CALGARY - Défier les probabilités et skier les bosses olympiques sur un genou précaire serait une façon assez captivante de compléter une carrière, mais Philippe Marquis voulait un autre scénario.

L'an dernier, le vétéran de l'équipe canadienne de bosses a participé aux Jeux de PyeongChang sans ligament croisé antérieur au genou gauche.

Blessé à l'entraînement un mois avant les JO, Marquis a décidé de faire retirer complètement le ligament endommagé, afin de se rendre en Corée du Sud.

Une intervention chirurgicale pour le réparer aurait mis fin à la saison du bosseur de 29 ans.

Il peut sembler ahurissant de s'adonner à son sport sans ligament vital, stabilisateur. Mais Marquis a franchi les qualifications et s'est classé dans le top-20. Sa route a pris fin au tour suivant, mais il a atteint son rêve olympique en réalisant l'improbable.

« Je voulais vraiment faire aussi bien que possible, peu importe le résultat, a dit Marquis, qui est originaire de Québec. Je serais un exemple et je serais fier avant tout, et tous ceux qui me regarderaient le seraient aussi. »

Vainqueur de 12 médailles en Coupe du monde et d'une médaille d'argent en bosses en parallèle (en 2015), Marquis aurait pu décider que prendre part aux JO pour la deuxième fois était une façon satisfaisante de partir.

Mais vendredi, lors d'une Coupe du monde à Calgary, Marquis a concouru pour la première fois depuis les Jeux et l'opération qui a suivi, pour remplacer le ligament en question.

« J'ai mes raisons d'être de retour ici. Certaines personnes pourraient comprendre et d'autres penser que je suis fou, a dit Marquis. J'ai senti que tout était allé trop vite l'année dernière et j'étais à la maison, la jambe en l'air.

« Je sentais que ça n'allait pas, je ne terminais pas selon mes termes. Je suis un combattant... je voulais me prouver que je pouvais surmonter une dernière chose. Je voulais aussi avoir un but pour ma rééducation. Sans objectif concret, c'est vraiment difficile. »

Vendredi, les 16 meilleurs hommes sur 52 en qualifications ont accédé à la finale de samedi. Marquis a fini 18e.

« Je vais rater les finales, ce qui ne m'est pas vraiment arrivé depuis longtemps, mais je suis fier de ce que j'ai fait, en particulier avec le manque d'entraînement, a déclaré Marquis. C'était un très, très bon test pour moi. »

Son coéquipier et champion olympique en titre, Mikaël Kingsbury, a obtenu le meilleur score en qualifications. Lui et Laurent Dumais, de Québec, seront les représentants de l'unifolié au tour suivant.

Samedi, les qualifications féminines seront suivies des rondes éliminatoires chez les des hommes.