Rayonner à l’international. C’est une des missions que se donne le CF Montréal pour les prochaines années.

Sur le long terme, l’objectif est admirable et ambitieux. Dans l’immédiat, ça peut toutefois envoyer le mauvais message à tes clients les plus précieux. Ceux qui sont déjà là.

 

Si tu passes le souper à dire que tu as choisi ta recette en fonction d’invités qui ne sont toujours pas arrivés, ça se peut que les gens déjà attablés se sentent négligés.

 

Pour la nouvelle image de marque, je comprends parfaitement qu’on ait considéré le facteur international. Surtout pour le nom du club.

 

Pour ce qui est du choix du remplaçant de Thierry Henry, le focus doit être ailleurs. Le focus doit être ici.

 

Assez compensé

 

En 2017, la direction sportive du club était à la dérive, pour ne pas dire inexistante. La solution? L’argent!

 

On a choisi de débourser une somme importante pour attirer un entraîneur de renom qui allait régler tout ça. L’embauche de Rémi Garde servait non seulement à remplacer Mauro Biello, elle servait aussi à compenser pour d’importantes lacunes au sein de l’organisation. Comme Nacho Piatti compensait pour un manque de talent ailleurs sur le terrain.

 

Depuis deux ans, ces lacunes s’estompent. Les émotions dictent moins les décisions de la direction, le recrutement tient de plus en plus la route et le projet de jeu est plus clair que jamais.

 

Dans ce contexte, le CF Montréal n’a pas besoin d’un 3e gros nom en moins de 4 ans pour se donner de la crédibilité. Il a plutôt besoin d’un coach compétent, aligné sur les valeurs du directeur sportif et pour qui Montréal sera la priorité à long terme.

 

Architecte

 

Sans la présence d’Olivier Renard, la situation serait bien différente.

 

Des profils à la Garde ou Henry redeviendraient la solution facile pour tenter de régler des problèmes sportifs, marketing et de recrutement en une seule embauche prestigieuse.

 

Grâce à Renard, cette approche basée sur la pensée magique semble avoir disparu en 2021.

 

En moins d’un an et demi, le Belge a fait un travail colossal pour apprendre les particularités de la MLS, mettre de l’ordre dans les contrats et renouveler 60% de l’effectif.

 

Il a aussi apporté beaucoup de transparence à un club qui donnait plutôt dans l’opaque avant son arrivée.

 

Débarqué à l’automne 2019, la nature du contrat de Renard n’est pas connue. Si cette entente était pour une durée de deux ans seulement (ce serait surprenant pour un directeur sportif), le club devrait sérieusement penser à lui offrir une prolongation dès maintenant.

 

Si le dossier du coach nous a appris quelque chose au cours des dernières semaines, c’est que la pandémie rend le monde du foot encore plus volatile qu’il ne l’était déjà à la base.

 

Je crois que le CF Montréal se remettra assez rapidement du départ de Thierry Henry. Perdre Olivier Renard serait une tout autre affaire.

 

Erreur réparée

 

Lorsque le XI montréalais a décidé d’échanger Laurent Ciman au LAFC, il y avait matière au débat. Sur la manière de le faire par contre, c’était plutôt unanime.

 

L’organisation a fait porter l’odieux de la décision à Rémi Garde qui avait à peine posé ses valises à Montréal. Mis simplement, le club a manqué de doigté (classe) envers un joueur bien enraciné dans sa ville d’adoption.

 

Le retour de Ciman est une bonne nouvelle à bien des égards. En termes d’image, on ramène un personnage aimé des supporters. En le nommant adjoint, on s’assure aussi de faire oublier plus rapidement son passage Toronto FC.

 

Point de vue personnalité, on ajoute du charisme à un staff technique qui sera moins dans l’ombre de son entraîneur-chef. Si Wilfried Nancy devait assurer la relève en 2021, il profiterait certainement de la perspective d’un homme fraîchement débarqué des terrains.

 

Le cas échéant, il serait intéressant de voir quel autre adjoint pourrait se joindre au groupe. Valerio Gazzola pourrait apporter de la sagesse à un très jeune groupe d’entraîneurs. Celui qui a mené le club à son tout premier titre en 1994 me disait l’an dernier qu’il serait toujours ouvert si l’organisation avait besoin de lui.

 

Si l’objectif est plutôt d’avoir un personnel technique le plus jeune et dynamique possible, Bacary Sagna pourrait-il être tenté de lancer son après carrière? L’ex-international français est resté à Montréal depuis son dernier match en 2019.