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RÉSULTATS

La saison de la Coupe du monde reprend à Slölden avec une touche de vert pâle

La saison de ski alpin débute comme de tradition cette fin de semaine à Sölden, en Autriche, dans un contexte de problématiques environnementales toujours plus pressantes pour un sport qui peine à se réinventer. - Getty
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SÖLDEN, Autriche – La saison de ski alpin débute comme de tradition ce week-end à Sölden, en Autriche, dans un contexte de problématiques environnementales toujours plus pressantes pour un sport qui peine à se réinventer.

« Absurde » pour Clément Noël, « aucun sens », pour Alexis Pinturault : l'attribution début octobre des Jeux asiatiques d'hiver 2029 à l'Arabie saoudite a de nouveau mis l'environnement au centre des conversations dans le monde des sports d'hiver.

Si la Fédération internationale de ski (FIS) n'a pas prise sur la désignation du pays hôte des Jeux asiatiques, elle attaque la nouvelle saison de son sport vitrine sans avoir opéré le virage qu'espéraient de nombreux acteurs.

Car au cours de l'été dernier, une nouvelle fois particulièrement chaud, les skieurs professionnels ont pu constater et relayer l'état catastrophique des glaciers alpins, leur terrain d'entraînement habituel dont ils ont été en partie privés. Les glaciers suisses ont par exemple pulvérisé tous les records de fonte en 2022, perdant 6 % de leur volume total.

En plein été indien européen, c'est pourtant sur deux glaciers que la Coupe du monde de ski alpin reprend ces trois prochaines semaines.

L'interrogation Zermatt-Cervinia

À Sölden, sur le Rettenbach, l'enneigement artificiel ne semble pas poser de problème pour les courses prévues samedi et dimanche. Ce n'est pas le cas des pistes au pied de l'iconique Cervin, pour deux étapes de descente inédites fin octobre (hommes) et début novembre (femmes) à cheval entre les stations suisse de Zermatt et italienne de Cervinia.

Face à l'absence totale de neige en bas du tracé, la FIS a repoussé de six jours son traditionnel « contrôle de neige », le test d'enneigenement qui permet de confirmer la tenue d'une épreuve de ski alpin, pour laisser une chance au froid de s'installer et aux canons à neige de faire leur travail.

« D'autres stations n'auraient pas eu les mêmes chances pour le "contrôle de neige". Je crois que c'est plus la FIS qui pousse pour les courses que la station de Zermatt », a glissé à l'AFP le vice-champion olympique de descente, le Français Johan Clarey.

Annoncées en grande pompe juste avant les Jeux olympiques de Pékin en février, disputés sur des pentes vierges de neige naturelle, les étapes du Cervin, au coeur d'un projet pharaonique de modernisation, interrogent. Elles posent d'immenses problèmes logistiques, avec notamment l'acheminement du matériel (filets, caméras...) en hélicoptère, pour des départs à 3700 mètres d'altitude.

« Beaucoup d'efforts en faveur de l'environnement sont faits dans les stations pour accueillir le grand public. Alors faire des courses qui vont à l'opposé de ça, je ne sais pas si on donne une très bonne image de notre sport », a déploré l'expérimenté Clarey (41 ans).

Le sort des Russes décidé samedi

Au centre des critiques, le calendrier continue de proposer quelques voyages aberrants. Les hommes se rendront par exemple deux fois en Amérique du Nord cette saison, avec un second passage en février-mars qui concerne toutes les spécialités et imposera à de nombreux skieurs de traverser l'Atlantique pour une seule course.

Les responsables de la FIS insistent sur le fait qu'ils n'ont pas la maîtrise totale du programme. Une des raisons de la lutte engagée en coulisses autour des droits télé : la FIS aimerait les regrouper sous son aile pour gagner en poids, ce que lui contestent des fédérations de premier plan comme la Suisse ou l'Autriche.

Samedi, jour du géant femmes, l'instance réunit son Conseil qui devra notamment décider du sort des sportifs russes et biélorusses, interdits de toutes ses disciplines (alpin mais aussi ski nordique, acrobatique et planche à neige) depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février dernier.

Sans grand impact en alpin, la participation des Russes soulève une question majeure en ski de fond, sport dans lequel ils avaient remporté près d'un tiers des médailles lors des derniers JO.

Sur le plan sportif, l'Américaine Mikaela Shiffrin et le Suisse Marco Odermatt font figure de favoris pour conserver leurs gros Globes de cristal. La saison aura pour sommet les Championnats du monde de Courchevel et Méribel (du 6 au 19 février 2023).