COLLABORATION SPÉCIALE

 

C’est mardi sur l’heure du lunch que le CF Montréal a dressé son 10e bilan de l’ère MLS dans la Métropole.

 

Djordje Mihailovic (joueur le plus utile), ainsi que Samuel Piette, Kamal Miller et Victor Wanyama (groupe de capitaines) ont offert le point de vue des joueurs. Le directeur sportif et le coach se sont ensuite adressés aux médias.

 

Une formule condensée qui avait l’avantage d’éviter les longueurs et le désavantage de nous priver d’échanges avec des joueurs qui auraient pu répondre à des questions intéressantes.

 

Si le club en profite pour rendre ceux-ci disponibles pour des entrevues au cours des prochains jours, ce nouveau format me convient parfaitement. Il donne plus de rythme au bilan et ferait vivre la fin de saison encore plus longtemps avec les entrevues subséquentes.

 

Préparés

 

Vous me direz que ça ne devrait pas être un sujet de discussion (vous aurez raison), mais Renard et Nancy étaient bien préparés pour leurs bilans respectifs. Ça fait changement des années où on passait trois heures à parler à des joueurs qui en savaient peu sur leur futur ou une direction qui disait, en somme, « on va analyser ça et on vous revient ».

 

Statistiques à l’appui, le coach s’est dit satisfait de la progression de son groupe. Pour sa part, le directeur sportif a confirmé la signature d’un défenseur central (Grabriele Corbo) qui sera officialisée au cours des prochains jours.

 

Il a aussi annoncé un séjour de quelques semaines à Bologne pour Djordje Mihailovic. Sachant que la nouvelle serait partie en vrille, Renard a tenu à préciser que Mihailovic n’avait pas été vendu au club italien. C’est le genre de prise de contrôle du message en amont qui aurait été utile lors de la rencontre entre le club et les Ultras la semaine dernière.

 

Transparence, culture et confiture

 

Au fil des ans, j’ai acquis la conviction qu’il existe une corrélation très simple (parfois inquiétante) dans le discours du club. Plus on entend le mot transparence, plus on est en droit de penser que c’est opaque.

 

C’est à croire que la transparence (et la culture), c’est comme la confiture. Moins tu en as, plus tu l’étends.

 

Heureusement, lors du plus récent bilan, ce mot n’a pas été prononcé. Renard a répondu de front aux questions plus épineuses et invité les médias à le contacter (ou son adjoint Vassili Cremanzidis) au besoin pour clarifier les règles complexes de MLS pour assurer des analyses éclairées des décisions du club.

 

On est loin de l’époque où Marco Donadel se voyait offrir une prolongation de contrat en catimini pour faire de la place sous le plafond salarial lors de la mise sous contrat de nouveaux joueurs.

 

Dossier chaud

 

Le statut de Rudy Camacho (en fin de contrat) était le dossier chaud de ce bilan.

 

Là aussi, Olivier Renard a été assez clair. Une offre a été déposée par le club il y a quelques mois. Elle n’a pas été acceptée par le défenseur de l’année chez le XI Montréalais.

 

Renard a dit travailler sur d’autres dossiers puisqu’il ne prévoit pas d’entente avec le Français. Il a également tenu à souhaiter au joueur de trouver une offre sur le marché qui sera satisfaisante à ses yeux.

 

En lisant entre les lignes, je tire deux conclusions (très personnelles).

 

D’abord, je n’ai toujours pas entendu un non catégorique au retour de Camacho en 2022. Bien que le discours n’aille pas en ce sens pour le moment, je ne serais pas surpris de le voir de retour l’an prochain.

 

Ceci dit, ce serait parce que le joueur et ses représentants auraient compris que malgré ses performances de haut niveau cette saison, ils n’ont pas le gros bout du bâton dans cette négociation.

 

Voilà où se trouvent le grand changement de 2021 et ma seconde conclusion.

 

Le XI Montréalais n’est plus menotté par ses meilleurs joueurs comme à l’époque de Nacho Piatti. Je suis le premier à me demander à quoi ressemblerait une défense privée du Rudy Camacho de 2021. J’admire toutefois la confiance du club en ses capacités à assurer la relève s’il devait vraiment quitter.

 

Souhaitons que cette confiance ne soit pas uniquement attribuable au rolodex de Renard. Autrement, le jour où il passera le flambeau à son successeur, tout le projet sportif saurait être en danger.

 

Pour l’heure, je me satisfais largement d’un bilan lucide et conscient des améliorations à apporter pour atteindre les séries en fin de saison. Un minimum syndical en 2022.