Harvey 8e au skiathlon
Harvey éliminé au sprint classique
Harvey 7e au 15 m

Alex Harvey se retire du relais
Harvey et Valjas terminent 8es
Harvey 4e au 50 km

SAINT-FERRÉOL-LES-NEIGES, Qc - Alex Harvey abordera les Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang avec une confiance renouvelée. Car elle a été durement mise à l'épreuve à Sotchi, il y a quatre ans.

Les ambitions étaient grandes pour le fondeur de Saint-Ferréol-les-Neiges en Russie, après avoir signé trois top-10, dont une quatrième place au sprint par équipes avec Devon Kershaw, en cinq épreuves à ses premiers Jeux olympiques, à Vancouver, en 2010.

Or, il n'a jamais pu aspirer à une médaille; son meilleur résultat s'est limité à une 12e place au sprint par équipes. Un rendement qui a semé le doute dans sa tête. Ses résultats à Vancouver n'étaient-ils qu'un mirage? Avait-il le potentiel pour se mesurer à l'élite de son sport?

Après tout, et en dépit de tous les efforts déployés, Harvey en était venu à la conclusion que quelque chose clochait. Et il n'avait pas tort.

Ses doutes se sont avérés lors de la publication finale du rapport McLaren, le 9 décembre 2016, dans lequel les enquêteurs ont décrit en détails le trucage des tests antidopage aux Jeux de Sotchi ainsi qu'un système de dopage généralisé commandité par l'État russe.

Un scandale qui a contraint, quelques jours plus tard, la Fédération internationale de ski (FIS) à suspendre entre autres six fondeurs russes, dont Alexander Legkov. Le CIO l'a d'ailleurs suspendu à vie le 1er novembre dernier, et il a dû rendre son titre olympique acquis au 50 km libre en 2014.

« Nous ne les avons pas eu dans les jambes l'hiver dernier, et ç'a paru, a admis Harvey d'emblée. Personnellement, je fais confiance à la FIS et au CIO. C'était quand même la première fois que des athlètes étaient bannis à la suite d'une enquête qui a démontré toute la "magouille" là-dedans. »

Coïncidence ou pas, Harvey a connu à la suite de ces sanctions sa meilleure saison en carrière. Il a notamment remporté le 15 km en style classique à la Coupe du monde d'Ulricehamn en janvier 2017, avant d'être sacré champion du monde au 50 km à Lahti au début mars.

Harvey a couronné sa saison en remportant le sprint style libre deux semaines plus tard lors des Finales de la Coupe du monde, devant ses partisans, à Québec.

Il a confirmé sa grande forme en poursuivant son ascension au début de la saison 2017-2018 de la Coupe du monde, réalisant au passage quatre top-10 avant la fin de l'année. Et en début d'année, à un mois du coup d'envoi des Jeux, il s'est offert son podium le plus satisfaisant en carrière en se classant troisième du Tour de ski.

« J'ai tiré beaucoup de confiance de cette saison-là, et ça jette de super bonnes bases pour une année olympique, a convenu Harvey. (...) Ce qui est bien, c'est que j'ai connu mes meilleurs moments lors des deux plus gros événements la saison dernière, ce qui m'a aidé à bâtir ma confiance pour gérer la pression et les attentes des jeux. »

Mais voilà, les suspensions imposées à Legkov, Maxim Vylegzhanin et compagnie sont arrivées à échéance le 31 octobre dernier. Interrogé à savoir si le retour à la compétition de ces athlètes russes l'inquiétait, le Québécois a fait preuve d'un optimisme prudent.

« Je crois que mon sport est plus propre, car ceux sur qui nous avions de forts doutes ont été épinglés, mais ce ne sera jamais propre à 100 pour cent, a-t-il évoqué. Il y aura toujours des athlètes qui vont essayer de tricher pour gagner un avantage. Mais une chose demeure, je crois que ce sera plus propre qu'à Sotchi, ça c'est certain. »

Néanmoins, à 29 ans, Harvey estime pouvoir lutter pour une médaille en Corée du Sud. Surtout qu'au niveau physique, il assure ne s'être jamais aussi bien senti. En 2015, Harvey a subi deux importantes opérations visant à améliorer la circulation dans ses artères iliaques, un problème qui avait ralenti sa progression. Depuis, tout baigne.

« J'arrive à mon apogée. Je sens que les années d'entraînement ont vraiment bien payé, confie-t-il. En plus de l'expérience, cette maturité physique m'apporte beaucoup plus de stabilité dans mes entraînements, ce qui me permet de me maintenir parmi les meilleurs au monde. »

Et l'ironie dans tout ça, c'est que ses récents succès sont attribuables, du moins en partie, aux obstacles qu'il a vécus à Sotchi.

« Avec le recul, je crois qu'à Sotchi j'avais le même niveau physique qu'en ce moment, mais c'est sûr que les contre-performances là-bas ont contribué à faire de moi un meilleur athlète, affirme Harvey. Ça nous a permis de nous questionner en tant qu'équipe et de combler les lacunes que nous avions identifiées. Nous serons donc beaucoup mieux préparés (pour Pyeongchang) qu'à Sotchi. »

Pyeongchang, Harvey compte participer aux quatre épreuves individuelles (sprint, 15 km, 30 km et 50 km) ainsi qu'aux deux par équipes (sprint et le relais). Ces épreuves s'étaleront à intervalles réguliers du 11 au 24 février.

« Les gens me demandent souvent : "Qui pourrait procurer au Canada sa première médaille en ski de fond masculin?" Et je leur réponds, sans aucune hésitation, Alex Harvey dans une épreuve individuelle », déclare son coéquipier Devon Kershaw.

« Je crois sincèrement que c'est maintenant ou jamais, et Alex est dans les meilleures dispositions de sa carrière. »

Portrait d'Alex Harvey

Âge : 29 ans (7 septembre 1988)

Taille : 6'0'' et 166 lb

Ville natale : Saint-Ferréol-les-Neiges

Autres sports : Alex Harvey a découvert le ski de fond alors qu'il n'avait que trois ans. Sans surprise, il aime bien les sports d'endurance, tels que les longues randonnées en patin à roues alignées pendant l'été, ainsi que le vélo de montagne. Le jogging fait également partie de ses activités favorites.

Autres intérêts : Il étudie le droit à l'Université Laval, et il doit se tenir à jour dans ses travaux lorsqu'il voyage et participe à des compétitions. Sur la route, il fait souvent chambre commune
avec son coéquipier Devon Kershaw. Il aime le cinéma, la musique et le café. Il est affilié avec l'organisme de bienfaisance Éducaide (qui aide les enfants issus de familles défavorisées à rester à l'école) et Persévérance Scolaire (qui cherche à motiver les enfants à l'école).

De tout et de rien : Son rêve olympique est né en regardant Beckie Scott remporter la médaille de bronze, qui a par la suite été remplacée par une médaille d'or, lors des Jeux de 2002 à Salt Lake City.

Ses citations préférées sont : « Ça ne devient pas plus facile, c'est qu'on bouge plus rapidement. » - Eddy Merckx.

« Il n'y a rien d'autre à faire que de le faire » - Alex Harvey.