COLLABORATION SPÉCIALE

 

Il n’y a pas si longtemps, il s’agissait de jeter un très rapide coup d’œil aux activités du XI montréalais pour commencer à se gratter la tête.

 

Quand ce n’était pas la fille d’un joueur qui ne recevait pas les soins de santé promis à son arrivée, c’était un organigramme impossible à comprendre ou un joueur vedette qui se sauvait par la porte arrière au bilan de fin de saison.

 

Comme diraient les supporters les plus cyniques, le drama n’était jamais très loin. Cette époque est-elle révolue? Trop tôt pour répondre, mais l’énergie entourant le club est beaucoup plus positive.

 

Pour une première fois depuis longtemps (toujours?), tous les départements du club semblent s’activer en même temps pour poser des gestes concrets visant à porter l’organisation au prochain niveau.

 

On est encore loin de célébrer une Coupe MLS ou des salles combles à répétition, mais la trajectoire est beaucoup plus encourageante qu’à pareille date l’an passé ou l’année d’avant ou même l’autre d’avant…

 

La base

 

Je n’adhère pas à l’idée que les victoires règlent tout. Sur le long terme, c’est plus complexe. Je suis toutefois conscient que la matière première se trouve sur la pelouse. Le produit sur le terrain doit interpeller les partisans.

 

En ce sens, le XI montréalais a ses assises les plus solides de l’ère MLS.

 

Malgré les doutes qui planaient sur l’attaque en début de saison, les hommes de Wilfried Nancy ont marqué à chacune de leurs onze dernières sorties. Un agréable contraste avec la saison dernière où ils ont été blanchis 9 fois en 34 matchs de MLS.

 

Au-delà des succès offensifs et une séquence de 8 matchs sans défaite, c’est le fait que le CF Montréal soit toujours dans le coup qui m’impressionne le plus. La défaite de mercredi à Nashville en est un bon exemple. À 2-0, il aurait été facile de sentir qu’on jetait la serviette pour commencer à préparer le match de dimanche.

 

Les changements de Nancy ont plutôt eu l’effet contraire. Son équipe est montée en puissance et s’est battue jusqu’au bout.

 

Depuis deux mois, peu importe le contexte de la rencontre, les Montréalais sont toujours compétitifs. Comme l’an dernier, ils ne sont jamais largués.

 

C’est le meilleur moyen de capter (et surtout maintenir) l’attention et l’espoir des partisans. À partir de là, le marketing peut embarquer.

 

Retiré

 

Lors du rebrand de 2021, on avait l’impression que les clients du futur étaient plus importants que ceux qui sortaient déjà leur carte de crédit depuis des années.

 

Voilà pourquoi la décision de retirer le no 12 (pour une seconde fois) est importante.

 

Ce n’est pas une opération grand public. C’est un geste pour les supporters qui connaissent l’histoire du club. Ceux qui se rappellent qu’on avait déjà retiré ce numéro pour créer La Garde il y a dix ans. Les mêmes qui se souviennent de la mosaïque au Stade olympique pour la finale de Ligue des champions 2015.

 

C’est un geste qui honore une histoire que le club avait lui-même écrite avant de l’effacer en offrant ce numéro à Mustafa Kizza en 2020.

 

La cerise sur le sundae? On soulignera l’événement dimanche contre Real Salt Lake en invitant des joueurs qui ont porté le no 12 au cours des 30 dernières années.

 

La fameuse blacklist d’anciens avec qui le club s’est embrouillé dans le passé serait-elle passée à la déchiqueteuse? Le cas échéant, ce serait une grande démonstration de maturité et main tendue à de précieux ambassadeurs.

 

Équilibre

 

L’arrivée de Kevin Gilmore n’était pas seulement révolutionnaire parce qu’on nommait un nouveau président. Elle l’était aussi parce que Joey Saputo quittait son bureau du Stade Saputo. C’était le début d’une nouvelle ère.

 

Pendant près de trois ans, Saputo s’est complètement effacé. Cette décision avait du bon puisqu’elle témoignait d’une volonté de faire les choses autrement. En revanche, elle a évacué celui qui représente toujours l’âme de l’organisation.

 

Vendredi prochain, le CF Montréal dévoilera son nouveau logo. Pour l’occasion, il sera présent aux côtés de Gabriel Gervais. Ce sera une occasion d’évaluer la dynamique entre les deux hommes.

 

À mon sens, il y a un meilleur équilibre à trouver.

 

Si Joey Saputo arrive à reprendre un certain rôle public, tout en laissant le gouvernail à son président, le CF Montréal pourra exploiter le plein potentiel des deux visages les plus importants de son administration.