Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Après la débâcle d’hier, les vannes se sont refermées aujourd’hui. Une équipe comme le Brésil ne peut se faire démolir sans que cela ait des effets sur le match suivant. Prudence dans les deux camps, personne ne veut subir un tel sort.

Dès le début du match, on se rend compte que ce sera un débat sérieux, appliqué. Les deux équipes ont des vagues successives d’avantages, l’Argentine semblant peser légèrement plus. En première demie, le seul tir cadré vient de Lionel Messi sur un coup franc à la 15e minute. Un tir très lourd, appuyé, qui a percé le mur et Cillissen a eu besoin de toute la force de ses poignets pour ne pas fléchir sous l’impact. Mais à part ça, rien d’autre. Disette aussi pour Romero. Le seul qui voit des étoiles dans cette première période, c’est Mascherano, sérieusement sonné par un choc avec Wijnaldum. Il peut cependant reprendre sa place dans le jeu.

La pluie s’invite de façon plus insistante dans la deuxième demie. La possession de ballon bascule dans le camp orange sans pour autant que les Néerlandais réussissent à se créer des occasions. À plus de 80 minutes, ils n’ont que deux tirs à leur fiche, un dans chaque demie, et aucun cadré. C’est encore une fois l’Argentine qui s’offre la meilleure opportunité sur une relance de Perez vers Higuain qui ne fait que secouer le petit filet. De toute façon, il était hors jeu, mais l’alarme s’est tout de même déclenchée dans le camp batave.

Puis dans les arrêts de jeu, c’est au tour des Argentins de se donner une belle frousse. Robben réussit à se faufiler dans la surface, déjouant habilement deux défenseurs, et il aura fallu tout le brio de Macherano pour revenir sur l’attaquant sans risquer de pénalty. Sans surprise, on se rend donc aux prolongations.

Ce que 90 minutes de temps réglementaire n’ont pu départager ne sera pas plus réussi en prolongation. Pourtant, Palacio, entré à la 80e minute, en a eu l’occasion quand il s’est retrouvé seul face à Cillissen. Mais le lob qu’il a tenté de la tête était trop court et le gardien néerlandais l’a capté aisément. Messi, fantomatique dans le match, fait une percée intéressante et centre au deuxième poteau où Rodriguez rate sa reprise. Après 120 minutes de jeu, un tir cadré pour les Pays-Bas, quatre pour l’Argentine. Les tirs au but apportent un peu d’excitation dans un match qui en manquait.

Tous les changements ont été faits. Louis Van Gaal ne peut changer son gardien cette fois. Et Van Persie n’est plus sur le terrain. Avantage Argentine? Certes dès le départ, quand Vlaar rate le premier tir. Messi rappelle qu’il est toujours là en réussissant le sien. Robben, Garay, c’est 2-1. La séquence bascule réellement quand Sneijder, l’un des pieds les plus sûrs des Pays-Bas, est stoppé par un Romero en grande forme. Dès lors, ce n’était plus qu'une question de temps. Les Néerlandais étaient dans les câbles, sans possibilité de riposte. Maxi Rodriguez confirme la victoire.

C’était la première fois depuis 1998 qu’une demi-finale se rendait en prolongation. On ne peut pas dire que celle-ci passera à l’histoire par son brio. Les Allemands ont dû regarder d’un œil intéressé le match d’aujourd’hui. Ce sera donc un affrontement Allemagne-Argentine, Europe-Amérique du Sud. Jamais un pays européen n’a gagné une Coupe du monde en sol américain. Réécrira-t-on l’histoire dimanche?