QUÉBEC - Même si de nombreuses têtes d'affiche manquent à l'appel ce week-end au Jamboree, Laurie Blouin retrouvera un visage familier en finale de l'épreuve du grand saut en surf des neiges.

Blouin a terminé troisième des qualifications avec un saut de 72,50 points, derrière l'Américaine Julia Marino (77,50) et la Suissesse Lia-Mara Boesch (74,00). La planchiste de Stoneham connaît bien Marino, qui avait terminé 10e au grand saut aux Jeux de PyeongChang le mois dernier, soit deux rangs devant elle.

« On s'entraîne ensemble, et nous sommes de bonnes amies, donc ce sera amusant de la retrouver en finale, a déclaré Blouin. On va se pousser, et on va voir qui sera la meilleure. »

Contre toute attente, Mar guerite Sweeney, deSaint-Basile-de-P ortneuf, a fini sixième avec 55,75 points etrejoint Blouin en finale.

Seules les six meilleures planchistes, parmi les 11 inscrites à la compétition, participeront à la finale qui aura lieu samedi soir à l'Îlot Fleurie. Les Canadiennes Océane Filion (7e) et Gillian Andrewshenko (8e) ont été écartées de la finale.

Blouin, de Québec, espère profiter de l'occasion pour tourner la page sur son 12e et dernier rang de l'épreuve du grand saut en Corée du Sud, où elle s'est blessée sérieusement au fessier.

Elle a d'ailleurs chuté lors de sa deuxième tentative en qualifications vendredi, ce qui lui a remémoré de mauvais souvenirs.

« La fesse va bien, elle va mieux. Je vais probablement être " rackée " ce soir, parce que je suis encore tombée dessus, a raconté Blouin. Mais je suis capable de la sauver un peu. Vous savez, je fais de la physio à tous les jours, pour mettre toutes les chances de mon côté. »

Il est à noter que 10 des 12 planchistes qui ont pris part à la finale féminine du grand saut aux Jeux olympiques de PyeongChang, dont la championne olympique et du Jamboree en 2017 Anna Gasser, sont absentes à Québec.

Une nouvelle championne sera donc couronnée samedi soir, et Blouin semblait gonflée à bloc à l'idée de pouvoir s'exécuter devant les siens.

« Je n'ai pas fait ma plus grosse manoeuvre aujourd'hui; je vais plutôt la garder pour la finale, a-t-elle confié, le sourire en coin. Ça va être malade. J'ai vraiment hâte. »

Sweeney, la miraculée

À l'instar du soleil qui réchauffait la piste vendredi après-midi, Sweeney rayonnait dans la zone d'arrivée après avoir confirmé sa qualification pour la finale, la première de sa carrière sur la scène internationale.

« Je ne m'y attendais vraiment pas, a admis Sweeney, qui n'est âgée que de 17 ans. Au début de la semaine, je ne pensais même pas pouvoir tenter ma chance. J'avais des réserves, au cas où ce serait trop dangereux ou que je ne puisse réussir mon saut. Je ne m'attendais donc vraiment pas à me retrouver en finale d'une épreuve de la Coupe du monde, pour finir ma saison. C'est vraiment cool! »

Ce résultat est d'autant plus surprenant que la pétillante planchiste, qui a dû faire l'école buissonnière afin de participer aux qualifications, a raté six mois d'activités après s'être fracturé deux vertèbres en Australie, en août dernier.

« J'ai manqué des camps et j'ai pris du retard, mais heureusement je l'ai rattrapé un peu », a-t-elle évoqué, en référence à son résultat du jour.

En finale, les athlètes seront tenus d'exécuter au moins deux figures différentes lors des trois manches de la compétition. Or, Sweeney a admis candidement qu'elle n'en avait répété qu'une seule jusqu'ici.

« Je n'ai rien pratiqué, donc je ne sais pas trop ce que je vais faire (en finale). Mais le pire qui puisse m'arriver, maintenant, c'est de terminer sixième », a-t-elle résumé, sans complexe.