MONTRÉAL – L’intégration de Matko Miljevic au sein du CF Montréal va bon train.

Récemment acquis du club Argentinos Juniors, le milieu de terrain de 20 ans vient de conclure une séquence d’une dizaine de jours qui laisse présager de belles choses en vue du dernier droit de la saison.

Après avoir rejoint ses nouveaux coéquipiers à Orlando à la mi-septembre, Miljevic a marqué deux buts dans un match avec les U23 du club en Floride. Une semaine plus tard, l’entraîneur Wilfried Nancy l’insérait dans sa formation de départ pour le match de Championnat canadien à Halifax. La nouvelle recrue a marqué un premier but officiel en Bleu et Noir en plus de s’offrir quelques bonnes chances de marquer.

L’étape suivante est venue samedi dernier, quand Miljevic a vécu son baptême en MLS à Columbus. Nancy a fait appel à ses services pour les 22 dernières minutes d’un match dans lequel son équipe tirait de l’arrière par deux buts. Le substitut s’est inséré dans les faits saillants en décochant l’un des quatre tirs cadrés des siens, une puissante frappe du pied gauche qui a forcé le gardien Evan Bush à plonger à sa droite pour faire l’arrêt.

Après la rencontre, Nancy a remis en question sa décision d’avoir envoyé Miljevic dans le match, citant un manque de rythme qui, a-t-il pris soin d’indiquer, était tout à fait compréhensible dans les circonstances. Son nouveau numéro 11 n’avait pas joué depuis le 8 février 2020 au moment de signer son contrat avec le CF Montréal.

« Je suis très content de mes deux apparitions jusqu’ici avec l’équipe, a commenté Miljevic, qui est né aux États-Unis mais qui s’exprime principalement en espagnol, par le biais d’un interprète. À Columbus, le résultat a été décevant, mais je demeure heureux de pouvoir commencer à accumuler les minutes dans le but d’atteindre une certaine continuité. »

« Physiquement, je me sens déjà beaucoup mieux qu’à mon arrivée. J’ai un plan avec le staff pour pouvoir offrir le plus rapidement possible la meilleure version de moi-même. Je suis content de ma progression. J’estime que c’est une question de quelques semaines avant de pouvoir affirmer que je suis définitivement à 100%. »

Le changement de décor aura aussi permis à Miljevic de retrouver une certaine paix d’esprit. S’il faut en croire les informations qui émanent de l’Argentine, d’importantes tensions alourdissaient la relation entre le jeune homme, sa famille et son club formateur. Dans une entrevue accordée au journaliste Martin Liberman, ses parents ont accusé le président d’Argentinos Juniors, Cristian Malaspina, d’avoir tout fait au cours de la dernière année pour contrecarrer un éventuel transfert, allant même jusqu’à impliquer le président du pays, Alberto Fernandez, dans ses manigances.

Les Miljevic auraient été victimes de menaces et de vandalisme. Ils accusent aussi Malaspina d’avoir tenté de salir le nom de leur fils sur les réseaux sociaux. « Nous parlons maintenant parce que notre fils joue pour un autre club. Nous n’avons plus peur », ont-ils affirmé.

« C’est vrai que les derniers mois ont été compliqués, a acquiescé le joueur sans entrer dans les détails. Ma famille m’a aidé à gérer ces problèmes de la bonne façon. Ça n’a pas été la sortie que j’aurais souhaitée de ce club qui m’a formé comme personne et comme joueur, mais ce sont des choses qui arrivent dans le monde du soccer et à la longue, tout finit par s’arranger. »

« Je suis très heureux d’être ici à Montréal et je le suis tout autant de voir que ma nouvelle équipe a confiance en moi. Les joueurs m’ont bien reçu, que ça soit mes compatriotes Joaquin Torres et Emanuel Maciel, que je connaissais déjà, ou encore les vétérans comme Victor Wanyama, Sam [Piette] et Rudy [Camacho]. Je me sens comme à la maison et j’ai très, très hâte de pouvoir donner à l’équipe tout ce que je sais que je peux donner. »

Il sera intéressant de voir de quelle façon Nancy utilisera son nouveau joueur une fois que celui-ci sera en mesure de contribuer à pleine capacité. À Halifax, Miljevic a été envoyé assez haut sur le terrain dans un rôle résolument offensif. À Columbus, il est venu en relève à Piette et s’est positionné plus en retrait aux côtés de Wanyama.

« Je me sens mieux derrière l’attaquant dans un rôle offensif, mais je suis à la disposition du coach, note-t-il sagement. Je jouerai où il veut que je joue, je n’ai pas de problème avec ça. »