L'année olympique, c'est une année de la plus grande importance pour les athlètes. 

La skieuse québécoise Marie-Michèle Gagnon aborde cette saison olympique en y mettant un peu de piquant, c'est-à-dire en ajoutant les épreuves de vitesse à son calendrier. Sans délaisser le slalom et le slalom géant, elle s'attaquera ainsi au Super G et à la descente.

En s’imposant un calendrier aussi chargé, Gagnon espère se donner les meilleures chances possible de récolter une médaille olympique à Pyeongchang l’hiver prochain, et surtout, un nouvel élan.

« J'ai tellement du fun là-dedans que c'est facile prendre ces décisions-là. L'adrénaline, arriver en bas du parcours et tu dis je veux le faire encore! Ça me donne un nouvel amour du ski. La vitesse, ç’a toujours été plus naturel, c'est moins d'efforts, il faut que je sois complètement au bon endroit dans ma tête. Cette adrénaline-là que tu reçois en descente, elle n'est pas là en slalom », explique-t-elle.

Les tripes versus la tête, là est la principale différence entre la vitesse et la technique pour Gagnon. Et c'est cet aspect du slalom qu'elle trouve épuisant.

« J'avais tellement mis d'emphase (sic) sur le slalom et ça n'allait pas toujours comme je voulais. Je progressais et tout d'un coup, j’ai comme pris un bon trou. J’essayais et je travaillais tellement fort sur le slalom. Je mettais toute l'emphase (sic) sur le ski dans ma vie et je pense que j'étais complètement boquée sur le slalom. En en parlant, je me rends compte de plus en plus que c'est ce qui me retenait un peu. »

Bien qu'elle réalise que le slalom la drainait mentalement, ce n'est pas ce qui est à l'origine de la décision de Gagnon de s'attaquer à la descente, mais plutôt la déception vécue aux derniers Mondiaux. »

« Le déclic, ç’a été aux Championnats du monde à l’épreuve super combiné quand je suis arrivé sixième. C'était mon meilleur résultat aux Championnats du monde, mais j'étais déçu. Je savais que j'en avais plus en dedans de moi. Je savais que j'étais capable de faire mieux, c'est pour ça que j'ai été déçue. Je savais que j'avais une chance pour la médaille.»

Le plan de Gagnon peut paraître comme un risque mal calculé en cette année olympique, mais au contraire. L’objectif, c’est justement les Jeux olympiques. 

« Je dois mettre l'emphase (sic) sur mes meilleures chances de médaille. La meilleure chance de médaille, c'est dans le combiné alpin. Pouvoir m'améliorer sur la portion vitesse va donc m'aider. »

« Est-ce que ça fonctionnera? Même la principale intéressée est consciente qu'un réajustement peut survenir à tout moment. 

Une chose est certaine toutefois: une énergie nouvelle se dégage de Gagnon. Une énergie qui semblait avoir été envahie par le questionnement ces dernières années. Reste à savoir maintenant si elle pourra transposer cette motivation en résultat sur la piste.