MONTRÉAL – Les points ont été mis sur les « i » à l’occasion de la défaite du CF Montréal samedi aux mains du Nashville SC : James Pantemis est le gardien de confiance de l’équipe.

L’entraîneur-chef Wilfried Nancy l’a clarifié après la solide performance du cerbère de 24 ans, qui était de retour entre ses poteaux après une absence de cinq semaines.

« Je vais être honnête avec vous, je ne m’intéresse pas trop aux journaux parce que sinon, je vais avoir la tête qui va aller dans tous les sens. Mais j’ai entendu dire qu’il y avait des questionnements par rapport aux gardiens, on se demandait qu’est-ce qui allait se passer. Ma réflexion a été très logique », a expliqué Nancy.

L’entraîneur a rappelé que Pantemis n’aurait jamais raté le match du 8 août à Washington si son nom n’avait pas dû être soumis au protocole de la COVID-19 de la MLS. Il a été écarté de la formation pendant trois matchs après avoir contracté le virus. Il a ensuite passé deux matchs sur le banc pendant que son remplaçant, Sebastian Breza, aidait l’équipe à récolter quatre points sur une possibilité de six contre Philadelphie et Toronto.

Breza, qui a été prêté au CF Montréal par le club italien de Bologne, s’est démarqué en l’absence de Pantemis. Il a accordé cinq buts et réussi 14 arrêts en cinq parties, enregistrant au passage son premier jeu blanc en MLS. Son rendement en a incité certains à spéculer sur les intentions futures de ses patrons.

Nancy insiste pourtant pour dire qu’il n’a jamais vu là un quelconque dilemme.

« Je suis resté dans une logique par rapport à ce que j’avais vu par le passé. Je suis content que Sebastian nous a aidés. Aujourd’hui, James a fait son match, je ne suis pas surpris. Donc on avance. »

Même si le CF Montréal vient d’entrer dans une séquence de sept matchs en 22 jours, Nancy n’a pas l’intention de favoriser un système de rotation dans les buts. Le rôle de Breza se limitera aux matchs du Championnat canadien. On ne devrait donc pas le revoir avant le 22 septembre à Halifax.

Pantemis a dit apprécier le vote de confiance, mais n’a pas l’intention de s’asseoir sur ses acquis d’ici la fin de la saison.

« Rien n’est garanti, a plaidé celui qui a bloqué sept des huit tirs cadrés de Nashville à son retour au jeu. Toute ma vie, je suis parti avec la mentalité que tu es aussi bon que ton dernier match. Donc il faut toujours que je m’entraîne, que je me prépare pour le prochain match. Moi, juste parce que quelqu’un dit que je suis supposé jouer pour le reste de l’année, ça ne change rien pour moi.  Je vais continuer à pousser, à essayer de m’améliorer aussi. »

« Je veux être le meilleur gardien possible, a poursuivi le natif de Kirkland. À la fin de la journée, bien sûr que ça me donne un peu de confiance, mais je ne veux pas arrêter de pousser. Parce que ce n’est pas fini pour moi. Je ne veux pas dire que c’est pas assez, mais je veux atteindre un autre niveau aussi. »

Invisible Bjorn Johnsen 

Lorsqu’il a marqué ses deux premiers buts de la saison dans un match contre Miami, au mois de mai, Bjorn Johnsen a célébré en portant son index à ses lèvres. Comme pour commander le silence à ses détracteurs qui avaient déjà commencé à se faire entendre.

Exactement quatre mois plus tard, Johnsen lui-même est plongé dans un profond mutisme. Il a joué 17 matchs depuis ce doublé qu’on croyait libérateur, dont huit au sein de la formation partante, mais son compteur est toujours bloqué au même point.

L’attaquant norvégien ne marque pas, mais il y a plus. Il n’a cadré que huit tirs au cours de cette longue sécheresse. Il semble complètement à court de repères dans la zone du terrain où il devrait être le plus tranchant. Son synchronisme avec ses coéquipiers est défaillant et rarement le voit-on utiliser son gabarit pour faire une différence sur les ballons aériens.

La perte sur blessure de Mason Toye devait être l’occasion rêvée pour Johnsen d’obtenir du temps de jeu et de faire oublier une première moitié de saison décevante. Mais avec onze matchs à faire à sa première campagne en MLS, le temps commence à lui manquer pour justifier le salaire de plus d’un million de dollars qui lui est versé, selon les documents fournis par l’Association des joueurs en début de campagne.

Samedi, à son troisième départ de suite, il a été remplacé par Romell Quioto à la 61e minute. Il n’a offert que trois matchs de 90 minutes sous les couleurs du CF Montréal.

« On a déjà parlé de Bjorn plusieurs fois, a répondu après un moment d’hésitation Wilfried Nancy lorsque confronté aux insuccès de son léthargique attaquant. C’est un joueur qui a envie de bien faire, c’est un joueur qui a envie de progresser. L’objectif avec Bjorn, c’était qu’il soit un peu plus dans la surface de réparation pour nous aider à marquer ces buts-là. Aujourd’hui, l’équipe en face était bien en place et il a eu plus de difficultés par rapport à ça. Moi je me concentre, oui, sur les joueurs individuellement, mais aussi sur l’aspect collectif. Et aujourd’hui, dans l’animation offensive, on a eu un peu de difficulté dans le dernier tiers. »