L'un des évènements mythiques de ski de fond au Canada se déplacera un peu vers le nord, alors que les changements climatiques ont réduit les chutes de neige sur certaines portions du parcours.

Le président du Marathon canadien de ski, Dan Quinlan, a mentionné que le conseil d'administration avait approuvé un nouveau trajet pour la première portion du parcours de 160 kilomètres le long de la rivière des Outaouais dans le sud-ouest du Québec.

Les amateurs de ski de fond qui parcouraient habituellement les quelque 80 kilomètres entre Buckingham et Montebello franchiront plutôt cet hiver une distance semblable dans un secteur plus boisé, entre le sud de Mont-Tremblant et Montebello.

« Nous voulons nous assurer de pouvoir continuer à présenter l'évènement pendant plusieurs années et déplacer le parcours vers le nord va nous aider à le faire », a récemment dit Quinlan en entrevue.

« Le parcours traditionnel passait beaucoup dans des champs et quand vous n'avez pas, ou peu, de neige, il est difficile de passer dans ces secteurs. »

Quinlan, un bénévole âgé de 57 ans, a précisé que la décision avait été prise autant en vertu des changements climatiques que de la difficulté à obtenir les droits de passage sur les propriétés privées, alors que la densité de la population de la région est à la hausse.

Plusieurs milliers de skieurs participent annuellement au Marathon canadien de ski, le plus long dans son genre en Amérique du Nord. Le parcours d'environ 160 kilomètres, jusqu'ici entre Buckingham et Lachute, était parcouru sur deux jours, dans un sens une année, puis dans l'autre l'année suivante.

Des fondeurs peuvent décider de parcourir quelques kilomètres seulement, tandis que d'autres participent en tant que « coureurs des bois » et transportent leur équipement dans un sac à dos et dorment à la belle étoile.

Le climatologue chez Environnement Canada Ross Brown a indiqué dans une entrevue mercredi qu'il est nécessaire de s'adapter aux changements climatiques, ajoutant que plusieurs centres de ski alpin de la région devaient déjà maximiser leurs activités avec de la neige artificielle.

« Les chutes de neige sont un des facteurs les plus visibles des changements climatiques pour les Canadiens vivant dans le sud du pays, puisque c'est quelque chose qu'ils tiennent pour acquis », a noté le Montréalais.

Brown a précisé que le sud-ouest du Québec était l'une des régions canadiennes où l'accumulation de neige pendant l'hiver était à la baisse.

« Les régions les plus chaudes du Canada sont celles qui sont le plus affectées », a-t-il expliqué.

Brown a ajouté qu'il était logique de déplacer l'événement dans une région où les arbres sont plus nombreux et l'altitude est plus élevée puisque la température est habituellement plus basse et qu'il y a plus d'ombres. Dans les champs, la neige est souvent évacuée par le vent.

Selon les données obtenues par Brown, l'accumulation de neige au sol pendant la première décennie du marathon était en moyenne de près de 60 centimètres. La moyenne n'est que de 27 centimètres au cours des 10 dernières années.

Ce chiffre pourrait continuer de baisser de 30 à 40 pour cent d'ici 2050, selon Brown.