Résumé des ligues et événements touchés par le coronavirus

 

Risque de mise en quarantaine, possibilité d’annulation de compétition, risque d’infection à la COVID-19, décès d’un coéquipier, le dernier mois de l’équipe nationale des bosses en ski acrobatique n’a pas été de tout repos.

 

« Infernal. » C’est le mot utilisé par l’entraîneur-chef de l’équipe nationale des bosses en ski acrobatique, Michel Hamelin, lorsque joint au téléphone, jeudi, en Suède. Il venait d’apprendre, comme tout le reste de l’équipe, que la dernière Coupe du monde de la saison, prévue ce week-end, à Idre Fjäll, était annulée. « En 24 heures, tout a basculé ici », raconte Hamelin. « À la suite de l’annonce de (Donald) Trump concernant les vols de l’Europe vers les États-Unis, ç'a été la panique. »

 

Américains, Japonais et Britanniques ont tous été rapatriés par leur gouvernement respectif, jeudi matin, à la première heure.

 

L’équipe canadienne a appris le départ soudain des trois nations en se présentant à l’entraînement jeudi. Jusqu’à ce moment, tout était en place pour les deux dernières épreuves de la saison et tout le monde était motivé.

 

« La décision ne vient pas de la FIS. Ce sont les organisateurs qui, étant donné les circonstances, ont dit, on devrait vous laisser partir et rentrer à la maison » précise l’entraîneur.

 

Et ce que feront les bosseurs canadiens. Vendredi matin, on procédera à la remise officielle des Globes de cristal et ensuite les Canadiens s’envoleront vers Oslo, pour rentrer au pays, samedi. Ils respecteront alors l’isolement préventif de 14 jours suggéré par le gouvernement du Québec.

 

Un mois à se questionner tous les jours

 

Cette annulation est le clou d’un mois exigeant pour l’équipe canadienne des bosses. Tout d’abord, en atterrissant au Japon, à la mi-février, l’équipe apprenait le tragique décès de Brayden Kuroda, un skieur de l’équipe de développement. Il n’avait que 19 ans. « Il y avait beaucoup d’émotions au sein de l’équipe lorsqu’on a appris la nouvelle », raconte Michel Hamelin.

 

Toujours sous le choc, l’équipe participe à la Coupe du monde au Japon, un pays touché par la COVID-19. « Tous les jours, on se posait la question : est-ce qu’on doit rentrer au pays? Est-ce que la prochaine compétition va être annulée ? Est-ce qu’il y a un risque dans le prochain pays visité. »

 

Au lendemain des épreuves au Japon, l’incertitude règne concernant l’épreuve de duel qui doit avoir lieu à Almaty, au Kazakhstan. « Le groupe a accepté d’y aller à la dernière minute », avoue Hamelin. Une des raisons qui a convaincu le groupe d’accepter, c’est « qu’on se retrouve souvent dans des endroits relativement isolés, un peu plus reculés », précise Hamelin. Et on est toujours le même groupe à se déplacer ensemble », en parlant de tous les autres bosseurs et leurs équipes.

 

Donc le risque de transmission du virus est considéré comme faible au sein du groupe. Évidemment, des mesures sont prises à chaque épreuve pour éviter le contact avec le public.

 

Ensuite, tout le monde est placé dans un vol nolisé, direction Krasnoyarsk, au beau milieu de la Sibérie (en Russie), à 4000 km à l’est de Moscou. À chaque fois, le questionnement revient : devrait-on rentrer à la maison? Non pas qu’on craigne une contamination. C’est plutôt le risque d’être mis en quarantaine ou encore de ne pouvoir quitter le pays dans lequel ils se trouvent qui tracasse les bosseurs.

 

Finalement, rien de tout ça ne se produit, jusqu’à la dernière destination. « Les émotions du décès de Brayden, le questionnement quotidien, les craintes reliées à la COVID-19 et tout le voyagement a rendu ce mois infernal », conclut Hamelin.

 

L’entraîneur-chef confirme que le moral de l’équipe est tout de même excellent, et ça se confirme par les éclats de rire qu’on entend derrière lui pendant la discussion. Dans quelques heures, les bosseurs canadiens pourront souffler un peu...