COLLABORATION SPÉCIALE

 

En 2012, Patrice Bernier revenait au bercail. On parlait beaucoup plus d’un posterboy québécois que d’une figure emblématique capable de dominer sur le terrain.

 

Une décennie plus tard, on est ailleurs dans la perception et la contribution de nos produits québécois.

 

Sans passe-droit

 

Je n’ai jamais cru qu’on devait favoriser un joueur pour la simple raison qu’il a grandi dans la Belle province. À l’inverse, j’ai toujours trouvé désolant le biais favorable qu’on avait face aux joueurs d’ailleurs.

 

Au même titre qu’on peut placer FouKi, les Colocs ou Gerry sur la même playlist que Biggie, Dua Lipa et Oasis (ce serait éclectique j’en conviens), on constate enfin que nos talents ont trouvé et fait leur place chez les pros.

 

À l’heure où on se parle, un gars de Repentigny (Samuel Piette) est capitaine du CF Montréal et la meilleure équipe de MLS a payé 1M$ pour les services d’un gardien de Candiac (Maxime Crépeau). Les deux se sont qualifiés pour la Coupe du Monde avec le Canada où un coach de St-Léonard (Mauro Biello) est l’adjoint du meilleur sélectionneur de l’histoire de l’Unifolié.

 

On ne parle pas de Ronaldo, Mbappé ou Zidane, mais on jase là… c’était un scénario inimaginable il y a 7-8 ans.

 

Pas qu’une affaire de boys

 

Cette réalité ne s’applique pas seulement aux hommes.

 

Depuis que Phillip Danault, pizza à la main, a souhaité Bonne St-Han à toute une province en 2021, deux Québécoises ont remporté l’or à Tokyo.

 

Évelyne Viens et Gabrielle Carle ont prouvé que des filles de chez-nous peuvent non seulement être invitées aux plus grandes danses du soccer mondiales, elles peuvent y jouer et repartir avec les grands honneurs.

 

Une fille de L’Ancienne-Lorette qui passe la médaille au cou de Christine Sinclair sur la plus haute marche du podium de Tokyo, ça donne encore des frissons.

 

Par dessein

 

La prochaine étape sera de développer celui (ou celle) qui dominera sur la scène mondiale.

 

Cela n’arrivera pas par accident. Tant pour les garçons que les filles, l’expertise et les investissements du CF Montréal seront cruciaux pour y arriver.

 

Les coupures budgétaires, l’interruption des compétitions pendant la pandémie et la décision de ne pas participer à la ligue réserve de la MLS auront des certainement des conséquences sur la production de l’Académie. Il est possible qu’une génération de joueurs ait été perdue au passage.

 

Si tel est le cas, il faudra vivre avec. Les deux dernières années nous ont confirmé qu’il y avait des choses plus importantes que le sport dans la vie.

 

Reste que pour rattraper le temps perdu et assumer sa volonté de produire plus de talents locaux de haute qualité, le CF Montréal devra rapidement se donner le moyen de ses ambitions.

 

En attendant notre Alphonso Davies (ou notre Céline pour poursuivre l’analogie musicale), je vous souhaite une excellente fête nationale.