MONTRÉAL – Wilfried Nancy a dirigé des lignes arrières bien nanties depuis qu’il œuvre comme entraîneur au sein de la première équipe de l’Impact et du CF Montréal.

À son arrivée avec les pros, en 2016, le mur défensif montréalais était composé de Laurent Ciman, Victor Cabrera, Hassoun Camara et Ambroise Oyongo. « Il y avait du beau monde », a fait remarquer Nancy lors de sa rencontre hebdomadaire avec les médias mercredi.

Rod Fanni et Bacary Sagna ont ensuite fait des passages remarqués dans le maillot bleu au crépuscule de leurs carrières respectives. Sans profiter de la même réputation, Daniel Lovitz a, au même moment, connu une progression impressionnante et a rendu de fiers services au collectif.

Où se situe le groupe assemblé par le directeur sportif Olivier Renard maintenant que le retour inattendu de Rudy Camacho, confirmé mardi après plusieurs jours de spéculation, vient s’ajouter à l’acquisition durant l’entre-saison de l’international canadien Alistair Johnston et à la présence toujours rassurante de Kamal Miller?

« C’est difficile de comparer parce que ce n’est pas la même chose, répond Nancy après un instant de réflexion. C’est une défense plus jeune avec un désir d’aller loin, d’aller haut. Ce que j’apprécie en tant qu’entraîneur c’est qu’ils sont capables de se mettre en danger par rapport à la façon dont on veut jouer et ils aiment ça. Ils ont aussi l’objectif de faire mieux que l’année dernière. L’année dernière, on a été fiers de ne concéder que 44 buts. On sait qu’on aurait pu en éviter plus, mais ça a quand même été un record d’équipe et l’objectif, c’est toujours de faire mieux. Si on a la possibilité de faire mieux avec ce groupe-là, ils pourront marquer leur propre histoire. »

L’an dernier, après trois saisons pavées d’inconstance, Camacho s’est finalement imposé comme le pilier de la formation à trois défenseurs centraux préconisée par Nancy. Cette année, le départ d’Aljaz « Kiki » Struna combiné à l’arrivée de Johnston, qui a de l’expérience autant à la droite d’une défense centrale à trois qu’au poste de latéral droit dans une défense à quatre, apporte plus de flexibilité à Nancy et donc de nouvelles interrogations à quelques semaines du début de saison.

Le stratège montréalais affirme toutefois que l’ajout de dernière minute de Camacho à l’effectif ne change en rien ce qu’il avait l’intention de mettre en place à sa deuxième saison à la barre de l’équipe.

« J’ai toujours eu envie de passer à quatre derrière si je devais le faire. On en a souvent parlé l’année dernière, j’ai voulu le faire, mais les circonstances ont fait qu’on n’a pas défendu à quatre. [...] Moi, je suis content du retour de Rudy parce qu’en termes de ce qu’on avait bâti l’année dernière, en termes de projet de jeu, il connaît déjà les choses, donc on va pouvoir aller un peu plus loin dans ce que je souhaite. »

« Quant à savoir si on va jouer à quatre ou à cinq, a conclu Nancy, on fera des essais et on verra. »

Pas prêt pour le Mexique

Nancy dit avoir taquiné Camacho pour les quelques semaines de vacances supplémentaires dont il a profité. Sur un ton plus sérieux, l’entraîneur a noté qu’il faudra prôner la patience avec le vétéran de 30 ans.

« Il a fait un test pour voir où il en était physiquement. Ça va. Il n’est pas en forme, mais il est correct. On lui a fait un programme, il y a un plan pour lui pour être disponible à partir de la semaine prochaine, je l’espère, sur le terrain. Après, on va y aller étape par étape. Il est quand même en retard de trois semaines par rapport aux autres joueurs. Il va falloir qu’il rattrape [le temps perdu] pour ne pas brûler les étapes et qu’on ait un problème physique avec lui par la suite. Mais il est content d’être là et c’est le plus important. »

Déjà, il est établi que Camacho ne sera pas en uniforme le 15 février lorsque le CF Montréal se déplacera à Torreón, au Mexique, pour affronter le Club Santos Laguna en huitièmes de finale de la Ligue des champions de la CONCACAF.

« On ne peut pas aller plus vite que la musique, a insisté Nancy. Encore une fois, ce n’était pas prévu que Rudy revienne. On a su qu’il y avait une possibilité il n’y a pas longtemps. On a étudié la situation et moi, bien entendu, j’étais content de ça. Mais les choses sont claires avec Rudy et on va y aller tranquillement. Est-ce que ça va être le match retour de la Ligue des champions? Est-ce que ça va être plus tard? Je n’ai aucune idée. On va regarder l’entraînement d’abord et voir ce que ça donne. »

Symbolique numéro 4

Pendant les quelques mois où il a été considéré comme de l’histoire ancienne à Montréal, Camacho avait perdu le numéro 4 qui avait orné son maillot pendant les quatre dernières saisons. Johnston, qui portait le 12 à Nashville, se l’était approprié.

Lorsque ce dernier, qui se trouve actuellement avec l’équipe nationale canadienne au El Salvador, a été mis au courant du retour de son nouveau coéquipier, il a immédiatement contacté un membre du personnel de l’équipe et insisté pour qu’on remette à Camacho le numéro qui lui revenait.

Nancy a tenu à raconter l’histoire, a-t-il expliqué, « parce que c’est quelque chose qui m’intéresse et que c’est la culture que je veux continuer d’installer avec le groupe. »

« Connaissant Alistair maintenant, je ne suis pas surpris, mais j’adore ça parce que quand on le connaît comme joueur, c’est un gars qui va se défoncer pour l’équipe, pour le bien du collectif. Ça représente le bonhomme. Beaucoup de respect, confiant. »

Nancy n’était pas en mesure de dévoiler le nouveau numéro sur lequel Johnston a jeté son dévolu.