Svindal gagne la descente, Cook termine 32e
Cook 9e en super-G

MONTRÉAL - On pourrait croire qu'il est difficile pour un skieur de faire ses marques lorsqu'on vient du même coin de pays que le skieur le plus prolifique de l'histoire canadienne. Or, pour Dustin Cook, ce n'est pas un problème. Au contraire.

Cook, de Lac-Sainte-Marie, a cheminé dans les rangs juniors en s'inspirant d'Erik Guay. Il est demeuré dans son ombre pendant une bonne partie de sa carrière, jusqu'à son éclosion sur la scène internationale en février 2015.

« Je suis très heureux de pouvoir m'entraîner avec Erik, parce qu'il est une véritable mine d'informations, a admis sans détour le skieur de 28 ans. Et honnêtement, je me fous un peu de savoir qui attire l'attention des médias, tant que nous sommes très rapides en piste. »

Cook, un spécialiste du super-G et du slalom géant, l'a prouvé en réalisant des débuts fracassants en super-G lors des Championnats du monde de ski alpin de Beaver Creek, au Colorado, où il a récolté, contre toute attente, la médaille d'argent.

Il a poursuivi son ascension un peu plus d'un mois plus tard en grimpant sur la troisième marche du podium du super-G à Kvitfjell, en Norvège. Gonflé à bloc après avoir accompli cet exploit, Cook n'a pu s'empêcher d'émettre un gazouillis dans lequel il clamait haut et fort : « Enfin, je ne suis plus un 'one hit wonder' (feu de paille)! »

Le Québécois a ensuite confirmé sa place parmi l'élite de son sport en triomphant de nouveau en super-G lors des Finales de la Coupe du monde à Méribel, en France, ce qui lui a permis de rejoindre ses compatriotes Guay et Manuel Osborne-Paradis dans le prestigieux club des Canadian Cowboys.

Mais tout s'est écroulé pendant un entraînement en Autriche, à l'aube de la saison 2016-17. Cook a été victime d'une vilaine chute qui a provoqué une déchirure de son ligament croisé antérieur du genou droit - sa première blessure grave en carrière. Elle lui a fait rater la saison 2015-16 dans sa totalité.

Heureusement pour lui, ses coéquipiers étaient là pour l'appuyer. Cook n'hésite d'ailleurs pas à souligner la contribution de Guay, qui a lui-même subi six interventions chirurgicales aux genoux au cours de son illustre carrière.

« J'ai beaucoup parlé à Erik, 'Manny' et même Jan (Hudec). Quand ça m'est arrivé, je n'avais aucune idée de ce que je devais faire, s'est-il souvenu. Je savais que ce serait plus long que prévu, qu'il y aurait de bons jours et d'autres mauvais. Parfois, tu fais un pas en avant, puis le lendemain tu recules de deux. C'est frustrant.

« Mais ils m'ont bien conseillé, et m'ont surtout dit de ne pas précipiter les choses. Sauf que c'est difficile pour un athlète, car tu veux progresser, en dépit de la douleur. Heureusement qu'ils étaient là.

« Je me souviens, un jour, j'ai voulu pousser un peu plus qu'à l'habitude et j'ai ressenti une douleur atroce. Mon genou s'est tout de suite mis à enfler. Je me suis dit : "O.K., ne refais plus ça. C'était stupide. Ils m'avaient dit de ne pas faire ça."», s'est-il rappelé en riant.

Celui qu'on surnomme iCook a effectué un retour sur le circuit de la Coupe du monde la saison dernière, et il n'a pu faire mieux qu'une sixième place au super-G de Val-Gardena, en Italie, en décembre 2016.

« C'était frustrant l'an dernier, parce que j'avais l'impression d'être suffisamment rapide pour grimper sur le podium, mais j'étais tout simplement incapable de maintenir le rythme jusqu'au fil d'arrivée », a-t-il raconté.

Bien qu'il admette que le processus est long et parfois frustrant - il a été évincé rapidement du super-G aux Mondiaux de Saint-Moritz et victime d'une chute à Kvitfjell en 2017 -, Cook ne doute pas de ses capacités à revenir au sommet. D'ailleurs, sa 11e place lors du premier super-G de la saison en Coupe du monde de ski alpin à Lake Louise à la fin novembre, le meilleur résultat canadien dans cette épreuve, en est un bon indicateur.

« Je sais que tout le monde est préoccupé par ce genre de blessure, parce que c'est assez grave et que ce ne sont pas tous les skieurs qui parviennent à retrouver le même niveau qu'auparavant, a-t-il concédé.

« D'ailleurs, je suis certain qu'Erik se fait encore poser des questions sur ses blessures, a-t-il poursuivi. C'est naturel, et c'est normal d'être sceptique. Mais dans ma tête, j'étais à 100 pour cent l'an dernier, je sais que ce n'est plus un souci.

« Je n'ai plus besoin de me prouver. Je sais que je suis de retour. »

Cook, qui prendra part à ses premiers Jeux olympiques en carrière à Pyeongchang, tentera de causer une autre surprise lors du super-G masculin, le 15 février - ainsi qu'en slalom géant trois jours plus tard.

DUSTIN COOK EN BREF

Âge: 28 ans : 11 février 1989

Taille: 6'0'' et 194 lbs

Ville natale: Lac-Sainte-Marie.

Autres sports: Cook adore le vélo de montagne. Après la dernière saison, il a d'ailleurs emménagé avec sa copine, la skieuse américaine Abby Ghent, à Salt Lake City, où il a parcouru plus de 850 km l'été dernier.

Autres intérêts: Il s'est découvert une passion pour la photographie aérienne... à l'aide d'un drone. Cook est également un amateur de bières artisanales. Parmi ses favorites se trouvent Odell Brewing, au Colorado, Stone, en Californie, The Alchemist, au Vermont, Tooth and Nail, à Ottawa, Sawdust City, à Muskoka, Nickelbrook, à Burlington, en Ontario, Dogfish Head, au Delaware et, bien sûr, Schneider Weisse, en Allemagne.

De tout et de rien : Cook aimerait bien avoir un talent musical. Il écoute à peu près tous les genres musicaux, selon ses humeurs. De l'électro, du hip hop et parfois des trucs plus éclectiques. Le Québécois est également un cinéphile. Il adore « Slevin », « Lendemain de veille », « Inception » et « La vie est belle », un film américain de Frank Capra sorti en 1946, « parce que c'est une tradition familiale à chaque Noël ».

Sa citation préférée est : « Photographe aérien à temps plein. Skieur victorieux sur le circuit de la Coupe du monde à temps partiel. »