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Le rêve du CF Montréal s'évanouit à la suite d'un revers devant le NYCFC

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MONTRÉAL – Tout en haut, un ciel radieux. L'impression d'un été qui, comme la saison du CF Montréal, promettait de se prolonger bien au-delà des espérances.

Sur le terrain, une lourde déception venue se déposer comme une feuille morte sur les ambitions des héros locaux. Le beau temps devrait s'installer pour au moins une autre semaine. Pour l'équipe locale, cette période en sera une de regrets et d'introspection.

Le parcours de rêve du onze montréalais s'est arrêté de façon brutale dimanche après-midi au Stade Saputo. Une amorce ratée et un bref moment d'égarement en fin de première demie ont creusé un gouffre duquel le Bleu et Noir n'a jamais pu s'extirper.

Il s'est au final incliné par la marque de 3-1 devant le New York City FC, qui affrontera l'Union de Philadelphie le week-end prochain en finale de l'Association Est. Une fin douloureuse pour un groupe sans complexe qui rêvait ouvertement d'un championnat.

« Les gars ont toujours cru qu'on pouvait faire quelque chose de bien, a affirmé l'entraîneur Wilfried Nancy après la défaite. Quand je dis bien, c'est dans ce qu'on fait tous les jours à l'entraînement, dans les émotions qu'on a eues, dans ce qu'on a proposé au niveau du jeu, dans les émotions qu'on a données au fans. On savait qu'on pouvait faire quelque chose de bien. »

Des chiffres du match, on comprend que le match s'est joué sur quelques erreurs coûteuses et une incapacité à conclure fatale. Montréal a tiré 17 fois vers le filet adverse. Sept de ces propositions ont été cadrées, mais il a fallu une maladresse du gardien Sean Johnson, autrement fumant, pour atteindre la réussite.

À l'autre bout, New York n'a tenu le ballon que 36% du temps et n'a envoyé que quatre tirs entre les poteaux de James Pantemis.  

« On aurait aimé aller plus loin, continuer l'aventure. Ça s'arrête là, mais je me rappelle [ce qui se disait] l'année dernière quand on a pris l'équipe, en début d'année aussi. Petit à petit, on a mérité le respect de tout le monde, de la ligue », s'est consolé Nancy.

Le CFM a lui-même tissé la toile dans laquelle il est allé s'empêtrer en début de match. Sa fébrilité manifeste devant la proactivité des visiteurs a mené au but de Maxi Moralez dès la sixième minute. 

« C'était un gros match, mais je ne crois pas qu'on se soit laissé envahir par les émotions, a défendu Alistair Johnston. New York est une équipe expérimentée qui sait comment profiter d'une demi-chance. On a commis de minuscules erreurs qui ont fait boule de neige. Ça peut sembler sévère d'encaisser trois buts sur d'aussi petits détails, mais c'est ça le football. »  

« Les joueurs ont tout donné »

Piqués au vif, les Montréalais ont réagi à cet affront avec l'aplomb attendu d'une équipe qui n'avait subi qu'une défaite en plus de trois mois. Johnston s'est imposé comme le principal vecteur des nombreuses tentatives d'égalisation qui allaient suivre.

Un centre sur Kei Kamara à la 11e minute a été sauvé par une intervention robuste du défenseur Maxime Chanot. Un autre à la 16e a abouti sur le poteau.

À la demi-heure de jeu, Johnston a soulevé un relais tout en douceur pour Ismaël Koné au deuxième poteau, mais la jeune pépite s'est fait voler par le gardien Sean Johnson. Dix minutes plus tard, une autre passe savante de l'international canadien a filé de justesse au bout des crampons de Kamara.

New York a sorti le poignard dans les arrêts de jeu de la première demie. Après une belle récupération de Santi Rodriguez profondément dans leur territoire, les Cityzens sont partis en contre-attaque et ont doublé leur avance en passant par le pied de l'attaquant brésilien Héber.

« C'est vrai que sur les buts, on peut mieux faire, a concédé Nancy. Mais dans le contexte, les joueurs, je n'ai rien à leur reprocher. Je ne cherche pas à me défiler, mais je pense que les gars ont tout donné. Il y a eu des erreurs, mais [New York] aussi en a fait. On n'a pas réussi à capitaliser. C'est le football. Mais je préfère retenir le 99% des bonnes choses [que mes joueurs] ont fait. »

Nancy a brassé ses cartes au retour de l'entracte. Inactif depuis le début du mois en raison d'une blessure au bas du corps, Romell Quioto est entré dans le match à la 53e minute à la place de Samuel Piette. Le changement, résolument offensif, a eu l'effet d'un coup d'épée dans l'eau.

Moins de dix minutes plus tard, une perte de balle de Koné en milieu de terrain a mené à une faute de Pantemis dans sa surface. Lui-même à peine arrivé dans le match, Talles Magno a tué ce qu'il restait de suspense en convertissant le penalty subséquent.

Djordje Mihailovic, dont il s'agissait du dernier match dans l'uniforme du CF Montréal, a marqué dans une cause vaine à la 85e minute. Il s'agissait d'un but dans un troisième match de suite pour celui qui poursuivra sa carrière aux Pays-Bas.