammoth Mountain, en Californie, à l'automne.

"Je tiens à préciser que ce n'était pas mon intention de faire de cette question un débat public, a précisé d'emblée Harvey lors d'une téléconférence conjointe avec SFC. Cette affaire aurait dû être résolue de manière privée et interne."

N'empêche que la polémique engendrée à la suite de la médiatisation de l'affaire a obligé les deux parties à trouver rapidement un dénouement satisfaisant.

Au départ, Tom Holland, directeur du programme de haute performance à SFC, tenait absolument à ce que Harvey participe aux quatre camps d'entraînement de l'équipe nationale.

"Nous avons une politique établie depuis plusieurs années et selon laquelle les athlètes doivent assister aux quatre camps pour se qualifier au sein de l'équipe de la Coupe du monde, a mentionné Holland lorsqu'on lui a demandé de justifier la position de SFC.

"Il y a beaucoup de bénéfices à regrouper les meilleurs athlètes. Mais nous avons discuté avec Alex et son entourage et nous avons élaboré une solution qui l'aidera à se préparer à cette année de compétitions importantes sans pour autant compromettre la notion d'équipe à laquelle nous croyons."

Harvey, dont le programme à l'origine prévoyait une participation à seulement deux des quatre camps d'entraînement, dit très bien comprendre l'importance du concept d'équipe, mais il tient à son approche qui lui a si bien réussi jusqu'ici.

"Je n'ai que 20 ans et je crois qu'un peu de temps d'entraînement indépendant plus près de chez moi avec mon entraîneur personnel est vraiment important pour mon développement et ma préparation personnelle, a-t-il souligné. Je suis très heureux du compromis trouvé et du fait que je conserve ma place au sein de l'équipe de Coupe du monde."

Quant à sa décision de participer à un camp en Autriche plutôt que de se joindre à l'équipe nationale dans l'Ouest américain, Harvey a expliqué qu'au mois d'octobre, il préfère un entraînement sur neige.

Harvey s'est illustré l'hiver dernier sur le circuit de la Coupe du monde en remportant une médaille de bronze au 50 km de la Coupe du monde de Trondheim, en Norvège, et une autre au sprint par équipe à l'étape de Whistler en Colombie-Britannique.

Il a terminé 26e au classement général et représente le plus bel espoir masculin de la discipline pour les Jeux de Vancouver, en février 2010.

"Son énergie, son enthousiasme et son talent indéniable lui confèrent une place importante dans l'équipe, a reconnu Stéphane Barrette, adjoint au directeur du programme de haute performance. Il représente l'avenir de ce sport au Canada."

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