Il y a deux ans déjà, Diana Matheson inscrivait le but de la médaille de bronze à la 92e minute aux dépens de la France aux Jeux olympiques de Londres 2012. Les membres de l’équipe canadienne, hôtes de la Coupe du monde féminine de soccer de la FIFA 2015, ont parcouru beaucoup de chemin depuis qu’elles ont vu l’unifolié être hissé dans les hauteurs.

Grâce à une qualification automatique au Mondial en tant que pays hôte, le Canada n’a pas eu besoin de jouer dans le tournoi de la CONCACAF qui déterminait les autres représentants de cette zone. Il a plutôt pris part à quelques matchs amicaux et autres tournois sur la scène internationale.

La formation a d'ailleurs couronné une année 2014 chargée par une victoire et un match nul contre la Suède, deux matchs qui témoignent de la progression de l’équipe depuis ses succès olympiques tout en mettant en relief ce qu’elle doit encore accomplir avant l’ouverture de la Coupe du monde à Edmonton l’an prochain.

« Nous ne sommes pas encore à notre meilleur, a déclaré l’entraîneur-chef John Herdman. Pour remporter des Coupes du monde, il faut être capable de battre ses rivales par plus d’un but. L’Allemagne peut marquer deux ou trois buts n’importe quand. C’est l’objectif que nous voulons atteindre. Nous ne pouvons pas se contenter d'une avance d’un seul but et gagner 1-0. Dans les prochains mois, nous devons continuer de bosser là-dessus et travailler sur notre unité de cinq. »

Le Canada a aussi engrangé des victoires cette année contre la Finlande, l’Italie et l’Irlande, mais son meilleur résultat est probablement un verdict nul de 1-1 contre les États-Unis. Ils ont maintenu les nos 1 mondiales à zéro pendant 77 minutes avant de céder.

C’est durant ce match que la Torontoise de 18 ans Kadeisha Buchanan, ayant déjà prouvé ses talents en défense en contenant l’attaquante Abby Wambach, a récolté son premier but avec l’équipe senior.

« L’avenir est rose », a déclaré la milieu de terrain Desiree Scott à propos de sa coéquipière après ce match nul. « Une fille de 18 ans qui se tient au coude à coude avec l’une des meilleures buteuses sur la planète et qui marque un but… c’était une performance incroyable. »

L’analyste soccer de TSN Jason deVos est aussi impressionné par les habiletés démontrées par la recrue et il croit qu’elle a les moyens de devenir encore plus impressionnante.

« Je crois qu’elle a le potentiel pour devenir l’une des meilleures défenseuses centrales au monde. Elle a tout ce que vous recherchez à cette position : elle est rapide, forte, agressive, bonne avec le ballon et elle a un bon instinct naturel. »

Buchanan, qui a depuis fêté ses 19 ans, a été identifiée par Herdman comme l’une des joueuses qui devra lever son jeu d’un cran quand la troupe a vu deux de ses joueuses se blesser.

En mars 2014, la défenseuse Lauren Sesselmann a été victime d’une blessure au genou qui lui a fait rater le reste de l’année. L’athlète de 31 ans avait participé aux six matchs des siennes aux Olympiques et a été un élément important dans la conquête du bronze.

« Chaque fois qu’on perd une joueuse, ça nous affecte émotivement », a admis la gardienne de but Karina LeBlanc après la blessure. Lauren amène du caractère et du leadership. »

En octobre, Matheson s’est à son tour retrouvée à l’infirmerie quand elle s’est déchiré le ligament antérieur croisé lors d’une défaite contre le Japon.

La vétérane, 161 fois nommée sur la sélection nationale, espérait à tout juste après avoir subi cette blessure qu’elle pourrait participer à la Coupe du monde, se remémorant l’expérience d’une blessure antérieure.

« Je veux évidemment jouer au Mondial, c’est mon objectif. J’ai eu une chirurgie en novembre (avant les Jeux). J’espère réussir à revenir au jeu à temps cette fois aussi. »

Auteure du but égalisateur dans le deuxième match amical contre la Suède, la capitaine Christine Sinclair continue de produire et demeure le meilleur atout de la formation.

« Elle a encore la capacité de gagner un match à elle seule », vante deVos. Les joueuses et le personnel d’entraîneur le savent. Ils ont besoin qu’elle soit à son meilleur s’ils désirent se rendre loin dans le tournoi. »

Une autre joueuse clé qui a pris part aux JO est Melissa Tancredi, 32 ans, qui a pris une pause pour retourner à l’école avant de revenir dans l’action pour trois matchs cette année.

Elle a été partante dans deux défaites contre le Japon et a été substitut dans le match nul contre les Américaines.

Les compétitions maintenant terminées, le Canada s’affairera maintenant à organiser son effectif en prévision du choix final de l’équipe qui participera au Mondial.

« À Noël, nous discuterons de la formation que nous enverrons sur le terrain dès janvier, explique Herdman. C’est l’occasion pour les filles d’accumuler du temps de jeu avant que ça devienne plus sérieux quand on va recommencer l’an prochain. »

Une médaille unique : 1re partie
Une médaille unique : 2e partie
Une médaille unique : 3e partie