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Ismaël Koné dans les rumeurs de transferts : « Je crois que sa tête est ici »

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MONTRÉAL – Il y a deux scénarios possibles quand un jeune prometteur se fait courtiser par un club étranger, a expliqué Wilfried Nancy jeudi.

« Soit les joueurs ont la tête sur les épaules et tout se passe bien. C'est ce qu'on essaie de créer comme environnement ici, a exposé l'entraîneur du CF Montréal. Ils sont contents – parce qu'il y a de quoi l'être – mais ils gardent l'humilité nécessaire pour travailler. Ou soit ils s'enflamment et ils perdent un peu de cette humilité... et ils se perdent. »

Ismaël Koné, assure Nancy, fait partie de la première catégorie.

En début de semaine, le journaliste bien branché Fabrizio Romano faisait frétiller les partisans du CF Montréal en annonçant à ses 10,3 millions d'abonnés sur Twitter que le club anglais de Norwich City démontrait un intérêt grandissant pour le milieu de terrain montréalais. « Plusieurs clubs dans la course, mais Norwich veut rester en tête », avait-il ajouté, précisant que les dirigeants des Canaries étaient à Washington en fin de semaine pour tenter de convaincre leur jeune cible.

Jeudi matin, le site The Athletic rapportait que Norwich avait finalement mis fin à son opération séduction. Selon le journaliste Michael Bailey, le CF Montréal aurait accepté un montant de cinq millions de livres anglaises – l'équivalent d'environ 7,7 M$ canadiens – pour approuver le transfert de sa pépite. Des discussions avec les représentants de Koné auraient toutefois fait avorté l'opération.

Koné, qui affiche un but et trois passes décisives en un peu plus de 1000 minutes de jeu à sa première saison en MLS, était bien présent à l'entraînement du CFM, tenu exceptionnellement au Stade Saputo, jeudi. Rien n'indique pour l'instant qu'il sera ailleurs dans une semaine lorsque se fermera la fenêtre estivale des transferts en MLS. Et rien n'indique que cette perspective le contrarie outre mesure.

« Il a la tête sur les épaules, il est bien le petit, témoigne Nancy. L'environnement que l'on a créé et que l'on crée toujours, je pense qu'il est bon parce que ça permet justement à lui et à d'autres personnes qui ont eu des contacts [avec d'autres clubs] de rester sereins avec ça. Mais humainement, ce n'est pas facile pour eux. Mettez-vous à leur place : du jour au lendemain, il y a plein de choses qui leur arrivent. Il y a l'argent, il y a les sollicitations, il y a plein de choses. Ça fait partie du métier, les joueurs sont programmés pour ça. Mais c'est pour ça que ce n'est pas un métier facile. »

« C'est une belle histoire. Ça fait du bien de savoir qu'on retient l'attention d'autres clubs, de grands clubs, renchérit l'attaquant Kei Kamara. Si Norwich est le club pour lui, je vais le prendre par la main et aller le déposer à Carrow Road. Mais je crois qu'il est concentré. Je lui parle souvent et c'est ce que je lui demande, de rester concentré et de jouer comme il sait le faire parce qu'au final, c'est tout ce qui importera quand quelqu'un viendra cogner à ta porte. »

« Mais je crois que sa tête est ici et avec l'équipe nationale canadienne. Quand je le regarde, je ne vois pas un jeune tracassé par des histoires de transferts. »

Kamara est un conseiller de luxe, la ressource idéale, peut-être, pour son jeune coéquipier en cette période de convoitise. Lui-même a transité par Norwich City et a passé deux ans en Angleterre plus tôt dans sa carrière. Sa situation était différente de celle de Koné en ce sens qu'il avait déjà 28 ans et plus d'expérience à l'international au moment de cette brève parenthèse. Mais ce qu'il y a vécu s'applique à n'importe quel joueur avide d'aventure.  

« C'est très bien pour un jeune joueur d'aller jouer outre-mer. Mais il doit être prêt à bûcher parce que la vie là-bas n'est pas la même qu'en MLS, prévient le vétéran. C'est fou comment on se fait dorloter ici. Je prends soin de lui ici, mais une fois que tu es là-bas, personne ne s'occupe de toi. Tu dois bûcher parce que tout le monde travailler pour mériter les mêmes opportunités. Mais je pense que quand son temps sera venu – et c'est vrai pour tout le monde – ça sera la bonne décision à prendre. »

Il ne s'agit pas, finalement, de sauter dans le premier train qui passe. Patienter afin de bien choisir sa destination peut être plus payant sur une longue période.

« Ce que j'ai appris dans la vie, c'est que l'on peut prendre n'importe quelle décision, elle va être toujours critiquée quelque part, philosophe Nancy. Parce que les personnes qui vont donner leur avis, elles ont eu une enfance différente, des moments différents. Ismaël et moi, on a discuté, ça va rester entre nous, mais ce que je lui ai dit c'est que je ne suis pas surpris, je suis content pour lui, mais qu'après, c'est le métier qui commence. La seule chose où j'ai mis la pression, c'est qu'il doit avoir le bon environnement, des personnes autour de lui en qui il a confiance. Après ta décision, ce sera ta décision. »

« C'est au joueur de décider parfois, approuve Kamara. Ça dépend de comment tu peux te sentir. Il a quelque chose de gros sur les épaules présentement, c'est la sélection canadienne. Mais on a aussi besoin de lui ici. »