La dernière fois qu’Olivier Rochon était monté sur la scène de l’auditorium de l’école secondaire Antoine-de-Saint-Exupéry, c’était pour sa remise de diplôme à titre de finissant du programme Sport-études en gymnastique. Le temps a passé. Lundi matin, il y est retourné aux côtés de ses coéquipiers sauteurs acrobatiques Catrine Lavallée et Lewis Irving, recevant des mains d’Isabelle Charest son manteau olympique officialisant sa place à Pyeongchang.

Après avoir raté de peu les Jeux de Vancouver et avoir dû mettre une croix sur ceux de Sotchi en raison d’une déchirure au ligament croisé antérieur du genou gauche, Rochon a pu assurer sa place grâce à son troisième rang obtenu vendredi dernier à la Coupe du monde de Lake Placid.

« Ce sont les troisièmes Jeux pour lesquels j’essaie de me qualifier. Cette fois, j’ai mis toutes les chances de mon côté, même si le résultat qu’il me fallait pour sécuriser ma position s’est fait attendre cette année », a raconté Rochon.

S’il était minuit moins une, le Gatinois se réjouit d’avoir réussi à bien réagir face à la pression. « Avoir le dos acculé au mur en fin de saison me fait mieux performer. Je pourrai m’en servir pour les Jeux où la pression sera plus grande », a ajouté le skieur de 28 ans qui ne veut pas être qu’un figurant en Corée du Sud. « Je veux un podium. Je ne veux pas juste vivre les Olympiques, mais gagner. »

Lewis Irving sera également à surveiller chez les hommes. L’athlète de Québec a notamment pris le quatrième rang de la deuxième épreuve de la Coupe du monde à Lake Placid samedi, en plus d’être monté sur la troisième marche du podium en Chine au mois de décembre.

 « Je suis très content du résultat. J’ai eu une bonne progression et j’ai sauté comme je savais que je pouvais le faire pour me qualifier », a affirmé l’athlète de 22 ans.

Le plus beau des cadeaux pour Catrine Lavallée

Elle visait les Jeux de 2022, mais son rêve olympique a finalement été devancé. Au lendemain de l’appel tant attendu confirmant sa place à Pyeongchang, Catrine Lavallée était toujours sur son nuage.

« Je me sens comme une petite fille dont c’est la fête et qu’on vient de lui donner le plus beau cadeau au monde. Je suis super excitée! »

Septième aux mondiaux 2017 alors qu’elle en était à sa première saison complète en Coupe du monde, Lavallée et son entourage ont réalisé qu’une participation aux Jeux de Pyeongchang pouvait devenir réalité si elle poursuivait cette lancée. « Dans ma tête, je me suis dit : 2018, j’arrive ! Et je me suis qualifiée. »

Les yeux grands ouverts pour sa première participation olympique, la Montréalaise veut tout donner. « Je n’ai rien à perdre », a précisé celle qui profitera des dernières semaines pour ajouter un nouveau saut à sa liste, un full double full, qu’elle compte bien présenter aux juges à Pyeongchang.

Aux Jeux olympiques de Sotchi, seulement un Canadien, l’Ontarien Travis Gerrits, avait représenté le pays dans cette discipline. En 2018, ils seront trois.

 « Trois athlètes, c’était le meilleur scénario que nous pouvions avoir. Ce sont tous nos premiers Jeux et nous pourrons vivre ça ensemble. Nous serons tous là l’un pour l’autre et nous nous aiderons mutuellement », a affirmé Olivier Rochon.

Catrine Lavallée n’aurait pu imaginer cette première expérience sans ses deux coéquipiers. « Ce sont pour moi des piliers. Ils m’ont inspirée. Nous nous sommes poussés et nous nous sommes encouragés. Nous avons fait notre job ensemble. Il fallait qu’on y aille ensemble. »

Les trois sauteurs quitteront le pays mardi pour le Japon où ils tiendront un dernier camp d’entraînement avant de rejoindre leurs compatriotes en Corée du Sud.