Une ambiance de fête dans les tribunes, des buts à la pelle et une démonstration : l'équipe de France féminine a surclassé la Corée du Sud, 4 à 0, dans un Parc des Princes à guichets fermés, lançant idéalement son Mondial-2019 à domicile, vendredi lors du match d'ouverture du tournoi.

« On ne pouvait pas rêver mieux », a savouré Amandine Henry, la capitaine des Bleues.

Au niveau de l'ambiance d'abord. Dans un Parc des Princes bondé, le public très familial n'a cessé de s'enflammer à la moindre occasion des Bleues, lançant même les chants habituellement entendus chez les garçons. Les 45.261 spectateurs ont même poursuivi l'ambiance de concert en allumant les lumières de leurs portables... bien après la prestation de la chanteuse Jain lors de la cérémonie d'ouverture.

Sur le terrain ensuite, tant la France a offert une performance convaincante. La défenseure centrale Wendie Renard a inscrit un doublé de la tête, à chaque fois sur corner (35e et 45e+2). Du haut de ses 6'2, la plus grande joueuse du tournoi est une menace aérienne constante. A 28 ans, elle a inscrit 22 buts en 110 sélections avec les Bleues, en plus des 100 buts qu'elle a inscrit en club avec Lyon. Ce sont deux autres joueuses de l'Olympique Lyonnais, Eugénie Le Sommer (9e) et la capitaine Amandine Henry (85e), qui ont ouvert et clos la marque.

Sur une récupération puis un centre en retrait impeccable d'Amandine Henry, Eugénie Le Sommer a trouvé le chemin des filets d'une frappe sous la barre imparable (9e, 1-0). 

A deux doigts de doubler la mise, l'attaquante a vu la gardienne sud-coréenne sortir une parade de grande classe (34e). Mais dans la foulée Wendie Renard a sauté plus haut que tout le monde sur corner pour doubler la mise (35e, 2-0).

La géante des Bleues, qui avait mal vécu la perte du brassard de capitaine, a prouvé qu'elle restait la leader de son équipe en s'offrant le doublé juste avant la mi-temps (45+2, 3-0). 

Amandine Henry a ensuite plié le match à quelques minutes du coup de sifflet final (85e, 4-0).

« Je pense qu'on a mis tous les ingrédients nécessaires pour pouvoir gagner, et encore une fois on peut savourer, mais on n'a encore rien gagné. Il faut garder les pieds sur terre et récupérer dès ce soir et repartir au boulot dès demain, » a prévenu Wendie Renard.

À une heure du coup d'envoi, la sélectionneuse Corinne Diacre avait décidé d'écarter Valérie Gauvin, son habituelle titulaire en attaque, de son onze de départ en raison de « retards à l'entraînement », selon L'Equipe et RMC.  C'est Kadidiatou Diani, meilleur espoir du championnat de France, qui a débuté le match en attaque.

Prendre une autre dimension

La Fifa et son président Gianni Infantino, qui attendent beaucoup de ce tournoi « pour bâtir un avenir meilleur, non seulement pour le football féminin, mais également pour la société », ne pouvait souhaiter meilleure publicité.

En attendant les futures concrétisations, « l'effet Mondial » a déjà joué vendredi matin sur l'épineux sujet de l'égalité salariale : les footballeuses professionnelles australiennes ont obtenu gain de cause pour bénéficier de la même rémunération minimale que leurs collègues masculins.

L'engouement des médias, qui assurent pour la première fois une couverture digne d'un Mondial masculin, est également prometteur. France - Corée du Sud était retransmis à heure de grande écoute en France.

Un an après la deuxième étoile de l'équipe de France masculine en Russie, le public français rêve de revivre la même aventure avec les Bleues.

« Seules les deux premières places m'intéressent, donc la finale », avait souligné auprès de l'AFP le président de la FFF, Noël Le Graët, qui vise après la compétition la barre des « 300.000 licenciées », contre 180.000 environ aujourd'hui.