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James Pantemis est de retour sur son « X »

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MONTRÉAL – James Pantemis en a bavé cette année. Il n'a pas vu le terrain avant le début du Championnat canadien en mai. Son premier départ en MLS ne lui a été attribué qu'à la mi-juillet. Au moment de tirer un trait sur la saison, il avait obtenu sept départs de moins que l'année précédente.

Ce n'est pas la courbe de progression qu'on imaginait pour ce jeune international canadien qu'on voyait comme l'héritier logique du trône sur lequel on n'avait jamais laissé s'asseoir Maxime Crépeau.

Mais le gardien de 25 ans est de retour sur son « X » juste à temps pour le défi le plus emballant de sa jeune carrière. Après s'être vu confier le filet pour les deux derniers matchs du calendrier régulier, c'est à lui qu'on a demandé d'aller dompter les Lions d'Orlando dans ce qui était le premier match éliminatoire en six ans au Stade Saputo.  

Juste avant le coup de sifflet initial, les bras tendus vers le ciel comme pour mettre au défi les partisans qui venaient de couvrir son but de débris d'en ajouter, Pantemis semblait s'imprégner du moment avec la gratitude de celui qui a déjà perdu ce qu'il prenait pour acquis.

« Pour moi, ça a été une année quand même difficile, mais qui m'a beaucoup aidé à découvrir d'autres aspects du côté professionnel, relativisait-il après l'entraînement de mardi. J'ai vécu des choses que je n'avais jamais vécues et ça m'a aidé, ça m'a poussé beaucoup mentalement et physiquement. J'ai fait beaucoup de travail durant les semaines où je ne jouais pas. J'ai pris cette année comme une opportunité de m'améliorer et trouver le plus de positif que je pouvais. Maintenant rendu à la fin de la saison, je me sens bien et je suis content du travail que j'ai fait jusqu'à date. »

À première vue, son travail n'a pas été trop compliqué. L'équipe qui formait la septième tête de série de l'Association Est n'a cadré aucun des cinq tirs envoyés dans sa direction dans une victoire de 2-0 du CF Montréal. Mais Pantemis a dû se projeter devant quelques menaces qui auraient pu fragiliser l'emprise de son équipe sur le match et a constamment été impliqué par ses défenseurs dans la construction du jeu.

Il en est sorti avec son cinquième jeu blanc de la saison.

« J'attendais le moment où je devrais faire un arrêt. Il y a eu une action à la fin de la première demie où j'ai dû sortir pour boucher l'angle. Pour moi, la question était de savoir si je pouvais rester concentré pendant 90 minutes et plus. Bien sûr c'est difficile des fois, mais ça aide que l'équipe soit si solide devant moi. »

À moins d'un cataclysme ou d'une surprise majeure, Pantemis se rendra au bout du parcours éliminatoire du CF Montréal, dans la gloire ou dans la capitulation. Son entraîneur, Wilfried Nancy, a parfois été difficile à cerner quant à l'utilisation de ses gardiens, notamment lorsqu'il a donné deux départs successifs à Sebastian Breza avant la dernière pause internationale. Mais cette fois son idée semble arrêtée. En tout cas elle devrait l'être.

« Pour moi, honnêtement, j'essaie de contrôler ce que je peux contrôler, se contente de dire Pantemis. Dans les entraînements, dans les matchs, je veux aider l'équipe, aider le coach à prendre une décision. Mais j'ai dit souvent, que ça soit moi ou Seb qui joue, les deux on est plus que capables de faire la job. On l'a vu à la fin de l'année quand on faisait des rotations. Seb est rentré, il faisait son ‘taf'. Moi je rentrais, je faisais mon travail. C'est pas nécessairement un problème honnêtement pour moi et Seb. On est deux gardiens capables de faire le travail. »

Contre une équipe « en pleine forme »

Pantemis et ses coéquipiers se préparent maintenant à affronter le New York City FC, qui a écarté un premier obstacle de son chemin en éliminant l'Inter Miami lundi soir.

New York a fini dans le dos du CF Montréal, avec dix points de retard, au classement final de la saison régulière. Les Cityzens ont connu un long passage à vide après le départ de leur attaquant vedette Taty Castellanos pour l'Europe cet été. Du 1er août à la mi-septembre, ils n'ont signé qu'une victoire en neuf matchs.

Mais ils ont sprinté au fil d'arrivée avec trois victoires en rang, séquence qu'ils ont engraissé en battant facilement Miami.  

« C'est une équipe qui est en pleine forme, constate Pantemis, qui n'avait eu aucun arrêt à faire dans un match nul de 0-0 contre NYCFC en juillet. Ça va être un match difficile. Ça aide que [Castellanos] ne soit pas là, mais il y a d'autres bons joueurs qu'il faut surveiller. »

Incompréhension

Pantemis aurait pu prêcher pour sa paroisse et se porter à la défense de sa profession quand on lui a demandé si Pedro Gallese, son confrère d'Orlando City SC, aurait mérité un carton jaune pour sa gestion du chronomètre lors du match de dimanche au Stade Saputo. Mais non! Lui non plus n'a pas trop compris pourquoi l'arbitre Ismail Elfath a été aussi clément devant les tentatives évidentes du cerbère de perturber le rythme de la rencontre.

« [Vers la 75e minute], l'arbitre a voulu me donner un jaune, a raconté Pantemis en riant. Je lui ai dit : ‘C'est parce que c'est ma première fois! L'autre a fait ça pendant toute la première demie'. Une chance qu'il ne me l'a pas donné. »

« [Gallese] abusait un peu aussi. C'est quoi, il voulait le match nul, il voulait un point? On est en séries! »