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RÉSULTATS

Canada-Maroc : « jouer pour le nul serait une grave erreur »

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AL RAYYAN, Qatar – L'une des meilleures du groupe F. C'est ainsi que le sélectionneur marocain Walid Regragui a qualifié l'équipe canadienne que ses joueurs affronteront demain avec comme objectif de se qualifier pour les huitièmes de finale.

Le classement ne ment pourtant pas. Avec deux revers en autant de matchs et cinq buts encaissés contre un seul marqué, le Canada est la seule équipe mathématiquement éliminée dans l'arène qui l'opposait au Maroc, à la Croatie et à la Belgique.

Néanmoins, Regragui s'en méfie. Devant l'obligation de résultat à laquelle est confrontée son équipe, il ne peut se permettre de prendre un adversaire à la légère.

« Ça va être un match très difficile, on joue une finale pour nous, a-t-il déclaré d'entrée de jeu. Et on sait qu'on va tomber sur une équipe éliminée qui aura de l'orgueil et qui voudra gagner ses premiers points. On a beaucoup à gagner ou à perdre. Ça dépend où on met notre curseur mental. »

« On les respecte beaucoup. C'est une équipe qui aurait mérité de prendre plus de points. D'un côté, ça peut être une force pour eux d'être libérés, mais en même temps nous on a quelque chose à perdre et ça, ça peut nous aider à être plus motivés qu'eux. »

Autant la Belgique se retrouve sous la loupe pour ses performances décevantes, autant le Maroc surprend agréablement depuis le début du Mondial. Le point qu'il a soutiré à la Croatie et sa victoire décisive contre les Belges le positionnent actuellement au deuxième rang du groupe avec quatre points.

Les Lions de l'Atlas sont maîtres de leur destin. Un match nul dans leur dernier match de la phase de groupes leur garantirait une participation aux huitièmes de finale pour la première fois depuis 1986. Mais Regragui ne demandera pas à ses hommes de jouer pour le point.

« On va avoir une équipe en face qui voudra nous battre. Les Canadiens souhaitent finir en beauté, ils ont des beaux joueurs qui jouent intensément. Ça va être un match ouvert, ils ne lâcheront pas. Alors on va jouer pour gagner. Si on joue pour faire match nul, on fera une grande erreur. »

Regragui s'est fait rassurant quant à l'état de santé du gardien Yassine Bounou. Le portier né à Montréal s'est lui-même sorti du match contre la Croatie après s'être plaint de vertiges.

« Le lendemain, ça allait mieux. Ça reste le numéro un, un de nos leaders. Le plus important c'est qu'il est prêt pour le match de demain », a dit l'entraîneur.

Pour le reste, « certains de nos joueurs ne sont pas à 100%, mais ils sont tous prêts à se battre. »

Une scène surréaliste

Couvrir une coupe du monde, c'est aussi constater la différence entre les méthodes de travail des différents corps de journalistes. Une constatation : le code d'éthique des journalistes marocains est grandement plus permissif que celui auquel sont habitués de se plier leurs confrères canadiens.

La scène était carrément surréaliste. À la fin de son point de presse, Regragui s'est levé et a pris la direction de la sortie, seulement pour être intercepté par la masse de « professionnels » de l'information qui venaient de le questionner.

Ça a commencé par des photos prises d'une distance raisonnable et de franches poignées de mains. Puis un journaliste s'est retourné pour croquer un égoportrait en compagnie de son entraîneur favori. Notre étonnement a décuplé lorsque Regragui est remonté sur l'estrade pour autographier des maillots que lui tendaient des membres accrédités de la presse. L'entraîneur a signé pour ses admirateurs pendant une bonne minute avant de quitter pour les coulisses du centre des médias.   

Autre pays, autres mœurs!