MONTRÉAL – Wilfried Nancy accueille favorablement l’adhésion de l’équipe réserve du CF Montréal à la Première Ligue de Soccer du Québec pour la saison 2022, mais laisse entendre que cette nouvelle option ne sera pas l'unique planche de salut des jeunes composant la relève du club.

Jeudi matin, le Club de Foot a officialisé une entente avec la PLSQ qui verra son équipe U23 devenir la 12e formation du circuit semi-professionnel québécois. Ce dénouement était attendu depuis que le club avait annoncé, en décembre dernier, qu’il ne joindrait pas les rangs de la MLS NEXT Pro, une nouvelle ligue affiliée à la MLS dont la mission est d’offrir une nouvelle plateforme de développement en marge de la première division nord-américaine.

« On est contents de cette décision parce qu’elle a été mûrement réfléchie, a commenté Nancy lors de son point de presse hebdomadaire. Ça donnera l’opportunité aux joueurs d’être tout le temps en compétition et après, par la suite, on verra comment ça va progresser. Donc pour l’instant, c’est cette décision et c’est la bonne. On verra par la suite dans le futur. »

Depuis la dissolution en 2016 du FC Montréal, qui permettait aux vétérans de son Académie d’évoluer en United Soccer League, l’Impact/CF Montréal n’avait plus de moyen de faire progresser ses jeunes sous la même enseigne. Jusqu’en 2019, le club a conclu un partenariat avec le Fury d’Ottawa qui lui permettait de renvoyer quelques-uns de ses espoirs en USL. Au cours des trois dernières années, il a conclu des ententes de prêts avec certains clubs de la nouvelle Première Ligue Canadienne (CPL).

L’année dernière, le gardien Jonathan Sirois, les défenseurs Karifa Yao et Keesean Ferdinand ainsi que le milieu de terrain Sean Rea y avaient poursuivi leur développement. La nouvelle entente annoncée avec la PLSQ n’exclut pas que le CF Montréal continuera de prêter des joueurs en CPL.

« Le fait d’avoir expérimenté avec la CPL et d’avoir travaillé avec certains clubs, c’est un bon outil pour les jeunes parce que je le vois au quotidien maintenant, témoigne Nancy. Tous les joueurs qui sont revenus avec nous ont progressé. Ils s’affirment beaucoup plus et ils ont progressé dans leur jeu. La PLSQ, c’est un deuxième outil et nous on choisira quel outil est le plus important individuellement pour le joueur afin qu’il progresse. C’est dans cette optique-là qu’on voit les choses. »

La PLSQ est composée d’anciens joueurs professionnels qui viennent y terminer leur carrière, mais aussi de jeunes ambitieux qui y voient un tremplin vers le niveau pro. Mo Farsi, Diyaeddine Abzi, Aboubakar Sissoko et Pierre Lamothe ne sont que quelques exemples de joueurs qui sont récemment passés par la PLSQ avant de graduer à l’étape suivante.   

« Il ne faut pas oublier que notre équipe réserve, elle est très jeune. Nos gars vont jouer contre des joueurs plus âgés. Après, on va se concentrer sur nous, on ne va pas se concentrer sur l’adversaire. C’est d’essayer de développer des automatismes pour aider les joueurs à s’ajuster. Ça n’empêche pas non plus que les joueurs de l’équipe réserve puissent faire des matchs contre d’autres équipes. Encore une fois, on est confiant par rapport à cette décision et on va évaluer la situation. »

Des jeunes plus confiants

Les joueurs prêtés par le CF Montréal ont bien fait en CPL en 2021.

Sirois a remporté le titre de gardien par excellence du circuit après avoir dominé ses pairs au chapitre des arrêts (94) et des blanchissages (9). Rea, dont les séquences spectaculaires ont enflammé les réseaux sociaux, a marqué deux buts et ajouté quatre passes décisives en 25 parties. Yao a joué plus de 2000 minutes pour l’équipe qui a terminé au deuxième rang du classement général. Ferdinand, le cadet du groupe, a obtenu plus de 1000 minutes de jeu avec l’Atlético Ottawa.

Un an après leur départ, Nancy assure qu’il voit une différence marquée dans leur comportement et la qualité de leur jeu depuis le début du présent camp d’entraînement.

« La vitesse du jeu, ils sont un peu moins en difficulté par rapport à ça. Je remarque aussi que dès qu’on fait des correctifs, ils essaient de les appliquer quand ils sont sous pression alors qu’auparavant, ils essayaient de l’appliquer, mais ils n’avaient pas tout le temps du succès. Après, c’est un tout. Ils se sentent aussi beaucoup plus confiants, parce que je ne peux pas dissocier l’être humain du joueur. Donc à partir du moment où ils sont plus confiants, ils vont tenter plus de choses. »

Un calendrier satisfaisant

Le CF Montréal a aussi dévoilé cette semaine le détail des matchs préparatoires qu’il disputera en Floride avant de s’envoler pour le Mexique pour y amorcer son parcours en Ligue des champions de la CONCACAF.

Entre le 29 janvier et le 11 février, le CFM disputera quatre parties amicales contre trois rivaux de MLS – New York City FC, l’Inter Miami CF et l’Union de Philadelphie – et une équipe d’USL, le Miami FC.

« Je suis satisfait. [...] Par rapport aux mixte des équipes que l’on va rencontrer et par rapport au timing, c’est bon, a commenté Nancy. Je ne peux pas me plaindre. Vous savez que l’année dernière, on n’a eu que deux matchs. Là on en a quatre, alors c’est le Père Noël pour moi! Ça va me permettre de faire un peu de rotations, de tenter des choses. On sera prêts pour faire bonne figure et on verra par la suite. »

Nancy a fait savoir que l’un des quatre matchs sera assurément filmé et disponible en webdiffusion. Un deuxième pourrait s’ajouter à l’offre, mais c’est le plus loin que le club est prêt à aller.  

« Ce n’est pas pour vous embêter, mais on a besoin d’essayer des choses et on préfère le faire à huis clos », a justifié l’entraîneur.