MONTRÉAL – Le 4 septembre 2020, l’Impact de Montréal annonçait en grande pompe la résurrection de son équipe réserve par l’ajout à sa structure d’un collectif regroupant ses meilleurs académiciens âgés de 23 ans et moins.

À l’époque, les perspectives à court terme pour cette nouvelle équipe étaient vagues. La crise de coronavirus limitant les déplacements, le club n’était pas en mesure d’identifier dans quelle ligue elle avait évoluer, pas plus qu’il ne pouvait annoncer un plan de contingence précis dans l’attente d’un retour à la normalité.

La situation a peu évolué depuis, mais Patrick Leduc voit la lumière au bout du tunnel. Le directeur de l’Académie de ce qui est aujourd’hui le CF Montréal a rencontré les dirigeants de Soccer Québec et les gouverneurs de la Première Ligue de Soccer du Québec (PLSQ) afin de proposer la tenue de matchs amicaux contre les équipes de ce circuit semi-professionnel. Il a senti que son projet avait été bien reçu et espérait pouvoir le mettre en branle en mai. Il est maintenant prêt pour la possibilité de devoir le repousser en juin.

« Nous, on est à l’entraînement et on serait prêts à jouer dans une période de sept à dix jours, affirme Leduc. On est en forme et tout ce dont on a besoin, c’est le feu vert pour faire de la compétition. On est prêts et on attend juste le ‘go’ pour procéder. »

Leduc rêve d’un rendez-vous hebdomadaire, à intervalle régulier, où ses U23 attireraient les curieux dans l’une des villes hôtesses d’une équipe de la PLSQ. En parallèle, il travaille sur un scénario qui permettrait finalement à la relève du CF Montréal d’affronter celle d’autres clubs de MLS.

Cette avenue est conditionnelle à l’assouplissement des mesures actuelles en matière de déplacements entre le Canada et les États-Unis. Le fait que les joueurs de la MLS ont commencé à être vaccinés et qu’une partie du staff de l’Académie, puisque celle-ci est considérée comme un programme sport-études, est déjà passée sous l’aiguille, alimente son optimisme.

« On est encore dans l’hypothèse, prévient-il. Ce que je sais, c’est qu’on travaille sur un calendrier et sur l’identification d’adversaires potentiels pour procéder ainsi. C’est toujours à l’étape de projet, ce n’est pas aussi concret qu’on le voudrait, mais on sait que c’est là et ça va se mettre en place quand la possibilité de voyager ne sera pas soumise à une quarantaine. »

Une troisième avenue envisagée est celle d’opposer l’équipe U23 à des équipes du réseau universitaire québécois à l’automne.

« C’est plus une question d’agencer leur calendrier avec le nôtre pour qu’on puisse jouer, précise Leduc. L’objectif pour nous, c’est de jouer autant de matchs qu’on peut en disputer sur tous les mois où la compétition va être permise en 2021. »

Le nouvel entraîneur-chef de l’équipe U23 du CF Montréal, Otmane Ibrir, reconnaît que les conditions actuelles ne sont pas idéales pour une élite qui a besoin de jouer des matchs pour espérer atteindre son plein potentiel.

« Quand je parle des ingrédients qui sont nécessaires pour que des jeunes de ce calibre puissent aller vers les pros, il y a bien sûr le talent, puis il y a l’importance d’être exigeant avec eux. Mais il y a aussi le fait que la compétition est super importante pour aguerrir ces jeunes et les préparer à l’autre niveau », explique le nouveau formateur du CF MTL.

Ibrir tempère toutefois déjà les attentes vis-à-vis les résultats que décrocheront ses poulains lorsque leur saison se mettra en branle.

« La compétition est très importante, répète-t-il, mais il ne faut pas perdre de vue qu’on ne fera pas une équipe avec les U23. Les U15, c’est une équipe. Les U17, c’est une équipe. Dans le U23, chaque jeune est un projet. Est-ce que Michel est en train de progresser, est-il prêt pour jouer pro? Nicolas est intéressant, mais il est milieu de terrain et on en a déjà quatre super bon chez les pros, est-ce qu’on peut le faire jouer ailleurs? C’est cette réflexion qu’on va avoir par rapport au groupe plutôt que de se dire que ça va bien parce qu’on a gagné nos cinq premiers matchs en PLSQ. »