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Losada est prêt à vivre avec les erreurs des jeunes

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MONTRÉAL – Hernan Losada est d'accord avec Rudy Camacho. Dans un monde idéal, le CF Montréal accueillerait quelques joueurs d'expérience pour l'aider à traverser un début de saison compliqué.

L'entraîneur semble confiant que ces renforts arriveront, mais prévient qu'il faudra pendant un certain temps garder la tête hors de l'eau avec les effectifs en place.  

« C'est une chose qui, je pense, va se passer un peu plus tard, a affirmé le pilote argentin mercredi. Le mercato est ouvert jusqu'à la fin d'avril et après, il y aura encore [une opportunité de faire des ajouts]. Mais ça a toujours été l'intention de commencer la compétition comme ça. »

Des 18 joueurs qui ont foulé le terrain en ce début de campagne, sept sont âgés de 22 ans ou moins. Du lot, Sunusi Ibrahim est celui qui possède le plus d'expérience en MLS avec 1239 minutes de jeu.

On a tendance à l'oublier, mais le CFM avait aussi mis à contribution de nombreux joueurs dont les preuves étaient à faire au début de la saison 2022. Pendant que l'équipe alternait entre sa saison régulière et la Ligue des champions de la CONCACAF, des recrues comme Ismaël Koné, Rida Zouhir, Matko Miljevic et Robert Thorkelsson s'étaient vu confier des missions sur l'un ou l'autre de ces tableaux. Toutefois, à partir du moment où le calendrier s'était stabilisé au retour de la pause internationale du mois de mars, Wilfried Nancy avait pu composer avec un XI de départ stable sur lequel Koné, qu'on peut aujourd'hui reconnaître comme un exceptionnel, et Ibrahim étaient les deux seuls joueurs plutôt verts.

Son successeur, selon toute vraisemblance, n'aura pas ce luxe.

« C'est un des buts de cette saison, de donner des minutes aux jeunes joueurs, aux jeunes qui méritent de jouer, rappelle-t-il. C'est sûr et certain qu'on va faire des erreurs parce que ce sont des joueurs qui commencent pour la première fois. »

Losada ramène alors lui-même dans la discussion le fait que samedi dernier, le CF Montréal avait pour la première fois de son histoire commencé un match avec quatre anciens de son Académie sur le terrain. Mathieu Choinière, le « vétéran » du lot, a depuis longtemps prouvé sa pertinence dans le projet montréalais même si, à 24 ans, il n'a toujours pas trouvé un rôle dans lequel il peut être considéré comme indélogeable. Le gardien Jonathan Sirois, 21 ans, obtenait son premier départ en MLS en conséquence d'une blessure à James Pantemis. Rien dans sa performance n'a permis de conclure qu'il n'était pas à sa place.

La jungle

Les deux autres, Sea Rea et Nathan Saliba, sont les deux qu'on prévoyait déjà passer en audition avant le début de la saison.

Rea, qui a hérité de la tâche colossale de combler l'espace laissé vacant par le départ de Djordje Mihailovic en milieu de terrain, semble pour l'instant être le plus à l'aise des deux. Dans le premier match de la saison contre Miami, son entrée en deuxième demie a instantanément donné un nouveau souffle à l'attaque montréalaise. Il a obtenu son premier départ la semaine suivante et a commencé à développer une connivence prometteuse avec l'attaquant Romell Quioto.

« Toujours, avant les matchs, Romell vient parler aux jeunes, racontait Rea plus tôt cette semaine. Il dit : ‘Moi, je vais être au deuxième poteau, tu me regardes et tu me trouves!' C'est le target player! Quand il parle, on l'écoute et on essaie de le trouver le plus possible! »

« Je trouve que plus on joue ensemble, plus il va y avoir de la chimie, a ajouté le jeune créateur. Dans le match à Austin, plus le match avançait, plus on se trouvait. On se fait des petites combinaisons. Même chose avec Mathieu. Je trouve que la seule manière de vraiment avoir une connexion, c'est de jouer avec les gars à l'entraînement, d'être proche les uns des autres. C'est vraiment de cette manière qu'on va marquer des buts. »

Contrairement à Saliba, Rea a l'avantage d'avoir passé deux saisons en prêt avec un club de la Première Ligue Canadienne (PLC). Il a utilisé ce temps à bon escient, se développant comme l'un des meilleurs jeunes joueurs du circuit. « J'ai fait deux années, plus de 50 matchs. C'est sûr que tu as une meilleure préparation, c'est normal », convient-il.

Jusqu'à maintenant, Saliba ne démontre pas le même niveau d'aisance que son jeune confrère, mais à sa défense, son jeu a pris du mieux dans chacune des trois mi-temps qu'il a amorcées chez les pros. Contre Austin, il a joué avec beaucoup plus de vigueur et de précision au retour de l'entracte que dans les 45 minutes le précédant.

« Je ne ressens pas de pression, je trouve que c'est positif, interprète Saliba, qui irradie de confiance depuis le début du camp d'entraînement. C'est sûr qu'on me lâche un peu dans la jungle, on va dire, mais moi je trouve ça positif. Pour savoir nager, faut qu'on te lâche dans le lac, tu comprends? »

À l'entraînement cette semaine, Saliba a semblé prendre un pas de recul par rapport à ceux qu'on pourrait qualifier de titulaires indiscutables. Mardi, Ahmed Hamdi a travaillé dans ce qui ressemblait à un XI partant aux côtés de Quioto et Ibrahim. Mercredi, Chinonso Offor s'est retrouvé jumelé à Quioto et Rea pour une bonne partie de la séance.

Les observations faites à l'entraînement peuvent toutefois être trompeuses et il faudra attendre à samedi avant de connaître les réelles intentions de Losada pour le troisième week-end de la saison.