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RÉSULTATS

Un snowpark pour Dillon Ojo, et pour tout le monde

Parc à rails Dillon Ojo sur la côte Morgan Parc à rails Dillon Ojo sur la côte Morgan - Joseph Roby
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Casque attaché, bottes bien ancrées dans la fixation et sourire jusqu'aux oreilles, c'était l'ouverture du snowpark au pied du Stade olympique. En collaboration avec la Fondation Dillon Ojo Ligne de Vie et le Parc olympique de Montréal, Vans Snowboard dévoilait le samedi 21 janvier, pour une deuxième année consécutive, le Parc de rails Dillon Ojo.

Sous forme de célébration intitulée Ojo Fest 2023, l'inauguration réunissait les professionnels du sport de partout en Amérique du Nord. Les snowboarders de renommée s'y trouvaient, mais également des amateurs, une occasion d'admirer ses idoles.

« C'est fou de penser qu'en ce moment, je fais du snow aux côtés de gens que je regarde sur des films depuis longtemps », manifeste, les joues bien rouges et le souffle coupé, Tommy Kirouac. Ce jeune homme a voyagé de Québec avec ses amis pour faire partie de la fête.

Près d'une centaine d'adeptes de planche à neige étaient entassés au pied de la côte Morgan pour observer une cinquantaine de planchistes, ou même skieurs, s'exercer sur les obstacles. Les discussions et les étonnements face aux figures des athlètes étaient abondants, tandis que les enfants et les chiens s'amusaient avec les petits détails de la vie. Quelques passants observaient la scène de loin, avec plus d'une question à l'esprit.

Dans les options de manœuvres à effectuer, on compte plusieurs rails à différents niveaux de difficulté. Des grosses, des petites, ou même inclinées, tout le monde peut s'y attarder. De plus, une box et des sauts de niveau moyen complètent le parcours.

Une tuque, des mitaines et un pantalon de neige étaient nécessaires pour braver le froid de la métropole. Cependant, certains ne bronchaient pas devant la température. Une dizaine de sportifs ne portaient qu'un simple chandail à manche courte. Les plus « frileux », eux, s'emparaient d'un chocolat chaud et d'une pizza, et sous le son de DJs qui mixaient les tendances d'aujourd'hui avec les classiques d'hier, le plaisir devenait incontournable.

Le directeur marketing chez Vans Canada, Alex Auchu, était évidemment ravi de l'ampleur de ce deuxième chapitre. « Ça nous fait chaud au cœur, on veut emmener le plus de monde au travers de cette culture. Ça permet de garder le sport en santé, souligne M. Auchu. On voulait faire l'événement en janvier, puisqu'en 2022, on était contraint de le faire à la fermeture en mars. »

« Dans le monde du snowboard, il y a moins de rencontres en début d'année. Aujourd'hui, on a la chance d'avoir certains des meilleurs du sport de notre compagnie, mais aussi des professionnels des autres marques qui viennent supporter le Ojo Fest », ajoute-t-il.

En partenariat avec le Parc olympique de Montréal, l'entreprise californienne et la Fondation Dillon Ojo Ligne de Vie voulaient, avant tout, rendre un accès gratuit aux jeunes et moins jeunes de pratiquer le sport. Une équipe d'entretien veillera aux conditions du parc à neige chaque semaine. Le tout sera ouvert jusqu'à la fin du mois de mars.

Affilié chez la marque de chaussures et bien plus, Jody Woshniak a fait le chemin de Whistler jusqu'à Montréal. Le planchiste applaudit l'initiative.

« Ce sport est très dispendieux et ce n'est pas tout le monde qui peut se permettre d'aller pratiquer sur les grands sommets. De permettre un endroit dans un environnement urbain de la sorte, c'est exceptionnel. »

Il mentionne également que le mouvement peut éloigner les jeunes de problèmes fréquents, et à se trouver une nouvelle passion dès un jeune âge.

Un atelier d'initiation à la planche à neige pour les jeunes débutants (4 à 8 ans) était mis en place plus tôt dans la journée avec l'aide de l'Association des Stations de ski du Québec. Emmitouflés de protections et de couvertures pour vaincre le froid, les petits semblaient y prendre goût.

Célébrons Dillon

Dillon Ojo, membre de l'équipe Vans Snowboard, est décédé en 2018. Selon un communiqué de presse, « il a marqué de plusieurs façons ceux qui l'ont connu et aimé. Il était apprécié pour ses compétences sublimes en snowboard, son sourire éblouissant, sa personnalité grégaire et, plus que tout, son amour de la communauté et sa mission personnelle de rendre son sport favori plus accessible aux jeunes défavorisés. »

L'Ojo Fest 2023 est une façon d'honorer son héritage.

« C'est beaucoup d'émotions de voir autant de gens. C'est un bitter sweet que Dillon ne soit plus avec nous, mais regardez autour de vous, voici le legacy qu'il nous a laissé. »

Ces paroles viennent de la mère de Dillon Ojo, Élaine Charles.

« On est choyé de l'événement, sourit-elle. L'année dernière, c'était un plan qu'on ne pensait pas qui allait arriver. Aujourd'hui, deuxième année, c'est encore plus grand! »

Que ce soit de Portland en Oregon, de Vancouver en Colombie-Britannique ou de Salt Lake City en Utah, plusieurs étaient venus rendre hommage à Dillon.

« C'est incroyable de voir la scène nord-américaine venir ici pour Dillon, c'est beau à voir. Comparativement au Ojo Fest 2022 en mars dernier, il doit avoir le double de personnes en ce moment », indique Philippe Jacques, un ami du jeune défunt et associé de l'organisation Vans Snowboard.

« Je sais qu'en ce moment il nous regarde avec un énorme sourire et qu'il serait fier de lui », dit la mère de Dillon, remplie de courage.