MONTRÉAL - L'expulsion de Nani, l'arme offensive par excellence d'Orlando City SC à la 35e minute de jeu, a certainement contribué à la précieuse victoire de 4-2 du CF Montréal mercredi. Mais d'en faire l'unique point tournant du match serait un peu injuste pour Romell Quioto.

Pendant les quelque 78 minutes de jeu qu'il a passées sur le terrain, Quioto a été le pilier de la troupe de Wilfried Nancy avec son jeu dynamique et inspiré en territoire ennemi.

Enfin sur le terrain dès le début du match, une première en MLS depuis le 7 juillet, le Hondurien a livré une performance semblable à celles qu'on a régulièrement vues de lui l'année dernière et qui ont contribué à sa sélection à titre de joueur par excellence de l'équipe en 2020.

Après un début de campagne qui en a peut-être inquiété quelques-uns parmi les partisans de l'équipe, Quioto compte trois buts à ses quatre dernières sorties en MLS, en plus de huit tirs tentés et quatre tirs cadrés.

Cette contribution est d'autant plus importante que le CF Montréal a perdu les services, et ce pour plusieurs mois, de Mason Toye, qui demeure à ce jour le meilleur buteur de l'équipe avec ses sept buts.

Non seulement Quioto semble-t-il avoir retrouvé sa touche magique autour du filet adverse, mais il a aussi cette capacité à servir des passes savantes à ses coéquipiers.

Ce fut le cas sur les buts de Mathieu Choinière, en première demie, et de Lassi Lappalainen, qui a permis à la formation montréalaise de rompre l'impasse de 2-2 à la 73e minute de jeu.

« Avec la saison que Romell a connue l'an dernier, en début d'année il y avait évidemment beaucoup d'attentes pour lui. Je crois que Romell, depuis le début de la saison, se créé ces occasions. Je pense à cette occasion facile contre Cincinnati, je pense à celle pour faire 3-0 contre Nashville en revenant sur le terrain après la demie », a rappelé le milieu de terrain Samuel Piette.

« Les occasions ont toujours été là, c'est peut-être juste un manque de finition. Et pour un attaquant, quand tu n'as pas ce rythme-là, cette confiance-là de marquer des buts, c'est sûr que ça peut jouer. Je pense que Romell est très, très fort mentalement, l'un des plus forts que je connaisse. C'est quelqu'un qui nous fait énormément de bien quand il joue. C'est quelqu'un qui est très puissant, capable de garder le ballon, capable de terminer et aussi de faire jouer ses coéquipiers, comme on l'a vu sur le but de Mathieu. Un Romell en forme, évidemment, aide énormément l'équipe. »

Trois points essentiels

La prestation de Quioto et aussi celle de Djordje Mihailovic, qui est devenu le cinquième joueur dans l'histoire de la formation montréalaise à atteindre le plateau des 10 passes décisives, ont procuré au CF Montréal trois précieux points au classement.

Trois points essentiels, en fait, dans le contexte où une défaite, ou même un verdict nul, aux termes d'un match où ils ont joué pendant 55 minutes face à un rival en infériorité numérique et privé, en plus, de son meilleur marqueur aurait pu avoir des effets néfastes sur le reste de la saison du CF Montréal.

Ces trois points étaient essentiels, aussi, pour faire oublier le revers de samedi contre Nashville au stade Saputo et surtout parce que tous les rivaux directs du CF Montréal ont gagné leur match au cours des deux derniers jours.

Ç'a été le cas de l'Inter Miami CF mardi à Toronto, de même que de D.C. United et d'Atlanta United mercredi.

Ainsi, avec 10 matchs encore à jouer, le CF Montréal (9-8-7) partage le cinquième rang avec D.C. United avec 34 points. C'est un de moins que New York City FC et un de plus qu'Atlanta United.

La main heureuse de Wilfried Nancy

Directement derrière se trouvent Miami et l'Union de Philadelphie avec des totaux identiques de 32 points et un match en main sur la formation montréalaise.

Bref, le classement dans l'Association Est livre le portrait d'une bataille qui s'annonce passionnante d'ici la dernière journée du calendrier, le 7 novembre.

Toutefois, aux yeux de Wilfried Nancy, les bagarres les plus importantes sont celles que livreront, d'abord, ses joueurs sur le terrain.

« Personnellement, je regarde très peu le classement. Comme je vous ai dit souvent, je regarde le nombre de victoires que l'on a. Et lors du meeting que l'on a eu lundi avec les joueurs, je les ai incités à ne pas regarder le classement pour l'instant, sachant pertinemment qu'ils vont le faire », a admis Nancy.

« Je crois, les joueurs le savent et c'est ma façon de voir les choses, que plus on va être focalisés sur les résultats, plus on va faillir à la tâche. Ce qui m'importe, c'est que les joueurs soient concentrés sur ce qu'ils font sur le terrain avec le ballon, sans le ballon pour amener une victoire. [...] J'essaie d'inciter mes joueurs à rester concentrés sur ce qu'on peut contrôler. »