PARIS (AFP) - L'équipe de France de soccer, dépossédée il y a un an de son titre de championne du monde par le Brésil, remet en jeu un nouveau trophée à l'occasion de la Coupe des Confédérations (18-29 juin), qui réunit tous les champions continentaux à Saint-Denis, Lyon et Saint-Etienne.

Outre le Brésil, champion du monde, et la France, championne d'Europe, sont ainsi conviés à ce "mini-Mondial" de onze jours le Cameroun (Afrique), le Japon (Asie), la Nouvelle-Zélande (Océanie), la Colombie (Amérique du Sud) et les États-Unis (Concacaf).

La Turquie, troisième du Mondial 2002, remplace l'Allemagne, vice-championne du monde qui a décliné l'invitation et complète un plateau quelque peu dévalué par les absences de plusieurs grands noms du football mondial (Zidane, Vieira, Ronaldo, Rivaldo et Roberto Carlos entre autres).

Tournoi exigeant

Si cette compétition, organisée par la Fédération internationale (FIFA), offre l'occasion à des "petites" nations (Nouvelle-Zélande, Colombie) de faire leurs gammes contre des grosses pointures de la planète football, elle ne suscite pas le même enthousiasme du côté des grandes équipes. La France et le Brésil, notamment, ont sans doute plus à perdre (en prestige et en fraîcheur) qu'à gagner dans une épreuve qui s'ajoute à un calendrier déjà bien chargé.

Ainsi, certains internationaux français ou brésiliens (comme les Auxerrois Cissé, Mexès, Boumsong et Kapo ou le Parisien Ronaldinho) n'ont bénéficié que d'une dizaine de jours de repos après la finale de la Coupe de France, le 31 mai, avant de rejoindre leur sélection nationale. L'état de forme des troupes en présence constitue d'ailleurs l'une des inconnues d'un tournoi qui, avec des matches tous les deux jours au premier tour, s'avère très exigeant.

Exigeant, il le sera d'abord pour les Brésiliens, qui ont hérité d'un groupe B particulièrement relevé. La Turquie, notamment, est en quête d'une revanche contre la Seleçao après ses deux défaites lors du Mondial 2002 dont celle, décisive, en demi-finale (0-1, but de Ronaldo).

Mais les Brésiliens, avec le retour de Carlos Alberto Parreira sur le banc et de Mario Zagallo en coulisses, auraient tort de négliger leurs autres adversaires "mondialistes": les États-Unis, quarts de finalistes, et le Cameroun, décevant mais qui reste l'équipe africaine la plus efficace des dernières années.

Etape préparatoire

En comparaison, le menu paraît plus léger pour les Français qui, à un an de l'Euro portugais, vont essayer de poursuivre l'amalgame entre les champions du monde 98 et les nouveaux venus depuis le fiasco asiatique.

Dans ce groupe A, seul le Japon, qui avait atteint les 8e de finale de "son" Mondial, paraît capable de faire déjouer le tenant du titre. Mais le plus dur débute maintenant pour les Nippons, désormais entraînés par le Brésilien Zico, qui vont devoir confirmer.

La Colombie, dont la victoire à la Copa America, en 2001 chez elle, constitue le premier titre, et la Nouvelle-Zélande, qui ne compte qu'une participation à une Coupe du monde (en 1982), arrivent pour leur part en France avec pour ambition principale d'acquérir de l'expérience. Mais elles ne se priveront pas d'un éventuel exploit devant la France ou le Japon, à l'image de l'Australie qui, en 2001, avait battu la France (1-0).

Placée sous le signe de la "solidarité entre les différents continents" par la président de la FIFA, Joseph Blatter, la Coupe des Confédérations s'annonce donc comme une étape préparatoire sur la route des grandes échéances de 2004 (Coupe d'Afrique des nations en Tunisie, Euro au Portugal, Copa America au Pérou et Coupe d'Asie en Chine). Y compris pour les arbitres qui, pour la première fois, vont être associés au sein de trio "de même langue ou de même culture footballistique" et dotés d'oreillettes pour communiquer entre eux.